Disney ce n’est plus les petit Mickeys, ni Donald et ses neveux, ni Peter Pan et la fée Clochette ou Bambi, c’est l’esprit woke et progressiste le plus pur. Avec quelques conséquences financières et foncières.
Disney, une enclave extra-territoriale
Le parc Disney en Floride alias le « Reedy Creek District » occupe plus de 100 kilomètres carrés. Il regroupe six parcs à thème, 18 mega hôtels avec plus de 20.000 chambres, des complexes sportifs, tous sous l’enseigne Disney. Depuis 1967 le propriétaire peut (pouvait) y construire comme il voulait, sans respecter les normes imposées ailleurs en Floride.
Disney à la pointe des combats trans et woke
Sous l’influence de son ancien président Bob Chapek (de début 2020 à fin 2022), la société américaine a été à la pointe de tous les combats trans, LGBTQ+ etc les plus radicaux et parfois les plus farfelus. Au printemps 2022 le Parlement de Floride a voté une loi visant à bloquer les actions des lobbies LGBT et trans dans leurs actions d’endoctrinement des enfants dans les écoles publiques. Ces mouvements veulent entre autres favoriser « le choix du sexe » le plus tôt possible, un garçon décidant de devenir une fille ou l’inverse. La nouvelle législation interdit ce type de propagande, à la fureur de l’ex PDG de Disney qui a condamné durement la loi et confirmé son engagement pour les causes trans.
Bob Chapek avait ainsi annoncé « vouloir user de son influence pour promouvoir des histoires inclusives ». Une partie des employés avait même considéré qu’il n’allait pas assez loin et Carey Burke, cadre dirigeant du groupe, avait appelé à inclure dans les productions « un minimum de 50% de LGBT et de minorités raciales ». Le groupe de son côté développait des modules de formation pour ses employés sur « privilège blanc, racisme systémique, fragilité blanche, transphobie », pour que chacun « intériorise sa rééducation ».
Ron DeSantis ne se laisse pas faire
Le gouverneur de Floride – et possible candidat à l’investiture républicaine en 2024 – est très populaire depuis sa gestion jugée exemplaire de la crise du Covid. Il représente aussi l’aile droite du parti républicain, inquiet des ravages woke dans l’éducation et dans les médias. D’autres États, comme l’Ohio, le Texas et l’Alabama sont sur la même ligne.
DeSantis a promulgué le 27 février 2023 une loi supprimant le statut spécial dont Disney disposait dans son État, commentant « Aujourd’hui, le juteux business du royaume enchanté touche enfin à sa fin ».
Le cours de l’action n’était pas favorable à Chapek comme le montre le tableau ci-dessous, cotations à la bourse de New-York en dollars :
Période | Cours de Disney |
Mars 2021 | 203$ |
Novembre 2022 | 90$ |
Depuis le cours s’est un peu redressé à 97 dollars, l’annonce des mesures de DeSantis n’a que peu fait bouger l’action, les marchés ayant anticipé les mesures du gouverneur.
Vers de nouvelles négociations ?
Bob Chapek a été débarqué avec brutalité en novembre 2022 après deux ans et demi de mandat, pour être remplacé par Bob Iger qui avait dirigé la société de 2005 à 2020. Agé de 72 ans, il est perçu comme un président d’interim et pourrait négocier un nouvel accord avec le gouverneur – un peu moins de woke et retour de certains privilèges — avant de laisser sa place à un plus jeune dirigeant.