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À cinquante ans, Le Point perd une dent !

21 octobre 2022

Temps de lecture : 3 minutes
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À cinquante ans, Le Point perd une dent !

Temps de lecture : 3 minutes

Le Point, l’hebdomadaire disponible chez tous les dentistes et dans les bonnes salles d’attente vient de fêter ses 50 ans et se sépare de son directeur de la rédaction Sébastien Le Fol. En place depuis près de dix ans, il n’a pas survécu à l’affaire Aziz Zemouri. Pour le remplacer, l’hebdo a fait appel aux services de la femme d’un ancien patron du journal : Valérie Toranian, épouse de Franz-Olivier Giesbert… Décidément, leur monde est petit !

Une « fake news » à l’origine du départ

On retien­dra du départ de Sébastien Le Fol du Point qu’il a été provo­qué par une fausse infor­ma­tion dif­fusée par ce jour­nal, qui incar­ne pour­tant l’archétype de la presse main­stream et qui n’hésite pas à don­ner la leçon en matière de « fake news ». L’annonce du départ a été évo­qué dans La Let­tre A mais aus­si par le directeur de la pub­li­ca­tion et sou­tien du par­tant Éti­enne Gernelle.

Au cœur de ce départ, l’affaire Zemouri, du nom du jour­nal­iste Aziz Zemouri, qui avait pub­lié dans l’hebdo une fausse infor­ma­tion sur le cou­ple Insoumis Raquel Gar­ri­do et Alex­is Cor­bière. Mis à pied et licen­cié, le jour­nal­iste aura fait des dégâts col­latéraux et par­ticipé du change­ment à la tête de l’hebdo.

La grande famille des journalistes et la petite famille des milliardaires

Invité à faire ses car­tons, Sébastien Le Fol a renon­cé à un poste hon­ori­fique qui lui a été pro­posé. Ancien directeur adjoint du Figaro, âgé de moins de 50 ans, il lui reste a pri­ori quelques belles années devant lui. Ce Bre­ton né à Saint-Mandé (Val-de-Marne) pour­rait aus­si se con­sacr­er à sa pas­sion : la lit­téra­ture. Auteur d’un ouvrage inti­t­ulé La fab­rique du chef‑d’œuvre. Com­ment nais­sent les clas­siques, il laisse la place à la direc­trice d’une revue lit­téraire, Valérie Toran­ian. Cette dernière prend ain­si sa place et quitte la Revue des deux Mon­des, bien­tôt deux fois cen­te­naire, qual­i­fiée de réac­tion­naire par ses détracteurs de gauche (et ) depuis quelques années. C’est aus­si sous la direc­tion de Valérie Toran­ian que la revue a été accusée par Le Monde d’avoir ouvert ses colonnes à des per­son­nal­ités comme Régis Debray, Michel Houelle­becq, Michel Onfray et même Éric Zem­mour. Fémin­iste « canal his­torique », Valérie Toran­ian est très remon­tée con­tre la « cul­ture woke », ce qui devrait faire encore jas­er du côté du Monde.

Le départ de Le Fol du Point ouvre donc la voie à Toran­ian, la femme de l’ancien patron Franz-Olivi­er Gies­bert. Ayant fait ses armes dans la presse fémi­nine avec pas loin de 30 ans chez Elle, elle passe aujourd’hui d’une revue cul­turelle détenue par un mil­liar­daire — Marc Ladre­it de Lachar­rière — à un heb­do­madaire pro­priété d’un autre : François Pin­ault. Si le monde du jour­nal­isme est petit, celui des pro­prié­taires de titre de presse l’est encore plus…

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