Dans son édition du mercredi 11 septembre, Le Canard Enchaîné publiait deux dessins satiriques, mettant en parallèle l’attribution des JO de 2020 au Japon avec la catastrophe de Fukushima.
« Ce genre de caricatures blesse les sinistrés de la catastrophe du 11 mars 2011 et véhicule des informations fausses sur le problème de l’eau radioactive à la centrale Fukushima Daiichi. C’est extrêmement regrettable », a jugé le porte-parole du gouvernement Yoshihide Suga. « Nous avons l’intention d’adresser un message de protestation au “Canard Enchaîné” via l’ambassade du Japon à Paris », a‑t-il ajouté. Et ce dernier de s’assurer que le Japon va « donner des explications sur la situation à la centrale de sorte que ne soient plus données des informations inexactes sur le Japon ».
De son côté, « Le Canard assume ces dessins sans le moindre état d’âme ». « Ce n’est pas parce qu’on fait de l’humour qu’on outrage les victimes. Ici, on peut traiter une tragédie par l’humour, apparemment, ce n’est pas le cas au Japon », a ironisé Louis-Marie Horeau, le rédacteur en chef du journal, avant d’ajouter : « On est absolument stupéfaits de l’ampleur que ça prend et de l’importance que l’on donne à ces dessins qui nous semblent anodins. S’il y a matière à s’indigner, c’est de la manière dont a été gérée la crise par le gouvernement japonais. »
Il conclut à l’AFP : « Nous n’avons pas été destinataires d’une protestation officielle. Un chargé d’affaires de l’ambassade du Japon à Paris m’a appelé pour m’expliquer combien tout allait bien à Fukushima. »
Une journaliste japonaise note : « Il y a des gens qui ont réellement subi l’impact des radiations et ce genre de dessins les blesse. Cela provoquerait un énorme scandale s’ils étaient publiés dans la presse nippone. » Un journal japonais, Mainichi Shimbun, a même titré : « Encore les médias français ! » Celui-ci fait référence à une autre polémique, lorsque Laurent Ruquier avait montré le gardien de but de l’équipe de football du Japon avec quatre bras, parlant de l’« effet Fukushima ».
Voir aussi : La mafia japonaise a désormais son propre magazine
Crédit photo : DR