Première diffusion le 17 mars 2023
Entre deux nouvelles réactions sur « l’affaire Palmade » et le commentaire des divers soubresauts de la guerre en Ukraine, les problématiques migratoires occupent régulièrement l’espace médiatique vacant, généralement à l’occasion d’un naufrage tragique en Méditerranée qui permet d’instrumentaliser la légitime émotion du public afin de culpabiliser encore davantage les pays européens.
L’école de journalisme de Lille s’empare du sujet
Mais comment traiter « au mieux » ce sujet ? C’est la question que se pose l’ESJ Lille, toujours en pointe sur ces questions, au travers de la mise en place d’un nouveau séminaire consacré au « traitement des migrations ».
Ce séminaire, qui s’inscrit dans le projet de l’école intitulé « #DialoguesMigrations », est en réalité une commande du CFI, l’Agence française de développement et opérateur du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, qui a mandaté l’ESJ Lille pour « réfléchir à la manière dont on enseigne à des étudiants en journalisme une matière aussi sensible que la thématique des migrations ».
L’@ESJLille et @CFImedias mobilisés sur la question du traitement médiatique des migrations avec #IFTIC #ENAJM @majacgm @InfosIsic Merci à tous pour ce temps d’échanges ! https://t.co/1EHOvqhu9K pic.twitter.com/46rAOH4LzY
— ESJ Lille (@ESJLille) March 8, 2023
Une école de formatage idéologique
Certains esprits chagrins pourront voir dans cette collaboration une volonté de formater encore un peu plus un discours médiatique – pourtant déjà bien rodé – sur la question migratoire, afin de le rendre totalement conforme à la doxa gouvernementale. Un soupçon qui sera renforcé par les objectifs affichés du séminaire insistant sur la nécessité « d’éviter les stéréotypes », de « promouvoir un discours responsable », et de « restituer le migrant en sa qualité et dignité de sujet et s’assurer de son consentement éclairé ».
Pour remplir ces nobles objectifs, l’ESJ Lille « accompagnera » quatre écoles de journalisme d’Afrique de l’Ouest : la MAjAC, en Gambie ; l’ISIC en Guinée, l’ESCOM au Niger et l’ENAJM en Mauritanie. Ni la gestion maffieuse des migrations, ni leur exploitation économique, ni leurs conséquences sociales, identitaires et sécuritaires ne semblent par contre être au programme.
Voir aussi : Les journalistes complices des amis des passeurs de migrants