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Quand France 2 insulte les victimes de l’attentat de Nice

15 septembre 2022

Temps de lecture : 4 minutes
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Quand France 2 insulte les victimes de l’attentat de Nice

Temps de lecture : 4 minutes

C’est un passage télévisé qui semblait embarqué vers un simple raté et qui s’est soldé par un fiasco : dans Télé Matin du 5 septembre 2022, à l’occasion de l’émission matinale de France 2, la chroniqueuse Alexandra Pizzagalli a tenté de faire de l’humour à propos de l’attentat de Nice du 14 juillet 2016. Sans talent et sans gêne, elle est passée à côté de son sujet.

Une matinale manquée à tous points de vue

86 morts et 458 blessés. L’at­ten­tat du 14 juil­let 2016 à Nice, en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, a été le plus meur­tri­er en France après les atten­tats du 13 novem­bre 2015 de Paris. L’au­teur, Mohamed Salmene Lahouaiej-Bouh­lel est un Tunisien de 31 ans qui a fait allégeance à l’É­tat islamique. Un sujet grave que la chroniqueuse Alexan­dra Piz­za­gal­li a ten­té d’abor­der avec humour. L’ex­er­ci­ce est com­plexe, cer­taine­ment un peu trop pour une pre­mière dans une émis­sion en direct. La séquence est gênante et même choquante, à con­sid­ér­er le point de vue des familles des victimes.

Après un faux départ dû à un prob­lème de promp­teur, Alexan­dra Piz­za­gal­li a ten­té de dress­er un por­trait humoris­tique de l’au­teur de l’at­ten­tat mais tout sonne faux. La suc­ces­sion de blagues sur le code de la route que n’au­rait pas respec­té le dji­hadiste ou sur le par­cours de celui-ci est mal amenée. C’est aus­si l’occasion pour la chroniqueuse d’é­gratign­er « l’ex­trême-droite » qui serait déçue du pro­fil, à savoir un homme qui boit de l’al­cool et mange du saucisson.

Alexandra Pizzagalli : petite bourgeoise parisienne qui se rêve en comédienne

Le sketch, déplorable, sera d’ailleurs inter­rompu : choix de la télévi­sion publique de cen­sur­er les âner­ies qu’elle pro­duit ou inter­ven­tion trop longue ? Le mys­tère demeure mais la prin­ci­pale intéressée penche pour la sec­onde option évo­quant d’ailleurs la « bien­veil­lance » des équipes télés, le tout ponc­tué de smi­leys infan­tiles… Le “replay” de la séquence est cepen­dant indisponible sur le site de France 2.

Les jour­nal­istes présents en plateau se garderont pour leur part de rire pen­dant la séquence, prob­a­ble­ment pour s’éviter d’avoir à se jus­ti­fi­er face à un poten­tiel scan­dale comme cela fut le cas avec Marc-Olivi­er Fogiel lors du sul­fureux pas­sage de Dieudon­né sur son plateau en 2003.

Selon Nice-Matin, cer­tains jour­nal­istes lui auraient d’ailleurs sug­géré de « revoir sa copie » avant le pas­sage…
 Après la pub­lic­ité, la chroniqueuse ten­tera de se rat­trap­er de manière un peu pathé­tique, se dis­ant être « corps et âmes » avec les familles des vic­times, les proches et les niçois.
 C’est donc un sacré faux départ pour Alexan­dra Piz­za­gal­li, jeune “humoriste” née en Bre­tagne en 1988 et qui a gran­di dans le très hup­pé huitième arrondisse­ment de la cap­i­tale. Passée par le pres­tigieux Cour Flo­rent, auquel elle fait une vilaine pub­lic­ité, elle avait déjà côtoyé la scène pour un « one woman-show » inti­t­ulé C’est dans la tête et pour lequel elle fera une petite tournée en Europe fran­coph­o­ne. Ses sujets de prédilec­tion tour­nent d’or­di­naire autour du thème de la femme (la cocue, la femme enceinte, l’avortement…) avec des blagues générale­ment peu provo­cantes et pas franche­ment drôles. Disponibles en ligne, ses spec­ta­cles sont assez vul­gaires et son ton sur­joué tente de combler le vide des textes. La provo­ca­tion majeure de son “œuvre” résidait jusqu’à présent dans un sketch dif­fusé sur la radio Rire et chan­sons où elle évo­qua la sup­posée homo­sex­u­al­ité d’Em­manuel Macron.

Petite étoile d’un petit milieu, elle a été lau­réate de quelques prix (fes­ti­val de Mâcon, fes­ti­val nation­al des humoristes de Tournon-sur-Rhône, Prix de la presse au fes­ti­val de Lyon Ger­son) et cul­tive un con­formisme bon teint qui devrait séduire dans les très blanch­es et très antiracistes rédac­tions parisiennes.

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