C’est un exemple de plus du couvercle qui pèse de plus en plus sur la liberté d’expression. L’hebdomadaire Rivarol – dont chacun peut penser tout à fait ce qu’il veut, y compris beaucoup de mal – est privé d’aides à la presse.
Une tribune dans Le Monde le 7 mars 2022
C’est une pétition signée d’historiens, de personnalités diverses que nous évoquerons plus loin qui a entraîné cette mesure. Une trentaine de personnes considéraient que cette « propagande salit le travail des historiens ». La pétition remarque pourtant que la commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) réunie en 2018 avait accordé son imprimatur au journal et renouvelé les avantages qui résultent du numéro d’immatriculation : TVA à taux réduit (2,1% au lieu de 20%), tarifs postaux préférentiels et accès aux aides à la presse.
Tout journal qui appartient à la catégorie des publications d’information politique et générale (IPG) et qui couvre en principe tout le champ de l’actualité y a droit. La pétition, qui demandait l’annulation de l’immatriculation du journal en tant qu’IPG, ajoute « pour autant que ces informations tendent à éclairer le jugement des citoyens ». Mais qui sera l’arbitre des élégances pour déterminer les « bonnes informations » qui vont « éclairer le jugement des citoyens » ? Les signataires de la pétition ?
Des signataires intéressants
Parmi les signataires, outre les inévitables Beate et Serge Klarsfeld, et le non moins inévitable Dominique Sopo, président de SOS racisme, on remarquera les noms des habituels ennemis de la liberté d’expression :
- Tristan Mendès-France, responsable de Stop Hate Money ;
- Rudy Reichsdadt, directeur de Conspiracy Watch ;
- Valérie Igounet, directrice adjointe de Conspiracy Watch, chercheuse et voleuse de documents à ses heures ;
- Rachel et Daniel Barnon, responsables des Sleeping Giants France, le nom des responsables de cette entreprise liberticide apparaît pour la première fois publiquement.
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La technique du salami
Le journal est privé d’aides qui pourraient représenter 100K€ par an. L’hebdomadaire n’a certes plus le lustre d’antan, et il est loisible de détester, condamner, marquer des désaccords avec ses propos ou de les considérer insupportables. Mais ce sont des opinions, le journal à notre connaissance n’appelle pas à la violence contre tel ou tel groupe, telle ou telle personnalité. Et, en dépit des lois liberticides Pleven/Gayssot et consorts, les opinions ne sont pas des délits. Chacun connaît la technique du salami, on en coupe une tranche, puis une autre, puis encore une autre et à la fin le salami a disparu. Le salami de la liberté d’expression et de la liberté d’opinion ne se coupe pas en tranches. La mesure qui frappe Rivarol est un attentat de plus contre les libertés concrètes.