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Dans le viseur de l’ARCOM : les Blancs

25 octobre 2022

Temps de lecture : 4 minutes
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Dans le viseur de l’ARCOM : les Blancs

Temps de lecture : 4 minutes

Le rapport annuel établi par le régulateur de l’audiovisuel et publié le 19 juillet 2022 déplore la trop grande présence de « personnes blanches appartenant à des catégories sociales aisées et vivant dans des grandes villes plutôt que celles issues de l’immigration, de catégories sociales inférieures et vivant à la campagne ». Coup d’œil sur le « Rapport sur la représentation de la société française dans les médias audiovisuels — Exercice 2021 et action 2022 ».

Novlangue de la bien-pensance à tous les étages

Un sim­ple regard sur ce texte de 140 pages per­met déjà de se faire une idée du mes­sage que veu­lent faire pass­er ses auteurs. Le rap­port de l’ARCOM est en effet un con­den­sé chim­ique­ment pur d’une ter­mi­nolo­gie des­tinée à lut­ter con­tre le Mal et ses asso­ciés que sont pré­ten­du­ment les dis­crim­i­na­tions, la haine, le racisme, la misog­y­nie et l’handicapophobie. Un véri­ta­ble fes­ti­val d’expressions toutes aus­si laides que ridicules.

Cette langue fre­latée atteint des som­mets d’absurdité quand, de manière inévitable, les auteurs du rap­port livrent le tra­di­tion­nel numéro de cla­que­tte antiraciste. Tou­jours le même casse-tête à résoudre : ven­dre l’antiracisme en ten­tant de cacher que ce dernier con­siste en une réin­tro­duc­tion per­ma­nente de la ques­tion raciale. En l’espèce, les experts de l’ARCOM se sor­tent de cet exer­ci­ce en saccageant notre belle langue à un point qui défie l’entendement.

« Per­son­nes perçues comme non-blanch­es » et « Per­son­nes vues comme blanch­es » sont les expres­sions employées par l’ARCOM pour faire mine de ne pas être obsédés par la couleur de peau des per­son­nes inter­venants sur les plateaux de télévi­sion. Il fal­lait y penser !

Les obsessions de l’ARCOM

Le rap­port en ques­tion a été rédigé en s’appuyant sur 1800 heures de pro­grammes tous gen­res con­fon­dus vision­nés sur dix-neuf chaînes de télévi­sion numérique ter­restre en 2021. Sa con­clu­sion prin­ci­pale, si l’on en croit ce qu’en ont retenu les médias de grand chemin, est que la société française n’est pas con­ven­able­ment représen­tée sur les petits écrans.

L’autorité de régu­la­tion s’étonne qu’en France « Les per­son­nes perçues comme ‘non-blanch­es’ ont été moins représen­tées en 2021 à la télévi­sion (14 % con­tre 16 % en 2020). Leur présence est par­ti­c­ulière­ment faible sur les chaînes d’information en con­tinu puisqu’elles ne représen­tent que 10 % des per­son­nes indexées ».

Et l’ARCOM va plus loin : « Si les per­son­nes vues comme “non-blanch­es” tien­nent une place plus impor­tante dans les rôles à con­no­ta­tion néga­tive (22 %) que dans ceux à con­no­ta­tion pos­i­tive (18 %), leur pro­por­tion dans des rôles de héros est plus impor­tante que chez les per­son­nes vues “comme blanch­es”. 43 % des per­son­nes ayant une atti­tude à con­no­ta­tion néga­tive dans les pro­grammes d’information sont vues comme “non-blanch­es” ».

Pour résumer : pas assez de « per­son­nes vues comme non-blanch­es » et trop de « per­son­nes vues comme blanch­es » ; les pre­miers trop sou­vent dans le bon rôle et les sec­onds dans le mau­vais. On ose à peine imag­in­er ce que serait un paysage audio­vi­suel com­plète­ment d’équerre et aux stan­dards de l’ARCOM. Sans doute un véri­ta­ble cloaque men­tal suin­tant le wok­isme et la repentance !

« La télévision donne à voir une image très urbaine de la société »

Après avoir réc­ité leur catéchisme antiraciste, les auteurs du rap­port sont bien oblig­és de s’intéresser à d’autres critères que la couleur de la peau. C’est à ce moment pré­cis que le bât blesse et que les esprits cri­tiques seraient en droit de se deman­der si l’ARCOM, en plus d’être idéologique­ment mar­quée, n’exercerait pas sa mis­sion en étant par­faite­ment hypocrite.

Com­ment en effet sérieuse­ment croire l’ARCOM, dirigée par Roch-Olivi­er Maistre, pro­duit arché­typ­al de l’énarchie française, quand elle se scan­dalise du fait que les caté­gories socio­pro­fes­sion­nelles supérieures des cen­tres-villes his­toriques sont les plus représen­tées à la télévi­sion ? L’ARCOM note que les habi­tants des vil­lages et ceux des ban­lieues sont très net­te­ment en sous-représen­ta­tion (respec­tive­ment 13% et 4%). Mais veut-elle réelle­ment accorder plus de place à des voix réfrac­taires à l’idéologie de cen­tre-ville et exprimées depuis une France provin­ciale et oubliée ? Veut-elle par ailleurs vrai­ment que les ban­lieusards s’expriment plus et mon­trent ain­si leur vrai vis­age, que la presse offi­cielle s’acharne à idéalis­er voire à dis­simuler ? Pas si sûr…

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