Nous avions présenté La Revue d’Histoire Européenne en novembre 2019, à l’occasion de la parution de son premier numéro. Dix parutions plus loin, l’aventure se poursuit pour ce trimestriel qui s’inscrit dans la lignée d’Enquête sur l’histoire et de La NRH. Entretien avec Guillaume Fiquet, conseiller éditorial de la revue.
Ojim : Pouvez-vous nous présenter La Revue d’histoire européenne ?
La Revue d’Histoire européenne est un magazine trimestriel. Il s’adresse à un public exigeant, passionné d’histoire. Sa composition est plutôt classique : un dossier central d’une trentaine de pages comprenant 5 ou 6 articles, suivi de 3 articles varia. Le lecteur retrouve également des rubriques régulières : des actualités, une interview, les expositions à voir, la mémoire d’un lieu, un portrait mais aussi l’histoire d’une idée ou d’un mouvement politique, l’autopsie d’une bataille, l’analyse d’un tableau… nous nous attachons à varier les époques et les sujets afin que chacun puisse y trouver son intérêt. Contrairement à de nombreux magazines, l’iconographie ou l’infographie ne tiennent pas la place principale ; nous sommes attachés aux textes, sourcés et référencés.
Il y a de nombreuses revues d’histoire, généralistes (Historia) ou spécialisées, quelle est l’originalité de votre démarche ?
Il est vrai que l’offre est pléthorique et très variée, de la grande vulgarisation à la « niche » la plus pointue. Et reconnaissons que le mainstream, la bien-pensance, les tenants du sens de l’histoire et de l’histoire globale tiennent le haut du pavé. Il nous fallait trouver une troisième voie entre, d’un côté, un courant qui nie la pertinence du fait national comme grille de lecture de l’Histoire et de l’autre, une tendance réductrice du roman national vu par le petit bout de la lorgnette. À l’heure où l’Histoire est attaquée par la cancel-culture, le wokisme, nous refusons toute repentance, ce n’est pas le rôle de l’historien, il n’a pas à être juge. Aujourd’hui nous sommes en plein tribunal, l’Histoire est jugée, communautarisée, elle divise, alors que notre société a besoin d’être unie. Donc loin de l’histoire-propagande, nous disons, expliquons les faits.
Revendiquez-vous une parenté avec la Nouvelle Revue d’Histoire de Dominique Venner, disparue il y a quelques années ?
Il est certain qu’avec la disparition de La NRH un vide s’était créé et il fallait le combler. Sans revendiquer une filiation directe (nous n’avons pas la prétention « d’être » Dominique Venner), disons que nous sommes un cousin peu éloigné, s’adressant au même lectorat avec la volonté de l’élargir à d’autres « sensibilités » ainsi que l’avait initié Philippe Conrad qui nous fait l’honneur et l’amitié de collaborer régulièrement à la revue. Il n’est pas le seul des anciens de La NRH que nous accueillons dans nos colonnes, citons également Bernard Lugan, Yann Le Bohec, Jean-Paul Bled, Arnaud Imatz, Rémy Porte, Martin Aurell, Martin Benoist…
Quel est le numéro en cours, et la programmation des suivants ?
Le numéro en cours (mai, juin, juillet 2022) évoque l’Algérie française, « ce pays qui n’existe plus ». En août 2022 sortira un numéro spécial de 100 pages consacré au fascisme, il s’agit dans ce dossier de replacer le fascisme dans sa spécificité italienne, dans sa perspective historique alors que le mot est aujourd’hui accommodé à toutes les sauces, sorte de mot-valise pour désigner n’importe quel adversaire. Notons également un entretien exclusif avec Renaud Camus. Les prochains dossiers auront pour thème « Les Mercenaires », « La guerre d’Indochine », « L’Angleterre »… ce ne sont pas les sujets ou les idées qui nous manquent !
Où trouver la revue et comment s’abonner ?
La revue se trouve dans les bonnes maisons de la presse, au rayon presse des supermarchés et très souvent dans les kiosques, principalement ceux des gares ou des aéroports. Il ne faut pas hésiter à l’exiger auprès du professionnel. Mais le plus simple est bien évidemment de s’abonner, via le site de la Librairie du Collectionneur.