Le photographe indépendant américain Matthew Schrier, qui s’est rendu en Syrie et a été capturé par les rebelles islamistes, a raconté son calvaire dans les médias la semaine dernière.
Matthew Schrier a été enlevé le 31 décembre 2012 par le groupe Front al-Nosra, proche d’Al-Qaïda. Tout d’abord très polis et courtois avec lui, allant même jusqu’à lui proposer du thé, les rebelles ont ensuite brusquement changé de comportement. Enfermé dans une prison où il pouvait entendre les autres détenus crier sous les coups, le photographe s’est rapidement vu demander ses codes de carte de crédit et celui de sa boîte mail. Ses ravisseurs vont s’en servir pour passer des commandes sur internet (ordinateurs portables, tablettes, pièces détachées de Mercedes Benz…) et envoyer des courriels rassurants à sa mère.
Fin janvier, il est transféré dans une autre prison et tombe sur un autre américain « qui semblait être là depuis cent ans ». Après la découverte d’un trou dans les cellules des deux hommes, les ravisseurs vont sévir : 115 coups sur la plante des pieds avec un câble épais. S’en suivra une série d’interrogatoires et de torture pour savoir s’il est de la CIA. Épuisé, Matthew Schrier finira par l’avouer pour que les coups s’arrêtent.
Converti de force à l’islam, ses conditions vont alors s’améliorer. Le 29 janvier, il parvient à s’échapper à travers une petite lucarne. Son camarade, trop corpulent, a du rester sur place. « C’est la chose la plus dure que j’ai eue à faire. (…) C’est dur de passer à autre chose parce qu’il est toujours là-bas », a‑t-il confié à CNN.