À France Inter, la fin de l’émission quotidienne “C’est encore nous”, animée par Charline Vanhoenacker en compagnie de ses collègues Alex Vizorek et Guillaume Meurice, cède sa place à une nouvelle équipe tout aussi conforme à l’esprit du temps…
Ils ont « foiré » : un départ avant la décennie
C’était le vendredi 30 juin : au micro de France Inter, Charline Vanhoenacker se dit « à deux doigts de chialer ». Après neuf ans d’existence, la direction de la radio a décidé de mettre un terme à l’émission C’est encore nous. À l’antenne, Vanhoenacker envoie une dernière saillie à la patronne de la radio, Adele Van Reeth. « Cette émission s’est d’abord appelée Si tu écoutes, j’annule tout et je crois que la nouvelle direction a un tout petit peu trop pris cette phrase au premier degré. C’était en référence à Sarko. Adèle, ce n’était pas un conseil pour gérer la station. On a foiré ». Les pétitionnaires qui avaient appelé à conserver l’émission demeureront déçus : le trio devra se contenter du week-end comme plage de diffusion.
Une nomination très conformiste
Qui remplacera donc le trio vulgaire qui sévissait sur les ondes depuis presque dix ans ?
Profil pas franchement révolutionnaire, Marine Baousson était déjà une intervenante régulière de France Inter, où elle s’attaque à des sujets aussi controversés (sic) que l’Afroféminisme (« Ça fait du bien de s’intéresser à d’autres réalités qu’à celles du féminisme blanc et notamment de l’afroféminisme », conclue-t-elle sa chronique) ou les pro-vie (« une prolife modéré ça peut sonner comme fasciste raisonné, raciste réfléchi ou CRS pacifiste »). « Humouriste » et comédienne, lesbienne et féministe, cette arrivée ne devrait pas bouleverser les habitués de la radio.
Marie Misset, journaliste pendant huit ans à Radio nova et directrice de la rédaction de Konbini, entendra peut-être faire valoir son point de vue sur les sujets de société, dont le média qu’elle dirige s’est emparé. La sexualité semble être l’objet de son attention accrue, notamment face à l’essor de la pornographie – qu’elle n’entend pas pour autant « blâmer. » Elle a fait partie des signataires de la pétition qui voulait « invisibiliser Zemmour » , une belle âme.
Voir aussi : Les 200 « journalistes » qui veulent « invisibiliser Zemmour »
Enfin, Maïa Mazaurette, âgée de 44 ans, a également fourbi ses armes à France Inter. Également chroniqueur au Monde, elle s’était surtout distinguée par des chroniques et la rédaction de livres relatifs au sexe. De même, dans l’émission Quotidien, elle « analyse quatre fois par semaine les nouveaux comportements amoureux, les questions liées à l’identité, au genre et au sexe dans une chronique destinée aux ados et aux adultes. »
S’adresser aux jeunes générations
Pas beaucoup plus jeunes que les trois quarantenaires qui viennent de débarrasser le plancher, le trio féminin choisi par la direction de la radio semble surtout plus au fait des penchants actuels d’une frange de la gauche la plus progressiste. Tourné vers les questions d’identité, de genre, obsédé par les questions sexuelles, ce nouvel arrivage exclusivement féminin saura produire une soupe intersectionnelle, comme il le fait déjà aux manettes de Quotidien, de France Inter ou de Konbini. Un contenu qui se veut destiné à un public plus jeune, biberonné à la sauce Tik Tok et Instagram. Avec deux hommes et une “humouriste” très préoccupée de politique, le trio précédent était-il devenu trop ringard ? Ne perdons pas espoir, le nouveau pourrait être pire…
Photo : Émission “Si tu écoutes, j’annule tout” de France Inter enregistrée en direct de l’espace Franquin, Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, le 27 janvier 2017. Auteur : Selbymay. Source : Wikimédia