Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Le Parisien contraint Olivier Véran à la transparence

12 avril 2023

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Le Parisien contraint Olivier Véran à la transparence

Le Parisien contraint Olivier Véran à la transparence

Temps de lecture : 3 minutes

À l’école, les cancres cherchent souvent à dissimuler leurs bulletins de notes pour tenter d’échapper au jugement parental. L’ancien ministre de la Santé, Olivier Véran, a tenté la même brillante stratégie pour essayer de cacher au grand public le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) faisant le (cruel) bilan de la gestion des débuts de la crise du Covid 19.

Un rapport mis sous le boisseau

Mais c’était sans compter sur la per­sévérance du quo­ti­di­en Le Parisien-Aujourd’hui en France qui a dû faire appel à la jus­tice admin­is­tra­tive pour obtenir la com­mu­ni­ca­tion de ce fameux rap­port. En Févri­er 2021, le jour­nal s’était en effet vu oppos­er un refus ferme de la part du min­istère arguant du car­ac­tère « con­fi­den­tiel » du rap­port pour jus­ti­fi­er son absence de publication.

Après deux ans de procé­dure, le Tri­bunal admin­is­tratif de Paris a finale­ment estimé que cette pré­ten­due con­fi­den­tial­ité n’était pas jus­ti­fiée et a con­damné l’État à vers­er 2.000 euros au jour­nal pour cou­vrir les frais de justice.

Le min­istère de la San­té a donc pub­lié, mer­cre­di 5 avril, le résul­tat de l’audit qu’il avait com­mandé sur sa ges­tion du Covid-19, à la sor­tie du pre­mier con­fine­ment. Un doc­u­ment de 205 pages à la lec­ture desquelles on com­prend fort bien les ten­ta­tives dés­espérées de l’exécutif pour l’étouffer.

Amateurisme, incohérence et désorganisation

En effet, le rap­port d’audit, inti­t­ulé « Retour d’expérience du pilotage de la réponse à l’épidémie de Covid-19 par le min­istère des sol­i­dar­ités et de la san­té », remis à Olivi­er Véran en novem­bre 2020, met en évi­dence une série de man­que­ments et de dys­fonc­tion­nements par­ti­c­ulière­ment lourds et même inquié­tants, faisant naître de légitimes inter­ro­ga­tions sur les com­pé­tences des ges­tion­naires de cette crise sans précé­dent qui a entraîné la mise sous cloche de tout un pays.

375 témoins pour une organisation « incompréhensible »

Décor­ti­quant minu­tieuse­ment l’organisation des ser­vices de l’avenue de Ségur (Paris XVe) et du cen­tre de crise san­i­taire entre jan­vi­er 2020 et le début de l’été, soit la péri­ode cri­tique de la pre­mière vague du Covid-19, le rap­port pointe du doigt les nom­breux ratés de ces struc­tures en s’appuyant sur les témoignages de pas moins de 375 per­son­nes (Hauts-fonc­tion­naires, directeurs d’agences régionales de san­té (ARS), d’hôpitaux ou d’Ehpad, per­son­nels soignants, élus, etc). Des réc­its qui révè­lent une organ­i­sa­tion « peu lis­i­ble » voire « incom­préhen­si­ble » dénuée de véri­ta­ble « proces­sus de déci­sion » et très rapi­de­ment « sub­mergée » et « dépassée ».

Les Ehpad « oubliés »

Exem­ple le plus frap­pant, et le plus trag­ique, de ce fias­co : l’oubli durant les pre­mières semaines de la crise des 611 000 per­son­nes âgées rési­dentes dans les maisons de retraite (Ehpad). Rien que ça…

On ne peut donc que saluer le tra­vail des jour­nal­istes et la direc­tion du Parisien et se réjouir de l’indépendance (dev­enue rare) de la jus­tice qui ont per­mis de faire échouer la ten­ta­tive de dis­sim­u­la­tion du gou­verne­ment sur un sujet aus­si sen­si­ble qui a lour­de­ment pesé sur la vie de tous les Français.

Lire le rap­port : igas.gouv.fr

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés