Après deux ans passés entre les mains d’un groupe terroriste islamiste, le seul journaliste de nationalité française otage dans le monde a été libéré le 20 mars. Visiblement en bonne santé, il a été accueilli par sa famille et le président de la République dès le lendemain à l’aéroport de Villacoublay dans les Yvelines.
711 jours de captivité
Plus de 23 mois après avoir été kidnappé, Olivier Dubois est de retour en France. C’est à Gao, dans le nord du Mali, qu’il avait été pris en otage par une organisation proche d’Al-Qaeda au Sahel le 8 avril 2021. Le groupe djihadiste Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin avait revendiqué la capture du journaliste âgé de 48 ans. France Info a recueilli le témoignage ému de la sœur d’Olivier Dubois et les photos dévoilent l’image d’un homme qui semble en bonne santé. Arrivé au Niger dimanche, dans la capitale Niamey, il avait fait part de sa joie d’être libéré, se disant fatigué et surpris de sa libération. Il a indiqué à l’AFP ne pas avoir été maltraité, humilié ou frappé durant sa détention. Enfin, le journaliste a remercié Radio France Internationale qui diffusait des messages de ses proches sur ses ondes tous les huit du mois.
Coup double et accolade présidentielle
Journaliste auprès de Libération, du Point et de Jeune Afrique, Dubois avait été vu dans une vidéo publiée le 5 mai 2022 — soit un peu moins d’un mois après le début de sa captivité — dans laquelle il annonçait se trouver entre les mains de ses ravisseurs. Une nouvelle vidéo, de propagande cette fois-ci, publiée le 13 mars 2022, montrait le journaliste, de manière à assurer aux autorités françaises qu’il était toujours en vie.
Olivier Dubois a été libéré en compagnie d’un Américain, Jeffery Woodke, un personnel humanitaire chrétien qui était, lui, détenu depuis sept ans ! Âgé de 62 ans, ce dernier s’est exclamé « Vive le Niger, et vive la France ».
Emmanuel Macron, qui aime les accolades, a eu droit à sa photo avec Olivier Dubois. Une bouffée d’air pour le président, qui redore ainsi son blason alors que l’actualité nationale mouvementée de la réforme des retraites l’a franchement terni.
Comme souvent, les modalités de libérations sont floues et devaient le rester ; la question de la rançon restera à la discrétion des protagonistes de cette affaire, tout comme l’intervention potentielle des services tant nigériens que français.
Olivier Dubois était le dernier véritable otage de nationalité française. Un franco-afghan est encore aujourd’hui détenu à Kaboul et sept personnes sont emprisonnées à Téhéran, mais dans les deux cas il s’agit d’incarcération étatique qui ne peuvent pas être confondues avec une prise d’otage.