Il faisait beau ce premier avril 2023, malgré les manifestations contre la réforme des retraites, malgré les poubelles non ramassées ici et là, malgré un printemps tardif, lorsque nous avons accordé sur leur demande un entretien à deux « spécialistes » des médias, jusqu’ici peu favorables à l’Observatoire du journalisme (Ojim) et annonçant leur volonté d’y apporter leur contribution. RR (Rudy Reichstadt) et TMF (Tristan Mendès France) s’en expliquent.
Ojim, pouvez-vous présenter vos parcours respectifs ?
Rudy Reichstadt. Vos lecteurs me connaissent déjà à travers l’excellent portrait que vous avez publié. J’ai été proche de Manuel Valls et membre de la commission Bronner, dite « Les Lumières à l’heure du numérique », nommée par Emmanuel Macron à laquelle vous avez consacrée une brochure numérique. Animateur de Conspiracy Watch, vous m’avez défini comme « l’anti complots complotiste », mais depuis ce matin cette définition appartient au passé, comme cet entretien l’indique.
Tristan Mendès-France. Comme Rudy, j’ai eu la chance d’avoir mon portrait sur l’Ojim. Petit-fils de Pierre Mendès France, j’ai été engagé auprès du CRIF, je suis l’un des importateurs revendiqués de la « cancel culture » américaine et des campagnes dites « shame and name » visant à étouffer financièrement toute pensée non conforme. De même que pour Rudy, vous allez devoir rectifier mon portrait dès demain.
Le fait de rallier l’Ojim va-t-il mettre fin à vos autres activités ?
Tristan Mendès France. Pas du tout, mais elles vont prendre une autre direction, vers le beau, le vrai, le bien. D’un certaine manière le contraire de ce que je faisais auparavant, que ce soit à France Inter où je suis régulièrement à l’antenne ou bien au Celsa où je suis enseignant. Je vais mettre à profit les 300 portraits de journalistes, les 30 infographies et les 6000 articles publiés en dix ans par l’Ojim pour remettre les idées à l’endroit et défendre la liberté d’expression.
Rudy Reichtadt. De même que Tristan, je continue mes activités au sein de Conspiracy Watch que je vais renommer l’Observatoire des Conspirations. Après les avoir occultés par inadvertance ou esprit partisan, j’ai pris enfin conscience que des complots peuvent en effet exister ; je veux démontrer que certaines conspirations existent bel et bien, mais pas forcément là où les médias dominants les situent.
Pourquoi changer de casaque et pourquoi maintenant ?
Rudy Reichstadt. C’est votre dossier sur Bellingcat (voir infra) qui m’a ouvert les yeux. Certains journalistes paresseux utilisent dans le cadre de leurs recherches ce site soi-disant opérant en sources ouvertes. Votre étude montre que derrière Bellingcat se cachent très largement les longues oreilles et les grands yeux des services britanniques.
Tristan Mendès France. De mon côté, le choc c’est votre autre dossier sur les fact-checkers où nous sommes tous les deux cités, pas toujours favorablement. J’ai eu une illumination, ce fut mon chemin de Damas ou plus précisément de la Bastille où se déroule notre entretien.
Nous remercions Rudy et Tristan pour cet entretien printanier et leurs doux compliments. Notre dossier sur Bellincat est réservé à nos donateurs. Vous pouvez en télécharger un extrait ci-dessous.