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Benjamin Duhamel

22 septembre 2024

Temps de lecture : 10 minutes
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Benjamin Duhamel

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La relève des chiens de garde du monde libéral libertaire

Membre d’une fratrie de cinq enfants, l’homme est le favorisé surgeon de deux lignées fort médiatiques : les Saint-Cricq et les Duhamel. La première est bien établie en Touraine ; le grand-père, Jacques Saint-Cricq, a été l’ancien président du conseil de surveillance du quotidien La Nouvelle République du Centre-Ouest . Il a passé la main en 2018 à l’oncle de Benjamin, Olivier Saint-Cricq. Sa mère, Nathalie Saint-Cricq, visage familier des téléspectateurs, est la directrice du service politique de France 2 depuis 2012. En plus d’être un actionnaire majoritaire du quotidien régional, la famille possède également 40% des parts de la chaîne Tours Val de Loire.
Quant à l’autre branche, on ne présente plus les Duhamel, que ce soit Patrice, l’ancien directeur général de France Télévisions, ou l’éditorialiste Alain, totem télévisuel et boussole centriste. Naître sous ces auspices vaut bien tous les stages du monde. Ce qui porte à croire que le nouveau venu est là pour durer longtemps. Très longtemps.

En grim­pant plus haut dans les frondaisons de son arbre généalogique, on peut appren­dre qu’il est aus­si le petit-fils de Jean Meu­nier, ancien député social­iste, maire de Tours à la Libéra­tion et trois fois secré­taire d’Etat sous la IVe République.

Par­mi ses frères, Alexan­dre est un chanteur lyrique recon­nu, Jean, un pro­duc­teur de ciné­ma, Nico­las est réal­isa­teur et Raphaël est un scé­nar­iste basé à Lon­dres. Ben­jamin est donc le seul de la fratrie à s’être des­tiné au journalisme.

Portrait vidéo

Formation

Ben­jamin Duhamel suit une édu­ca­tion bilingue à l’école Jean­nine Manuel jusqu’en 2009. Il entre ensuite au lycée parisien Hen­ri IV où il décroche son bac­calau­réat en 2012. Il Sci­ences Po Paris la même année, puis en ressort diplômé en 2017, auréolé d’un mas­ter en poli­tiques publiques. En plus d’animer la chaîne de l’école Sci­ences Po TV, il n’hésite pas à pren­dre part aux divers con­cours d’éloquences qui jalon­nent l’année académique rue Saint-Guillaume.

Parcours professionnel

Lors de sa troisième année à Sci­ences-Po, selon les infor­ma­tions pub­liées sur son compte LinkedIn, il effectue entre sep­tem­bre 2014 et mars 2015 son pre­mier stage au sein de la rédac­tion new-yorkaise de France-Amérique, « seul titre de presse français dif­fusé sur l’ensemble du ter­ri­toire améri­cain ». Selon d’autres sources, il aurait pré­ten­du­ment effec­tué son stage au bureau new-yorkais de France 2. A‑t-il cher­ché à cam­ou­fler son stage a pos­te­ri­ori pour ne pas met­tre sa mère en dif­fi­culté ? Mys­tère et boule de gomme.

À l’issue d’un stage de six mois chez RTL, il est engagé en sor­tie d’école en tant que pigiste à la rédac­tion du ser­vice poli­tique de RTL en juil­let 2017. Il ne fera que six petits mois sur la sta­tion, jugeant peut-être que la cohab­i­ta­tion trop proche avec son oncle Alain, lui aus­si édi­to­ri­al­iste sur la sta­tion, n’est pas oppor­tune sur le plan pro­fes­sion­nel. Le temps de fil­er sur LCI en jan­vi­er 2018 où il fera ses pre­miers pas d’éditorialiste sur le plateau de 20h Pujadas. Une petite année plus tard, c’est sur BFM qu’on le retrou­ve dès févri­er 2019, tou­jours comme jour­nal­iste au ser­vice poli­tique. Et tou­jours aux côtés de son oncle qui y est édi­to­ri­al­iste. Paris est décidé­ment trop étroit pour que deux Duhamel ne s’y croisent pas.

Fin jan­vi­er 2023, il s’illustrera en repro­duisant illi­co presto la parole du prési­dent Macron sur la dif­fi­cile réforme des retraites en cours. Sur BFMTV, Ben­jamin Duhamel sera fidèle à la parole prési­den­tielle dis­til­lée lors d’un déje­uner à car­ac­tère con­fi­den­tiel le 17 jan­vi­er 2023, reprenant dès le 18 jan­vi­er les élé­ments de lan­gage du prési­dent, par­lant de « vic­toire de l’irresponsabilité » en cas d’échec de la réforme, exacte­ment les ter­mes du prési­dent lors du fameux déjeuner.

À la ren­trée 2024 il prend du galon en assur­ant une émis­sion quo­ti­di­enne, « Tout le monde veut savoir », qui devrait se situer dans les mêmes ori­en­ta­tions que ses appari­tions précédentes.

Vie privée

Le jour­nal­iste est en cou­ple avec Agathe Lam­bret, une jour­nal­iste poli­tique de BFMTV for­mée au CFJ et passée par Paris II-Assas. Au sein de la rédac­tion, elle a suc­ces­sive­ment cou­vert l’actualité des Répub­li­cains et du Rassem­ble­ment nation­al et suit désor­mais celle de l’Élysée.

Nébuleuse

Lorsqu’il pré­side Sci­ences Po TV, entre 2015 et 2016, il est à l’initiative de nom­breuses ren­con­tres et con­férences (dont le Grand Oral, une tra­di­tion bien établie de cette école) ce qui lui per­met de com­mencer à tiss­er son réseau. Lors du lance­ment de la chaîne, il parvient à inviter Anne-Sophie Lapix et David Pujadas,  ce dernier proche col­lab­o­ra­teur de ses par­ents en tant que présen­ta­teur du JT de France 2. Il ani­me aux côtés d’Ali Bad­dou, ancien chargé de cours à Sci­ences-Po, la soirée élec­torale de sec­ond tour des prési­den­tielles de 2017, nom­mée « Nuit prési­den­tielle », dans l’amphithéâtre Bout­my tan­dis que la soirée est retrans­mise en direct sur les réseaux soci­aux de la chaîne. Une fois Duhamel devenu jour­nal­iste, il sera plus d’une fois invité sur le plateau de « C l’Hebdo » sur France 5 ani­mé par le même Baddou.

Il l’a dit

« Ain­si, donc, on peut mourir à 19 ans parce que quelques séides nazil­lons ont décidé, un soir de maraude, de nous retir­er un cama­rade d’école, et d’infliger à l’ordre du monde une douleur infinie, celle de la jeunesse assas­s­inée. Ain­si donc, on peut mourir, non pour être, comme le dit le cliché jour­nal­is­tique, au mau­vais endroit au mau­vais moment, mais pré­cisé­ment, parce que le courage de l’engagement nous a com­mandé d’être ce que l’on est à chaque instant de la vie, à chaque heure du jour. Ain­si, donc, en France, on meurt, de nou­veau, de poli­tique ; on tue, en France, pour crime de syn­di­cal­isme ; on tue, en France, pour crime de gauchisme ; on tue, en France, pour crime de pen­sée, d’opinion, de mil­i­tan­tisme », « À Clé­ment Méric », Libéra­tion, 09/06/2013.

« Porter leur exi­gence, c’est com­pren­dre que les nation­al­ismes, les extrémismes ne peu­vent men­er qu’à des cat­a­stro­phes. Et se sou­venir du com­bat des Justes, c’est savoir que quand on s’en prend aux Juifs, on attaque la nation toute entière. Pour que ce com­bat demeure intem­porel, la mémoire doit faire office de bous­sole, de phare pour les nou­velles généra­tions. Et je sais votre inquié­tude : quand vous ne serez plus là, con­tin­ueront-ils à se sou­venir ? Se rap­pelleront-ils du courage des Justes et de l’hor­reur de la Shoah ? Je con­nais les tra­vers de l’époque, qui séduisent par­fois une par­tie de ma généra­tion : c’est l’émer­gence de Dieudon­né, d’Alain Soral, de Renaud Camus et autres entre­pre­neurs de la haine. J’imag­ine votre effroi, votre angoisse que les thès­es com­plo­tistes, néga­tion­nistes, anti­sémites, finis­sent par tri­om­pher. Mais ce n’est pas une fatal­ité. Si cer­tains cèdent à ces dérives abjectes, je sais aus­si que la jeunesse peut se mobilis­er, se dress­er pour défendre avec ardeur la mémoire des Justes et de la Shoah. Cette jeunesse, c’est celle qui se lève le 11 jan­vi­er pour défendre une cer­taine idée de la France quand des jour­nal­istes, des policiers et des Juifs sont attaqués ; cette jeunesse, c’est celle qui tous les ans par­ticipe au con­cours nation­al de la résis­tance et de la dépor­ta­tion ; cette jeunesse, c’est celle qui en voy­ageant, en étu­di­ant, en s’ou­vrant à l’autre, œuvre pour la con­corde et la tolérance entre les peu­ples, quelles que soient leurs orig­ines ou leurs con­fes­sions » dis­cours pronon­cé à l’attention de la sec­tion Poitou-Char­ente du CRIF, 19/07/2015.

« Vouloir com­bat­tre les idées du Front nation­al en les bâil­lon­nant et en les empêchant de par­ler est absurde », Le Point, 22/11/2016.

« Ques­tion sim­ple : pourquoi ce qui est vrai pour un Ukrainien ou une Ukraini­enne ne l’était pas pour un Afghan ou une Afghane ? Est-ce qu’au fond ce n’est pas parce que les Ukrainiens sont des chré­tiens et les Afghans et les Syriens des musul­mans que vous faites une dif­férence ? », BFMTV, 01/03/2022.

« Au-delà du fait que c’est con­testable parce qu’au­jour­d’hui, dans les médias, il peut tou­jours y avoir une part d’in­for­ma­tion et de diver­tisse­ment. Quand Marine Le Pen se rendait à C8 face à Cyril Hanouna dans une émis­sion dont on ne cit­era pas le nom, en l’oc­cur­rence on pou­vait con­sid­ér­er que c’é­tait aus­si du diver­tisse­ment et pour autant, ça ne l’empêchait pas d’y aller. Et bizarrement, on n’en­tendait pas du tout à fait ce type d’ar­gu­ment qu’elle a sur Quo­ti­di­en », com­men­tant la déci­sion du RN de ne pas accréditer les jour­nal­istes de Quo­ti­di­en lors de ses meet­ings, BFMTV, 12/04/2022.

« Est-ce que les oppo­si­tions voudront faire ce cadeau à Emmanuel Macron d’aller sur tel ou tel texte lui don­ner quelques voix pour faire avancer le pays ? », soirée élec­torale du sec­ond tour des lég­isla­tives 2022 sur BFMTV, pro­pos repris dans Téléra­ma, 20/06/2022.

Ils ont dit

« Surtout, il n’y a de notre part aucune volon­té d’attaque per­son­nelle à l’encontre de Ben­jamin Duhamel qui, avec ses grands yeux de per­son­nage de man­ga, est vraisem­blable­ment un jeune homme tal­entueux. Mais il incar­ne jusqu’à la car­i­ca­ture ce jour­nal­isme de cour ayant depuis longtemps cédé aux sirènes du pas­sage de plats de homards au détri­ment de la recherche de la vérité. Le 5 mai dernier, Ben­jamin a twit­té une pho­to sym­pa­thique du chanteur des Rolling Stones, cha­peau vis­sé sur la tête, avec la légende suiv­ante : « con­finé en Touraine, (Mick Jag­ger) lit la Nou­velle République ». Au pas­sage, il oublie sim­ple­ment de pré­cis­er que la famille de Maman est l’un des deux prin­ci­paux action­naires du jour­nal. C’est là qu’est tout le prob­lème », Riposte Laïque, 22/01/2019.

« Quand il était à LCI, il y avait aus­si Alain Duhamel donc c’était com­pliqué. Il a été débauché par BFMTV. Quelques jours après, Alain a aus­si débar­qué sur BFMTV. Quand il fait un truc, on dit qu’il est aus­si c*n que sa mère » Nathalie Saint-Cricq, Télé Loisirs, 21/03/2022.

« La manière dont il ne prononce pas le nom de l’émis­sion en se pinçant le nez alors que c’est le petit mar­quis des jour­nal­istes de salon, je trou­ve ça d’un mépris et d’une vul­gar­ité… », Gilles Verdez, Touche pas à mon Poste, 13/04/2022.

« L’Union européenne, en réal­ité, essaie de mas­quer le fait qu’elle pré­pare – c’est le NYT, je cite mes sources vous voyez, cher Ben­jamin Duhamel – l’UE, pour ne pas gên­er Emmanuel Macron, ne dit pas tout de suite qu’elle pré­pare un embar­go sur le pét­role russe », Sébastien Chenu, pro­pos tenus sur BFMTV le 17/04/2022 et repris sur Libéra­tion, 20/04/2022

« Je dis Duhamel-le-Jeune, pour qu’on dis­tingue Ben­jamin Duhamel de Duhamel-l’An­cien, prénom­mé Alain. Fasci­nante dynas­tie à la Grimal­di. S’il dure aus­si longtemps que son oncle, le fils de Patrice Duhamel et Nathalie Saint-Cricq com­mentera encore… en 2070, devant mes arrière-arrière-petits enfants, la six­ième réélec­tion de la prési­dente Maréchal », Daniel Schnei­der­mann, Arrêts sur images, 21/06/2022.

« Si on a voulu faire son por­trait, c’est parce qu’on estime que Ben­jamin Duhamel vaut mieux que sa car­i­ca­ture. Le déclic date de l’hiver dernier : une inter­view de Cauet, visé par des plaintes pour vio­ls et agres­sions sex­uelles – que l’animateur radio con­teste. On se pré­parait à une opéra­tion de com pour per­son­nal­ité médi­a­tique dans la tour­mente, on a eu droit à un entre­tien pugnace, au point que l’ex-star de NRJ a dénon­cé à la sor­tie une «inter­view à charge». Plus récem­ment, c’est sur son plateau qu’on a pu observ­er les derniers soubre­sauts de la cam­pagne des lég­isla­tives. Le député RN Roger Chudeau y a éhon­té­ment défendu une attri­bu­tion des postes de min­istres aux seuls «fran­co-français», ou Mathilde Pan­ot a trébuché sur ses con­nais­sances de la vie de Léon Blum.
Solide cul­ture poli­tique, ques­tions limpi­des : son but comme inter­vieweur est d’abord de met­tre ses invités face à leurs inco­hérences. A pri­ori banal, et pour­tant, de moins en moins en vogue dans le jour­nal­isme poli­tique télé. Lui n’hésite pas à couper dans le gras des élé­ments de lan­gage, à repass­er des archives vidéo gênantes, à utilis­er les argu­ments des uns pour con­tredire les autres. Bosseur, pour pré­par­er ses ques­tions, il tex­tote avec les rubri­cards des quo­ti­di­ens qu’il lit tous les matins. Il cite comme influ­ences David Pujadas, Léa Salamé ou Patrick Cohen. “Comme eux, j’espère qu’on ne sait pas pour qui je vote quand on regarde mes inter­views.” », Libéra­tion
, 15/09/24 dans un por­trait tout énamouré.

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