Un petit tour d’horizon des nouveautés et des dernières nouvelles du monde de l’Intelligence Artificielle, étant donné le rythme auquel vont les évolutions, ne manque jamais d’intérêt. L’OJIM s’est arrêté sur deux thèmes cette semaine.
Le chat ne vient pas sans son ombre
L’heure est à ce que l’on appelle le « Shadow IT » dans le monde des entreprises actuelles. Une étude menée par l’IFOP, pour le compte de l’ESN Talan, montre ainsi que 70 % des salariés français utilisent ChatGPT dans le cadre de leur emploi mais… ne le disent pas à leurs responsables. Les risques pour la sécurité sont évidents, ChatGPT n’étant pas encore parfaitement au point dans ce domaine, comme dans la cybersécurité par exemple. L’habitude de l’utilisation des IA génératives, comme ChatGPT, est maintenant prise puisque 44 % des salariés interrogés (1008 personnes) les utilisent à la fois dans le cadre personnel et dans le cadre professionnel. Dans les entreprises, 68 % des sondés reconnaissent les utiliser, ce qui vient corroborer l’étude menée par Microsoft auprès de plus de 31 000 individus, dans 31 pays : elle donnait un résultat de 70 % de salariés. Ces derniers indiquaient déléguer, ou être prêts à déléguer, les tâches jugées répétitives à l’Intelligence Artificielle, estimant pouvoir gagner de l’ordre de deux journées de travail mensuelles. C’est ce que l’on appelle un shadow : le travail est fait par une ombre.
Des soucis de sécurité ont déjà surgi, et pas dans n’importe quelle entreprise : chez Samsung. En utilisant ChatGPT, des salariés ont corrigé du code source, le rendant alors public.
Chez Amazon, cela ne s’arrête plus
Dans le domaine des livres créés par une intelligence artificielle, depuis les romans de toutes sortes jusqu’aux coloriages en passant par les manuels universitaires, ils sont chaque jour de plus en plus nombreux sur la boutique Amazon. Il est vrai que ChatGPT et Dall‑E, mises en commun, génèrent du contenu à la demande et au kilomètre. Des livres écrits vite-fait, non par de prétendus écrivains en herbe mais par des individus qui pensent voir là un moyen de gagner de l’argent.
Des livres sur Kindle
Rien de plus facile que de proposer un livre, écrit par soi-même ou par une Intelligence Artificielle, à la vente sur Amazon, par le biais du programme Kindle Direct Publishing. Évidemment, les romans écrits par ChatGPT, sur la base de prompts et d’idées vite rédigées, sont très souvent inspirés de romans existants, ce qui ne peut que poser la question du droit d’auteur.
Outre les livres, les commentaires générés par Intelligence Artificielle débordent Amazon. Le géant de la vente en ligne ne cherche à s’opposer ni à l’arrivée en masse de livres générés par IA ni à cette même abondance de commentaires. De faux commentaires présentés comme véritables et qui donnent une image faussée de… faux produits. Qui plus est, comme l’Intelligence Artificielle a tendance à copier du contenu existant et que ce contenu est médiocre, le risque est que ce même contenu devienne encore plus médiocre et que la qualité soit chaque jour de plus en plus mauvaise.
À suivre car… à chaque jour suffit son chat.