Le Point, l’hebdomadaire disponible chez tous les dentistes et dans les bonnes salles d’attente vient de fêter ses 50 ans et se sépare de son directeur de la rédaction Sébastien Le Fol. En place depuis près de dix ans, il n’a pas survécu à l’affaire Aziz Zemouri. Pour le remplacer, l’hebdo a fait appel aux services de la femme d’un ancien patron du journal : Valérie Toranian, épouse de Franz-Olivier Giesbert… Décidément, leur monde est petit !
Une « fake news » à l’origine du départ
On retiendra du départ de Sébastien Le Fol du Point qu’il a été provoqué par une fausse information diffusée par ce journal, qui incarne pourtant l’archétype de la presse mainstream et qui n’hésite pas à donner la leçon en matière de « fake news ». L’annonce du départ a été évoqué dans La Lettre A mais aussi par le directeur de la publication et soutien du partant Étienne Gernelle.
Au cœur de ce départ, l’affaire Zemouri, du nom du journaliste Aziz Zemouri, qui avait publié dans l’hebdo une fausse information sur le couple Insoumis Raquel Garrido et Alexis Corbière. Mis à pied et licencié, le journaliste aura fait des dégâts collatéraux et participé du changement à la tête de l’hebdo.
La grande famille des journalistes et la petite famille des milliardaires
Invité à faire ses cartons, Sébastien Le Fol a renoncé à un poste honorifique qui lui a été proposé. Ancien directeur adjoint du Figaro, âgé de moins de 50 ans, il lui reste a priori quelques belles années devant lui. Ce Breton né à Saint-Mandé (Val-de-Marne) pourrait aussi se consacrer à sa passion : la littérature. Auteur d’un ouvrage intitulé La fabrique du chef‑d’œuvre. Comment naissent les classiques, il laisse la place à la directrice d’une revue littéraire, Valérie Toranian. Cette dernière prend ainsi sa place et quitte la Revue des deux Mondes, bientôt deux fois centenaire, qualifiée de réactionnaire par ses détracteurs de gauche (et là) depuis quelques années. C’est aussi sous la direction de Valérie Toranian que la revue a été accusée par Le Monde d’avoir ouvert ses colonnes à des personnalités comme Régis Debray, Michel Houellebecq, Michel Onfray et même Éric Zemmour. Féministe « canal historique », Valérie Toranian est très remontée contre la « culture woke », ce qui devrait faire encore jaser du côté du Monde.
Le départ de Le Fol du Point ouvre donc la voie à Toranian, la femme de l’ancien patron Franz-Olivier Giesbert. Ayant fait ses armes dans la presse féminine avec pas loin de 30 ans chez Elle, elle passe aujourd’hui d’une revue culturelle détenue par un milliardaire — Marc Ladreit de Lacharrière — à un hebdomadaire propriété d’un autre : François Pinault. Si le monde du journalisme est petit, celui des propriétaires de titre de presse l’est encore plus…