Laetitia Avia ? Vous aviez oublié ? Mais si ! l’ancienne députée d’origine togolaise LREM de Paris, auteur d’une proposition de loi liberticide sur les réseaux sociaux, retoquée par le conseil constitutionnel. Celle qui refusait les « discours de haine ». Celle-là même qui vient d’être condamnée pour avoir malmené et méprisé ses collaborateurs parlementaires.
Itinéraire d’une loi
Lors du dîner du Crif en 2018, Emmanuel Macron confie une mission contre la cyberhaine à la députée Avia, Gil Taïeb, vice-président du Crif, et Karim Amellal, écrivain franco-algérien. Un rapport détaillé est remis en septembre 2018, où apparaissent déjà les lignes de force de la loi à venir : amendes dissuasives pour les opérateurs en cas de modération laxiste, délai de 24 heures pour le retrait de contenus haineux, procédure de signalement unique.
Le texte du projet de loi est déposé à l’Assemblée en mars 2019, il est finalement adopté le 9 juillet 2019 à la quasi-unanimité. Les sénateurs de droite, qui avaient lourdement amendé le texte et fait échouer les efforts de la commission mixte paritaire, saisissent le Conseil Constitutionnel qui retoque la loi en juin 2020.
Partie par la porte, la loi revient par la fenêtre sous un prétexte burlesque et sous le couvert de la loi sur le séparatisme dont les décrets d’application sortiront début 2022, permettant leur application pour les élections à venir. Son article 42 renforce les mesures liberticides contre « les discours de haine », encourage la collaboration des plateformes numériques avec les autorités judiciaires et les contraint sous peine d’amendes à renforcer tous moyens humains et numériques en faveur de la censure dite « anti-haine ». Comprendre par là tout discours frontal s’opposant à l’oligarchie libérale libertaire et à ses intérêts matériels et moraux.
Condamnée pour harcèlement moral
Cinq de ses anciens assistants parlementaires accusaient la députée de Paris d’humiliations et d’abus de pouvoir. Propos sexistes sur le « chinetoque » de l’équipe, ou considérés comme homophobe, quand elle écrit après un amendement d’une loi favorable aux LGBTQ+ : « On a voté l’amendement des PD ». Outre les six mois de prison avec sursis et les deux ans d’inéligibilité , l’ancienne députée a également été condamnée à verser 2 000 euros à quatre des plaignants et à couvrir leurs frais judiciaires.
Un caractère bien trempé
Le 5 juillet 2017, Le Canard Enchaîné rend public un rapport de la police municipale qui se révèle accablant pour la députée fraîchement élue. Elle aurait mordu un chauffeur de taxi, suite au refus de celui-ci d’accepter un paiement par carte bancaire, le terminal étant hors service. Le chauffeur aurait redémarré la voiture pour la diriger vers le distributeur le plus proche. L’intéressée nie en bloc, arguant qu’elle n’a fait que toucher l’épaule du chauffeur, qui lui aurait pris sa carte de force tout en refusant obstinément d’arrêter le véhicule. Là où le bât blesse, c’est qu’elle aurait reconnu avoir mordu le conducteur devant les policiers municipaux lorsque ceux-ci se sont présentés sur les lieux de l’agression. La jeune femme finit par porter plaine pour séquestration, tandis que le chauffeur porte plainte pour coups et blessures.
Depuis son échec électoral, Laetitia Avia s’est reconvertie vers le conseil numérique pour des sociétés ou des associations américaines, liées au parti démocrate ou aux réseaux de Georges Soros.
Voir aussi : Laetitia Avia, portrait