Première diffusion le 5 janvier 2023
Le Media Research Center, un organisme privé américain de veille médiatique à sensibilité conservatrice, se transforme en lanceur d’alerte avec la publication d’un rapport dénonçant le financement par l’administration Biden d’un programme universitaire où l’on semble voir un lien entre le Parti républicain ainsi que différents groupes conservateurs ou chrétiens et la mouvance néo-nazie.
« Menace » de la messe en latin
Cette nouvelle révélation s’inscrit donc dans la suite des scandales du même type ayant vu le jour ces derniers temps. En février dernier, un document du bureau de Virginie du FBI avait fuité dans les médias où l’on apprenait que le FBI considérait que les catholiques « traditionnalistes radicaux » assistant à la messe en latin constituaient une menace extrémiste. Ce document avait été dévoilé par un ancien agent spécial du FBI et publié par le site Web Uncover DC. Selon l’auteur le document du FBI en cause, les messes en latin seraient un repaire d’extrémistes « suprématistes blancs » et les catholiques traditionalistes les plus radicaux seraient susceptibles « d’adhérer à une idéologie antisémite, anti-immigrants, anti-LGBTQ et suprématiste blanche ».
Une source gauchiste
Le document en question ne fournit pas d’éléments à l’appui des thèses qu’il avance mais se réfère à des documents de l’organisation d’extrême gauche Southern Poverty Law Center (SPLC) et notamment à sa liste de « groupes de haine du catholicisme traditionnel radical » disponible sur Internet. Du fait de son engagement idéologique très marqué, le SPLC n’est normalement plus utilisé comme source par le FBI depuis 10 ans selon ce qu’explique le site UncoverDC. Celui-ci indique aussi que le document qu’il a mis en ligne (consultable dans l’article) n’a pour toute autre références que des médias également très marqués à gauche.
Suite à la divulgation de ce document, le FBI a publiquement reconnu qu’il ne respecte pas ses standards habituels et a informé de son retrait.
Le FBI, un coutumier du fait
Les nouvelles révélations du Media Research Center dans son rapport intitulé « Comment le Département de la Sécurité Intérieure de Biden instrumentalise un programme anti-terroriste contre les conservateurs, les chrétiens et le Parti républicain » semblent toutefois indiquer qu’il ne s’agissait pas d’un simple accident de parcours. Et ce d’autant plus que ce même Département de la Sécurité intérieure a déjà été plusieurs fois au centre de l’attention des médias conservateurs depuis l’année dernière pour son rôle dans les efforts de l’administration Biden en vue de contrôler l’information sous prétexte de lutte contre la désinformation.
Le Media Research Center dénonce tout particulièrement le financement, dans le cadre du programme de prévention de la violence ciblée et du terrorisme du Département de la Sécurité intérieure, d’un « projet de l’université de Dayton pour la prévention de la radicalisation à la violence extrémiste à travers l’éducation, la création de réseaux et la formation dans l’Ohio du sud-ouest » (PREVENTS-OH). Ceci notamment parce que la demande de subvention soumise par cette université contenait un renvoi à une conférence organisée par elle où avait a été présentée une pyramide très particulière appelée « Pyramide de la radicalisation d’extrême droite ».
Fox News dénonce
Ainsi qu’on pouvait le lire sur le site de la télévision conservatrice Fox News le 25 mai, captures d’écran de la chaîne Youtube de l’université de Dayton à l’appui, « parmi les organisations et les mouvements figurant sur la pyramide, on trouve le Parti républicain, l’Heritage Foundation, l’American Conservative Union, Fox News, Breitbart News, la National Rifle Association, Prager University, Tea Party Patriots, le mouvement Make America Great Again (MAGA), le mouvement pro-policier Blue Lives Matter et le Christian Broadcasting Network. La pyramide comprend également des groupes haineux comme The Base, un groupe paramilitaire néo-nazi, et le Daily Stormer, une publication pro-nazie, les comparant apparemment à des organisations classiques comme le Parti républicain. »
L’Université de Dayton en pointe du gauchisme
Fox News indique également que, en 2021, l’université de Dayton avait tenu un séminaire intitulé « Extrémisme, rhétorique et précarité démocratique » au cours duquel plusieurs « experts » en extrémismes « avaient comparé les conservateurs de grand chemin à des extrémistes génocidaires ». Au cours du même séminaire, peut-on aussi lire dans le rapport du Media Research Center, un universitaire spécialiste des génocides a comparé l’administration Trump aux Khmers Rouges qui ont tué le tiers de la population du Cambodge en 1975–79.
Dans un autre séminaire organisé par l’université de Dayton sous le nom d’« atelier du nationalisme blanc », l’universitaire à l’origine de la présentation de la « pyramide de la radicalisation d’extrême droite » est intervenu pour expliquer comment les « antifascistes » peuvent mettre la pression sur les entreprises et les commerçants afin de faire « éjecter des gens » et promouvoir le sociomuselage vis-à-vis des gens qu’ils considèrent comme fascistes. Des fascistes qu’il aurait assimilé à la droite en général. « Beaucoup de choses que nous faisons sont illégales », aurait déclaré cet universitaire qui se vante d’être un ancien antifa, « beaucoup d’entre elles impliquent d’enfreindre la loi. »
Dans son rapport, le Media Research Center cite le projet PREVENTS-OHS de l’université de Dayton comme étant le plus radical des bénéficiaires des fonds alloués par le Département de la Sécurité intérieure, mais pas le seul soulevant de sérieuses questions dans le cadre du programme de lutte contre « toutes les formes de terrorisme et de violence ciblée ». Un programme mis en place par Obama et poursuivi par Trump après avoir été suspendu pendant un temps, mais qui aurait été détourné par l’administration Biden de sa fonction première. Celle-ci était en effet véritablement, selon le Media Research Center, de prévenir le terrorisme.
On peut ainsi lire dans le rapport de l’organisation de veille médiatique que « l’administration Biden a dépensé près de 40 millions de dollars de l’argent des contribuables américains répartis en 80 subventions pour enseigner “l’éducation aux médias et les initiatives de pensée critique en ligne”, parmi d’autres initiatives, dans le cadre d’un effort pour instrumentaliser le programme de subventions pour la prévention du terrorisme et des violences ciblées contre les conservateurs, les chrétiens et le Parti républicain. »
Sa conclusion finale est que « l’administration Biden a clairement l’habitude d’utiliser l’argent des contribuables pour attaquer ses opposants politiques, que ce soit par l’intermédiaire du Conseil de gouvernance de la désinformation, du ciblage des parents en tant que terroristes, du financement de la machine de censure Global Disinformation Index, et maintenant du programme de subventions pour la prévention du terrorisme et des violences ciblées du Département de la Sécurité intérieure ».
Voir aussi : Police de la pensée : de Médiapart à l’interdiction d’un colloque de l’Institut Iliade
Le même phénomène se retrouve en France. L’extrême-gauche sert de poisson pilote et la préfecture de police instruit. À titre d’exemple, retrouvez notre article analysant comment un article de Médiapart a servi de base à la préfecture de police de Paris pour interdire un colloque de l’Institut Iliade le 21 mai 2023.