Première diffusion le 19 mars 2023
Les chacals craignent pour leur peau, dit une chanson militaire. Les chacals (précisons pour les amis des animaux, que nous n’avons rien contre ce quadrupède, c’est une métaphore) sont les nombreux ennemis des libertés qui souhaitent voir échouer Elon Musk dans la réorganisation de Twitter après son rachat mouvementé.
Trésorerie serrée et nouvelles ambitions
Dans le cadre d’une conférence (source : Siècle Digital) organisée par Morgan Stanley Tech, Media and Telecommunications à San Francisco le 7 mars 2023, Elon Musk a donné un aperçu de ce que pourrait être Twitter à l’avenir.
Maximum de liberté d’expression, minimum de censures
Chacun sait que les réseaux sociaux charrient le meilleur et le pire, souvent le pire. Il est normal de censurer les appels au meurtre, les dénonciations personnelles ou les annonces de pédophiles, tout ceci est une question de bon sens. Là où le bât blesse c’est quand les réseaux sociaux s’engagent dans la voie de la censure systématique de tout discours non conforme. Un superbe exemple dans la période covidienne est celui de Facebook, qui censurait tout discours évoquant une fuite de laboratoire comme origine du virus alors que cette hypothèse est maintenant sur la table parmi d’autres.
L’intelligence artificielle pour lutter contre la désinformation
Pour remplacer ses milliers de « modérateurs/censeurs » dont une bonne partie ont été licenciés, Musk parie sur l’intelligence artificielle. Quand on voit les performances de ChatGPT4 (en attendant le 5 et les suivants), on imagine les possibilités dans ce domaine.
Selon Elon Musk, « l’objectif est de faire en sorte que Twitter soit la meilleure source de vérité, la source de vérité la plus opportune et la plus précise, même si la vérité est quelque chose que nous ne voulons pas entendre ou désagréable ou autre, mais qu’elle soit opportune et précise, et où vous pouvez vraiment comprendre ce qui se passe ».
Bien entendu l’UE, avec le Digital Services Act, souhaite que Musk engage le maximum de censeurs, pardon de modérateurs, humains. De son côté Musk assure que les discours considérés comme « haineux » ont diminué de 50% depuis son acquisition.
Voir aussi : Bruxelles veut légiférer pour la liberté des médias… ou le contraire
Nouvelles sources de revenus
Alors que la publicité aurait fortement diminué de la part des grandes sociétés, Twitter se lance vers de nouvelles sources de revenus. Ainsi le compte peut être certifié (son origine a été vérifiée) comme celui de l’Ojim, pour un coût d’une centaine d’euros ou de dollars par an.
Un autre modèle est celui du chinois Tencent, WeChat qui permet de payer en ligne, de faire un virement de compte à compte pour les utilisateurs privés, de jouer en ligne, de faire une recherche etc. Musk, en difficulté de manière transitoire, s’est fait beaucoup d’ennemis : tous ceux qui veulent filtrer l’information dans un sens favorable aux intérêts matériels et moraux du monde libéral libertaire. Ça fait du monde, mais ce diable d’homme a plus d’un tour dans son sac.