Mercredi 4 septembre dans « C dans l’Air » sur France 5, Jean-Luc Mélenchon a traité Christophe Barbier, le directeur de la rédaction de L’Express, de « militant politique très proche de l’extrême droite », lui niant carrément sa qualité de journaliste, devant un Patrick Cohen mi-sceptique, mi-indigné.
Des propos difficilement défendables. Bruno Roger-Petit juge qu’avec de telles déclaration, l’élu « (détruit) sa crédibilité ».
Et puis, on peut raisonnablement penser qu’Éric Mettout, le directeur adjoint de la rédaction de L’Express qui censure les internautes plus vite que son ombre, accessoirement ancien compagnon de route de SOS Racisme, s’en serait rendu compte.
Rappelons ces faits : Christophe Barbier déclarait en novembre 2012 que « l’immigration est une bonne chose pour la France, une très bonne chose pour la vitalité française ». En 2004, il s’était prononcé pour le « oui » à la constitution européenne. Entre autres prises de position progressistes.
Les arguments du député européen ? Un éditorial de Barbier intitulé « Pour en finir avec Mélenchon » ainsi qu’une couverture de L’Express sur le coût de l’immigration…
C’est un magnéto réunissant plusieurs interviewers, invités à dire quel animal pourrait être Jean-Luc Mélenchon, qui a déclenché les hostilités. Christophe Barbier y déclarait : « Un chien, ça aboie très fort, un chien. » Et le chien a aboyé…
En juin 2013, Jean-Luc Mélenchon avait refusé la présence d’un journaliste de l’hebdomadaire à un déjeuner auquel il avait convié plusieurs journalistes.
En mai 2012, il s’était attaqué à L’Express et au Parisien, les jugeant « proches du FN ». Pendant la campagne des législatives, le leader du Front de gauche s’en était déjà pris à l’hebdomadaire fondé en 1953 par Françoise Giroud et Jean-Jacques Servan-Schreiber. En 2012, celui qui se présentait aux législatives dans le Pas-de-Calais avait insulté personnellement, sur un marché, un autre journaliste de L’Express, lui intimant l’ordre de retourner à Paris.
Crédit photo : azety via Flickr (cc)