Le brand content, c’est la vieille publicité déguisée. Un article est « inspiré » par une marque ou par l’agence qui défend ses intérêts avec une contrepartie financière, par exemple une publicité. L’article est rédigé par un journaliste de contenu qui reçoit des instructions précises ou mieux, par une agence de communication. Gamekult, repris par le groupe Reworld, devient une illustration du phénomène.
Gamekult, site devenu culte
Seuls les fanatiques de jeux vidéo connaissent Gamekult, site né en 2000, un peu foutraque, un peu gaucho, mais indépendant des marques et de leur pression publicitaire. Devenu le numéro deux du secteur en ligne derrière jeuxvideo.com (ce dernier non exempt de contenus « soutenus »), Gamekult était passé de propriétaire en propriétaire jusqu’à être repris fin 2022 par Reworld qui est au journalisme ce qu’un équarisseur est à une tête de bétail. Les chefs de rubrique sont remplacés par des responsables de marques, pardon de contenus publi-rédactionnels.
Reworld, la presse sans journalistes
Le Groupe Reworld s’est constitué par rachats jusqu’à atteindre une cinquantaine de médias dans la santé (Top Santé), la télévision (Télé star), la maison (Modes et travaux), le monde scientifique (Science et vie), les people (Grazia, Biba, Closer), le monde automobile (Sport auto). La recette est simple : le moins de journalistes possibles, des « producteurs de contenus » inféodés aux marques, des coûts le plus bas possible. Ses 12000 abonnés premium n’auront pas sauvé le pauvre Gamekult, dont la totalité de la rédaction est partie ou a été débarquée. Et pauvres « chargés de contenus » qui les remplaceront.
Voir aussi : Reworld Media, infographie