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Reworld Media perd son procès contre Epsiloon

14 juin 2023

Temps de lecture : 3 minutes
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Reworld Media perd son procès contre Epsiloon

Temps de lecture : 3 minutes

C’était la lutte du pot de terre, contre le pot de fer. Celle des anciens salariés de Science et Vie, fondateurs du magazine Epsiloon, contre leur ancien employeur. Et ils ont gagné.

Reworld Media ou l’anti-journalisme

Reworld Media est une vraie réus­site économique. Fondé en 2012, le groupe s’est dévelop­pé à march­es for­cées par des rachats suc­ces­sifs, notam­ment des titres venus de Lagardère et de Mon­dadori. En 2021, le groupe comp­tait 48 mar­ques médias et 53 titres de presse (voir notre info­gra­phie infra), alliant sport (Auto Plus, Auto Jour­nal), san­té (Top san­té, Vital), féminin (Marie France, Grazia, Biba), diver­tisse­ment (Clos­er, Télé Star), sci­ences et cul­ture (Sci­ence et vie, Dia­pa­son). La recette est sim­ple, une presse ou sans jour­nal­istes ou avec le moins de jour­nal­istes possibles

Le groupe fait appel ad libi­tum à des agences de con­tenus qui font à la fois du pub­li-rédac­tion­nel, des arti­cles clé en main, du « brand con­tent » qui n’est autre que de la pub­lic­ité déguisée. La dif­férence entre rédac­tion et régie pub­lic­i­taire s’estompe. Chez Reworld il n’y a plus de « rédac­teurs en chef » mais des « directeurs de mar­ques », on n’est pas plus clair. Les con­tenus sont four­nis par exem­ple par Relax News, une agence employ­ant 200 per­son­nes entre salariés et pigistes, ne dépen­dant pas de la con­ven­tion col­lec­tive de la presse. Par­mi les pro­prié­taires de Relax News, les héri­tiers de Serge Das­sault et Matthieu Pigasse, comme quoi la droite ou la gauche se rejoignent volon­tiers pour défendre des intérêts bien com­pris. Bizarrement ni Le Figaro (pro­priété de la famille Das­sault) ni Le Monde (dont Matthieu Pigasse est le cogérant) ne par­lent des pro­prié­taires de Relax News. Sans doute un oubli.

Voir aus­si : Info­gra­phie : Reworld Media

Reworld et Epsiloon via Mondadori

En 2019 Reworld achète à Mon­dadori (édi­teur ital­ien, pro­priété de Sil­vio Berlus­coni qui vient de décéder) la qua­si-total­ité de son porte­feuille de mag­a­zines en France dont Sci­ence et Vie. Très vite un con­flit éclate entre les nou­veaux pro­prié­taires et la rédac­tion entrée en rébel­lion avec le sou­tien de son rédac­teur en chef, Hervé Poiri­er. Le con­flit porte sur des ques­tions éthiques et la fron­tière dev­enue mince entre con­tenus sci­en­tifiques et pub­li-rédac­tion­nels. Une par­tie des rédac­teurs démis­sionne et lance Epsiloon en juin 2021.

Voir aus­si : Epsiloon, nou­veau mag­a­zine scientifique

Procès pour concurrence déloyale

Ni une ni deux, Reworld lance une action en jus­tice pour « con­cur­rence déloyale et diffama­tion », récla­mant un mil­lion d’euros de dom­mages et intérêts, la mort assurée pour Epsiloon s’ils per­dent. Le tri­bunal a tranché le 7 juin 2023, con­damnant Rewold aux dépens et le déboutant de ses plaintes. Selon des chiffres récents, Epsiloon vendrait env­i­ron 15000 exem­plaires en kiosques con­tre 140.000 pour Sci­ence et Vie. Après un procès juste­ment gag­né, on ne peut que souhaiter une inver­sion des chiffres dans quelques années.

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