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CSA/ARCOM contre Hanouna, la censure avant tout

19 août 2024

Temps de lecture : 4 minutes
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CSA/ARCOM contre Hanouna, la censure avant tout

Temps de lecture : 4 minutes

C’est entendu, l’affaire Hanouna/Boyard, prise de bec entre l’animateur et l’ancien employé de TPMP relève de l’écume médiatique, de l’anecdote. Ce qui est moins anecdotique ce sont les commentaires d’une ancienne responsable du CSA sur Libération et la prise de position de l’ARCOM.

Pre­mière dif­fu­sion le 20 novem­bre 2022
L’OJIM prend ses quartiers d’été : du dimanche 28 juil­let au dimanche 25 août nous repub­lions les arti­cles les plus sig­ni­fi­cat­ifs du pre­mier semestre.

Nathalie Sollac et Libé au secours du pauvre Louis Boyard

Nathalie Sol­lac, pro­fesseur des Uni­ver­sités, a été mem­bre du CSA de 2015 à 2021. Elle pub­lie une tri­bune sur Libéra­tion le 16 novem­bre 2022, « Cyril Hanouna, symp­tôme d’un dan­gereux dérè­gle­ment médi­a­tique » qui est une attaque en règle con­tre les « périlleux » moments de lib­erté dans les médias. Nous regret­tons comme elle les grossièretés, les insultes, la vul­gar­ité et notre por­trait de Cyril Hanouna n’est pas par­ti­c­ulière­ment ten­dre. Mais à par­tir de là on retrou­ve le dis­cours cul­pa­bil­isant qui appelle à la vig­i­lance citoyenne et médi­a­tique, com­prenez à la censure :

Dérivés de la révo­lu­tion tech­nologique et d’usages, les médias soci­aux sont arrivés dans un cli­mat de crise de con­fi­ance des citoyens envers leurs insti­tu­tions, sans garde-fous, ils lais­sent place au com­plo­tisme, à la cir­cu­la­tion de fauss­es infor­ma­tions et aux dis­cours haineux, ils se nour­ris­sent de nos émo­tions, de nos peurs et de nos angoisses.”

On retrou­ve le vocab­u­laire clas­sique jus­ti­fi­ant la cen­sure : les « fauss­es infor­ma­tions » (com­prenez celles qui ont per­mis l’élection de Trump, le Brex­it, l’arrivée de Mel­oni en Ital­ie, les suc­cès du Rassem­ble­ment Nation­al etc), le com­plo­tisme (nier les com­plots ne serait-il pas une forme de com­plo­tisme ?) et bien enten­du les « dis­cours haineux » qui jus­ti­fient toutes les cen­sures sur les réseaux soci­aux. On com­prend qu’il faut isol­er le bon peu­ple des fous (com­plo­tistes, haineux etc) par les fameux « garde-fous ». En fin d’article elle appelle la « sphère médi­a­tique » à agir. Elle fût enten­due par l’ARCOM qui s’est auto-saisi.

L’ARCOM à la rescousse contre Bolloré

L’ARCOM c’est le cadeau du pre­mier jan­vi­er 2022 : le Con­seil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) et la Haute Autorité pour la dif­fu­sion des œuvres et la pro­tec­tion des droits sur intenet (Hadopi) fusion­nent pour devenir l’Autorité de régu­la­tion de la com­mu­ni­ca­tion audio­vi­suelle et numérique (ARCOM).

Le « col­lège » de l’ARCOM est com­posé de 9 mem­bres nom­més par décret pour un man­dat de 6 ans non renou­ve­lable. 3 mem­bres sont nom­més par le prési­dent de l’Assemblée Nationale, 3 par le prési­dent du Sénat, un par le con­seil d’État et un par la Cour de Cas­sa­tion. Son prési­dent est directe­ment nom­mé par le prési­dent de la République.

Le prési­dent de l’Assemblée nationale est un pili­er de LREM, la majorité prési­den­tielle, le prési­dent du Sénat est un opposant bien débon­naire, le prési­dent du Con­seil d’État est es qual­ités le Pre­mier min­istre ou le min­istre de la Jus­tice, la Cour de Cas­sa­tion est présidée depuis 2019 par Chan­tal Arens sup­posée neu­tre. Le prési­dent de l’ARCOM et ex-prési­dent du CSA, Roch-Olivi­er Maistre, est réputé pour avoir l’échine par­ti­c­ulière­ment sou­ple. Au total 5 mem­bres sur 9 au min­i­mum dont son prési­dent n’ont rien à refuser à l’oligarchie libérale libertaire.

Bolloré comme cible

L’ARCOM a décidé de trans­met­tre le dossier au rap­por­teur indépen­dant, mem­bre du Con­seil d’É­tat. C’est donc à lui qu’ap­par­tien­dra de décider d’en­gager des pour­suites et d’in­stru­ire le dossier. Ce n’est pas la pre­mière fois que C8 est dans la ligne de mire du CSA devenu ARCOM. Hasard, c’est Vin­cent Bol­loré qui pos­sède C8. Nou­veau hasard, Louis Boyard, ancien employé de TPMP/C8 est mem­bre de LFI qui veut dépos­er une propo­si­tion de loi ad hoc dirigée explicite­ment con­tre Vin­cent Bol­loré le 24 novem­bre. CQFD.

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