Chien truffier cherche France rance
Des quatre duettistes chargés de pourfendre l’extrême-droite au sein de la rédaction de Libération, Nicolas Massol est peut-être le plus discret. S’il ne rivalise pas en termes d’outrances avec le duo Plottu-Macé, il ne ménage pas sa plume dès qu’il s’agit de jeter le discrédit sur l’extrême-droite, vocable qu’il préfère au plus neutre « droite nationale ». Il est le fils de Christian Massol, un journaliste qui fait partie des murs de la rédaction du Monde, où il travaille depuis 1983.
Notre expert de l’extrême-droite n’est pas avare d’incises aussi inutiles que gratuites dès lors qu’il s’agit d’écorner l’image du Rassemblement national. Il est vrai que le journaliste doit donner du cœur à l’ouvrage s’il veut obtenir une promotion et c’est à qui tapera le plus fort sur la menace brune. Dans un article consacré à Hervé Juvin, l’auteur déplore que ce dernier « était devenu une des cautions intellectuelles du RN – formation qui compte assez peu de penseurs dans ses rangs ». Dans un autre où il est question de rendre compte de la relation fraternelle entre les mouvements nationalistes français et italiens, il évoque « les has been nationalistes » qui ont participé à la fondation du FN, avant d’ajouter, comme un cheveu sur la soupe, « dont Jean-Marie Le Pen ».
Comme un refrain entêtant, c’est au meeting de Zemmour à Villepinte qu’il a l’horreur d’apercevoir « une pincée de réacs has been » au premier rang. Il en va comme pour les adolescents au collège ; il y a les élèves populaires, les gens dans le vent et les sans-amis qui ont sans cesse la morve au nez. Une certaine idée immature du journalisme en somme.
Formation universitaire
Il aurait étudié à la faculté des lettres de l’Université Paris Sorbonne.
En 2019, Nicolas Massol est diplômé du master en journalisme (option presse écrite et multimédia) délivré par le Centre Universitaire d’enseignement du journalisme (CUEJ) de Strasbourg.
Parcours professionnel
En parallèle de ses études à la Sorbonne, il a officié comme serveur dans une brasserie du VIe arrondissement, non loin du jardin du Luxembourg.
S’il est embauché à Libération en mai 2020 afin de suivre l’actualité de la droite, puis de l’extrême-droite, il a pigé quelque temps pour le quotidien avant de glaner le précieux sésame du CDI. En effet, un de ses premiers papiers pour le quotidien date de novembre 2018, alors qu’il est encore étudiant, tandis qu’il faut remonter au mois de février de la même année pour retrouver la trace de ses premiers articles écrits à six mains et de son premier entretien.
Faits notoires
S’il fallait un baromètre pour mesurer la mauvaise foi de Nicolas Massol, le meeting de Villepinte d’Eric Zemmour tenu le 5 décembre 2021 pourrait aisément remplir cette fonction. Au sujet de l’entrée en scène du candidat, il a les mots suivants : « Eric Zemmour se dirige vers la scène sur une musique épique — un homme se jette sur lui et l’agrippe au cou, il est immédiatement sorti. Les équipes du candidat assureront plus tard à la presse que l’ex-chroniqueur de CNews a été blessé au poignet à ce moment. Invérifiable ». Pourtant, le lendemain, BFM-TV affirme qu’un médecin aurait prescrit au candidat 9 jours d’ITT, information émanant de l’équipe de campagne et bientôt relayée par toutes les autres publications. Le journaliste de Libération ne reviendra pas pour autant sur ce passage de son article. En effet, il s’agit ici de bien imprimer dans les consciences l’idée que les seules victimes de cette soirée sont les militants de SOS Racisme, « venus tenter un happening » pris à partie par des « nervis pro-Zemmour ».
Parmi ces derniers, le vigilant journaliste croit apercevoir certains individus revenant dans la salle « le bras tendu ». Bien évidemment, cette information ne sera corroborée nulle part ailleurs dans le paysage médiatique, ce qui laisse présager une belle et bonne fake news au goût de cerise sur le gâteau.
Parcours militant
Sur Facebook, le journaliste est abonné aux pages suivantes : Action Antifacistes Paris Banlieues, CCFD Terres Solidaires, Attac France ou encore Acrimed. Cette galaxie d’extrême-gauche est constellée de personnalités représentatives de ce champ politique comme Benoît Hamon, Philippe Poutou, évidemment Jean-Luc Mélenchon ou Manuel Bompard, son directeur de campagne en 2017 et 2022.
Nébuleuse
Dominique Albertini, responsable du service France à Libération.
Ses collègues en charge du suivi de l’extrême-droite ; Tristian Berteloot et le couple Pierre Plottu-Maxime Macé.
Vie privée
Son père, Christian Massol, diplômé du Centre de formation des journalistes et ayant débuté sa carrière au Figaro, a été nommé rédacteur en chef chargé de l’édition au Monde en 2014 par Gilles van Kote. Il est actuellement responsable du pôle « débats et idées » aux côtés de Franck Nouchi.
Parallèlement, il figure parmi les journalistes qui interviennent ponctuellement au CUEJ, la même école de journalisme où a étudié Nicolas Massol.
Il l’a dit
« On l’avait crue remisée dans les grandes oubliettes de la «dédiabolisation», avec les défilés de Jeanne d’Arc, le 1er mai, les slogans «La France aux Français» et autres «On est chez nous», scandés il n’y a encore pas si longtemps dans les meetings du Front national. Mais non, la préférence nationale, certes ripolinée en «priorité nationale» il y a une petite dizaine d’années, tient bon. La mesure emblématique du parti d’extrême-droite fomentée au milieu des années 80 par Jean-Yves Le Gallou, constitue toujours l’une des pierres angulaires du Rassemblement national et figurera en bonne place dans le programme de sa candidate, pour 2022. Il faut dire qu’elle touche à l’essence même de l’idéologie nationaliste. Son principe est simple : pour l’emploi et l’accès à un certain nombre de droits ou allocations, elle entend donner la priorité – souvent, l’exclusivité – aux citoyens français, sur les étrangers vivant sur le sol hexagonal », Libération, 19/09/2021.
« Sur RTL, Éric Zemmour cite Ernest Renan pour étayer sa thèse de l’islam, «religion totalitaire». Ernest Renan ! L’inculture abyssale de celui qu’on présente comme l’homme le plus cultivé de cette campagne est hallucinant » Twitter, 24/10/2021.
« Parking de Villepinte, 4h avant le discours de Zemmour. Qqes militants au look peaky blinders avalent un sandwich en fronçant les sourcils. Les autres font très sortie de messe. On entend la rumeur des dernières répétitions à l’intérieur de la salle qui résonne avec musique épique », Twitter, 05/12/2021.
« Parmi les FAFS, bcp de jeunes BCBG genre prepa saint Cyr venus s’encanailler. Ont fait des bâtons avec leurs drapeaux tricolores, venus avec des gants en cuir. Manifestement venus expressément pour se battre », Ibid.
« Le harcèlement des journalistes paie : de moins en moins de médias utilisent la locution «extrême-droite» pour qualifier le RN (et même Reconquête), préférant reprendre le terme flatteur de «droite nationale». Victoire de l’extrême droite sur le service public », Twitter, 09/05/2022.
« Le FN, fondé par des collabos ? «Pas plus que Mitterrand qui a été décoré de la francisque ». Pour rappel, Mitterrand a participé à la résistance et n’a pas porté l’uniforme de la SS comme Pierre Bousquet fondateur du FN, ni celui de la LVF comme Victor Barthélémy, 1er SG du FN », Twitter, 06/09/2022.
« Un jour après la tentative de putsch des partisans de Bolsonaro au Brésil, le RN propose d’honorer la mémoire d’un autre putschiste, Napoléon III. L’extrême droite, fidèle à elle même à travers les âges », Twitter, 09/01/2023.
On a dit de lui
« Les fascistes au pouvoir en Italie. Et toujours pas de veille de tous les jours sur l’extrême droite en France (@streetpress mis à part). Qu’attendez vous @lemondefr ? @Mediapart ?@libe ? Qu’attendez vous ? », David Dufresne, Twitter, 26/09/2022.
« Dites, M. Massol, la Révolution Française est d’extrême droite ? C’était pas un putsch ? », Pierre Meurin, député RN du Gard, Twitter, 09/01/2023.