Pour le mot ingérence, notre Littré (édition de 1874) donne pour exemple « l’ingérence toujours fâcheuse de l’État dans les propriétés privées », un exemple qui s’applique parfaitement à l’affaire qui secoue BFMTV.
Le Maroc au centre de l’affaire
Et plus précisément le Sahara Occidental intégré de fait au Maroc mais revendiqué par le Polisario soutenu par l’Algérie. En cause une émission du 22 juin 2022 lors du journal de nuit de BFM, diffusant les images d’un forum d’affaires Maroc-Espagne, justement tenu au Sahara Occidental.
Rien de répréhensible en soi, mais le reportage diffusé par le responsable du journal de nuit Rachid M’Barki n’a pas suivi les voies habituelles (via la rédaction en chef) et semble soutenir implicitement le Maroc. Les communicants marocains et les réseaux sociaux iront d’ailleurs en ce sens en citant massivement l’émission.
BFMTV a suspendu le journaliste franco-marocain Rachid M’barki juste parce qu’il a utilisé l’expression “sahara marocain” en présentant une rencontre d’affaires maroco-espagnole qui s’est déroulée à Dakhla et donc effectivement au sahara marocain.https://t.co/z0pfE4i3mF pic.twitter.com/gxW9xezkCz
— L’Observateur du Maroc et d’Afrique (@LObsMarAf) February 3, 2023
Éléments de langage
Le reportage reprend les éléments de langage du forum, un forum qui apparaît plutôt fantômatique et avec une présence espagnole plus que discrète. D’autres reportages plus ou moins téléguidés pourraient être concernés par l’enquête dont un concernant le Soudan.
Le directeur de BFMTV Marc-Olivier Fogiel a confirmé que
« une enquête interne a effectivement été lancée il y a plus de deux semaines à la suite d’informations reçues concernant un journaliste». Il ajoute «nous ne pouvons tolérer aucun début de soupçons sur le travail de BFM et de ses 300 journalistes. Nous prendrons donc toutes les mesures juridiques, judiciaires, individuelles et d’organisation selon les conclusions de cette enquête ».
Rachid M’Barki de son côté proteste de son innocence mais a été écarté de l’antenne dès le 12 janvier 2023 en attendant les résultats de l’enquête.
Voir aussi : Rachid M’Barki, portrait