Accident industriel et culture de la haine
Issue d’une famille d’origine marocaine, Sophia Aram est née à Ris-Orangis (Essonne) le 29 juin 1973. Elle grandit au milieu de 5 frères et sœurs. Son père était cuisinier d’entreprise et sa mère, aide-éducatrice devenue adjointe à la mairie de Trappes. Elle s’illustre en août 2022 en se réjouissant de la mort de Daria Douguina, assassinée par un terroriste, une « occasion de reprendre deux fois des moules ».
Parcours professionnel
Sophia Aram s’initie à l’art de l’improvisation dans les établissements scolaires de Trappes puis au sein de la compagnie « Déclic Théâtre » à partir de 1991, où elle côtoie Jamel Debbouze. Après un passage au festival d’Avignon avec la compagnie, elle participe notamment à une coupe du monde d’improvisation organisée au Québec l’année suivante. Parallèlement, elle débute sur les planches avec la « compagnie du théâtre du Sable ».
Oubliant ses aspirations à faire carrière dans le journalisme politique ou la diplomatie (elle pensait passer le concours du Quai d’Orsay), Sophia Aram se tourne vers l’audiovisuel et débute à la télévision sous le patronage de l’ex « Animateur le plus con de la bande FM », Arthur (Jacques Essebag). Elle participe alors à « CIA », « Le club de l’info amateur » et « Les Enfants de la Télé », des émissions produites par le groupe Endemol.
Après quelques interventions sur NRJ et sur Europe 2, elle se fait connaître du grand public à partir de 2008 en tenant une chronique hebdomadaire sur France Inter dans l’émission « Le Fou du Roi » animée par Stéphane Bern. A partir de septembre 2010, elle se voit confier une puis deux chroniques hebdomadaire dans la matinale de la même radio. Les diatribes « citoyennes » et les polémiques deviennent alors son fonds de commerce, privilégiant des cibles aussi originales que Marine Le Pen ou Nadine Morano. Outre ses itératives injures à l’encontre des électeurs du Front national, elle s’attaque aussi à son consœur Audrey Pulvar, compagne du ministre socialiste Arnaud Montebourg, dénonçant un supposé « conflit d’intérêts » lors de sa nomination à la tête des Inrockuptibles (par Mathieu Pigasse, dont la banque d’affaires a, par ailleurs, été choisie par le ministère de l’Économie pour conseiller la Banque publique d’investissement) et égratigne même ses anciens collègues humoristes de France Inter, comme Stéphane Guillon ou Didier Porte.
Parallèlement à ses activités radiophoniques, l’humoriste monte également deux spectacles comiques, du « Plomb dans la tête » et « Crise de Foi », dont le second, qui ridiculise les trois religions du Livre, suscite un certain émoi et quelques réactions courroucées qui lui assurent une publicité non négligeable.
À l’été 2013, elle est choisie par France 2 pour occuper la case stratégique de « l’access prime time » avec l’émission « Jusqu’ici tout va bien » tous les jours à 18h10. Sophia Aram est rapidement sous pression, les taux d’audience du programme étant extrêmement faibles (moins de 4% à la fin de la première semaine de diffusion). Apparemment, l’humour politiquement correct de celle qui affirmait que « les électeurs du Front National sont des gros cons », très apprécié par la critique, peine à séduire les téléspectateurs.
Les audiences demeurent catastrophiques, l’émission se mue en accident industriel – 70.000 € de coût par jour auxquels s’ajoutent 30.000 € de manque à gagner publicitaire. Bruno Roger-Petit explique en effet sur L’Obs : « le volume des plages de publicité qui encadrent le talk-show ont diminué de 40% en dix jours. Conséquence : aujourd’hui, la Deux casse les prix. Les trente secondes avant l’émission sont désormais facturées environ 1.500 euros au lieu de 3.400 euros, et celles d’après 4.900 contre 7.400 euros. Une vraie tuile pour la chaîne qui compte normalement sur la tranche 18–20 heures pour engranger 30% de ses recettes publicitaires ». L’émission est finalement arrêtée le 20 décembre 2013. Ce bide coûte aussi fin octobre sa place au directeur des programmes de France 2, Philippe Vilamintjana.
Néanmoins malgré les pertes énormes subies par le contribuable, la caste n’allait pas perdre un fidèle serviteur : à partir de fin août 2014 elle se livre à un billet hebdomadaire sur France Inter, où elle compte parmi les faux « humoristes » et vrais porte-flingues prêts à tirer sur tout ce qui dérange le pouvoir socialiste – Marine Le Pen, Fillon, Ludovine de la Rochère etc…, voire à régler ses petits comptes (Karine le Marchand) ou à hurler avec les loups (Cyril Hanouna). Elle y intervenait déjà de façon sporadique et péremptoire depuis 2010.
En 2015, elle joue son troisième spectacle, Le fond de l’air effraie, où elle ne critique, fort courageusement, que les personnalités que le système exècre, comme Éric Zemmour ou Valérie Trierweiler.
Face à Jean-Marc Ayrault, alors ministre des Affaires Étrangères, elle fait sa chronique en niqab le 7 mars 2016 pour dénoncer la Légion d’Honneur accordée au prince et ministre de l’Intérieur de l’Arabie Saoudite, Mohammed Bin Nayef.
En 2017, elle participe à l’ouvrage collectif Qu’est-ce que la gauche ?, édité chez Fayard.
Le 8 mai 2017 elle souhaite la bienvenue aux auditeurs en arabe… pour se payer les électeurs de Marine Le Pen dont la candidate est distancée au second tour. Elle lance ainsi en arabe « Mesdames et messieurs, bonjour et bienvenue sur France Inter », avant de continuer en français : « C’est peut-être un détail pour vous, mais pour les 34,2% d’électeurs qui ont voté Le Pen, entendre de l’arabe sur France Inter, surtout ce matin, ça doit faire beaucoup quand même. Peut-être qu’ils ont déjà quitté la France, et qu’ils vont même devenir des immigrés ».
En 2018 elle joue dans le film Neuilly sa mère sa mère ! en remplacement de Rachida Brakni et continue de se produire en one-man-show avec un nouveau spectacle.
Début 2020, en dépit de la vague épidémique qui déferle sur la France, Sophia Aram n’oublie pas l’essentiel : la croisade antipopuliste. Mais elle ne s’attaque plus à ses têtes de turcs habituelles, comme le Rassemblement National, et voit plus large.
Extrait :
« Non, non, devenez crétin, neuneu, nunuche, nounouille, mais vraiment. Bête à manger du foin, quoi.
Idiot, demeuré, décérébré, puéril, primaire…
A la manière d’un bulot, d’une huître morte ou d’un fan de Donald Trump.
Mais ça marche aussi avec les fans de Poutine, de Bolsonaro, les identitaires, l’extrême droite ou la fachosphère en générale, je vous jure, j’ai essayé, c’est MA-GIQUE. »
Animée d’une antipathie féroce envers tous ceux qui critiquent la politique sanitaire du gouvernement, elle n’a jamais de mots assez durs contre les partisans de la chloroquines, désignés par elle sous le terme de « chlorocons » : « ne vous attendez pas à ce que tous ces supporters demandent pardon ou simplement qu’ils se taisent… oh là là, pas du tout, ils le défendront jusqu’, parce qu’au fond, ils appartiennent à cette grande famille liée par le mensonge, l’arrogance et le mépris pour les faits ». Pour Sophia Aram en effet, ne pas acquiescer benoîtement à toutes les mesures revient à être un « abruti ». Sa chronique du 30 août 2021 est un récital en la matière : « Il n’en manque pas un, les antipass, les antivax, les antipass-provax, les anti-vax-pro-pass, les anti-tout, les pro-Raoult, les hydroxychlorocons, les “je préfère attendre“, les “je préfère les traitements alternatifs“ ils tous là. L’été n’a rien changé. Ils ont juste muté. Ce sont les mêmes en pire ».
Formation
- Lycée de la Plaine de Neauphle (Trappes).
- Maîtrise d’arabe à l’Institut national des langues et civilisations orientales.
- Maîtrise d’anthropologie.
Parcours militant
Sophia Aram se veut une militante « féministe et athée ». Sur France Inter, ses attaques virulentes et répétées contre le Front national et ses électeurs lui valent des rappels à l’ordre de sa direction mais également du CSA.
En 1998, Sophia Aram a donne naissance à un petit garçon. Pour elle et son compagnon, Benoît Cambillard, il est « hors de question de l’appeler Medhi ou Pierre». Le couple choisit alors un prénom hébreu, Chaïm, qui signifie « la vie ». Ce choix est pour eux un « geste militant » exprimant leur refus des déterminismes identitaires.
Le 31 août 2011, elle s’en prend à la station Sud Radio, en expliquant que les électeurs du Front National ont désormais une station bien à eux pour exprimer leurs idées.
En juin 2011, Khadija Aram, la mère de l’humoriste, est condamnée à deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis, pour avoir promis, contre rémunération, des titres de séjour à des immigrés clandestins. Faux titres de séjour qui n’ont jamais été remis à ceux qui les ont payés.
Ancienne adjointe au maire de Trappes, la mère de Sophia Aram a été reconnue coupable de « trafic d’influence » et « abus de confiance » par le tribunal de Grande Instance de Versailles. Une affaire familiale qui fait tache pour Sophia qui aime à se présenter comme la défenderesse des valeurs « citoyennes », la petite sœur des pauvres et des déshérités de la société…
Les tribulations de la mère de Sophia Aram reviennent sur le devant de la scène en 2023 lorsque Cyril Hanouna, tête de turc de l’humoriste, rappelle le passif judiciaire de Khadija Aram à l’antenne suite à une chronique virulente de l’humoriste : « Je ne voulais pas le faire, normalement je ne touche pas ni aux amis, ni à la famille. Sophia, nous au moins on est honnêtes. Mais toi, franchement, occupe-toi de ta maman, […] qui a été condamnée à deux ans de prison, dont six mois ferme. Elle est accusée d’avoir berné des personnes en situation irrégulière en leur faisant miroiter un titre de séjour moyennant finances. […] Sophia, t’as déjà du boulot avec ta famille, lâche-nous ».
En février 2014, à la fin du spectacle qu’elle donnait sous le Dôme de Circa à Auch, l’humoriste a jugé bon de donner consignes de vote au public venu la voir se produire en les invitant à accorder leurs suffrages pour le maire socialiste sortant Franck Montaugé. Cette initiative a déclenché l’ire de son opposant Pierre Tabarin (divers droite), qui était présent dans le public. Ce dernier a alors déploré « qu’une artiste incite les spectateurs à voter pour la municipalité en place lors des prochaines municipales » tout en faisant remarquer que « le spectacle qu’elle donne et la salle dans laquelle elle se produit sont payés par les spectateurs et les contribuables auscitains de toutes tendances ».
Lors de la 35ème Nuit des Molières, le 6 mai 2024, elle met en parallèle les 1200 morts israéliens après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2024 et les quelques 32.000 morts palestiniens après les représailles israéliennes. Elle s’attire alors les critiques de La France Insoumise dont le député Aymeric Caron qui dénonce « une prise d’otage de la scène ».
Théâtre
- Du plomb dans la tête (2006)
- Crise de Foi (2010)
- Le fond de l’air effraie (2015)
- À nos amours (2019)
- Le monde d’après (2023)
Cinéma
- La Lettre, court métrage de François Audoin (2011)
- Neuilly sa mère sa mère (2018)
- Flashback de Caroline Vigneaux (2021)
Publications
- La Question qui tue: Perfidies ordinaires, maladresses et autres micro-agressions, Denoël (2021)
Récompenses
- Prix Attention Talent Humour Fnac 20062.
- Prix du festival Juste pour Rire de Nantes en 2006.
- Prix du jury et des techniciens au festival d’Humour de Vienne 2009.
- Gérard de la Télévision 2013 pour l’émission dont les concepteurs auraient peut-être dû attendre les audiences avant de lui donner un titre.
- 2024, Molière de l’humour pour Le monde d’après.
Collaborations
À sa hauteur : la dorade en croute de sel dans Voici (septembre 2013).
Pendant ce temps Sophia Aram donne la recette de la Dorade en croûte de sel dans Voici #JITVB pic.twitter.com/BNi9YtWGQi
— Thomas Joubert (@tomjoubert) September 20, 2013
Aux côtés de vingt-cinq personnalités du monde de la culture (Carole Bouquet, Philippe Torreton, Marie Desplechin), elle s’engage en octobre 2021 à parrainer des enfants de djihadistes français détenus en Syrie et à faire pression sur l’État pour mettre en œuvre leur rapatriement.
Parallèlement, elle est sollicitée à la même période par la famille de Samuel Paty pour écrire et réciter une lettre qui s’adresserait à ses anciens élèves en leur rappelant les fondamentaux de la laïcité. Cette lettre, partagée sur les réseaux sociaux officiels du gouvernement, bénéficie d’une large couverture médiatique.
Elle est administratrice de l’association François-Xavier Bagnoud qui lutte contre la grande pauvreté.
Ce qu’elle gagne
Sur France Inter, la chronique matinale était payée 230 € en 2015, selon Le Parisien.
Sa nébuleuse
Philippe Val, Stéphane Bern, Benoît Cambillard (son compagnon et co-auteur, fils de protestants – ils ont ensemble un enfant auquel ils donnent un prénom hébreu, Chaïm).
Jamel Debbouze : « pour financer mes études, j’étais pionne dans un collège et je donnais des cours de théâtre. Un jour, Jamel m’a conseillé de regarder du côté de la télé et m’a donné le numéro de Nagui. J’ai bossé sur un projet qui n’a pas abouti, mais qui m’a permis de rencontrer des gens. De fil en aiguille, mon nom a circulé en tant qu’auteur. J’ai travaillé sur Caméra café, collaboré à quelques émissions… puis commencé à écrire pour moi ».
Elle l’a dit
« Si je laisse l’herpès aux dermatos et vos aigreurs aux thérapeutes, votre point de vue tient en deux points : l’islamophobie est partout et l’antisémitisme nulle part…Évidemment, chère Blanche, si j’avais votre élégance je vous inviterais à vous remettre votre condescendance à l’endroit où vous n’avez visiblement pas d’herpès, ajoute-t-elle. Je me contenterai simplement de vous rappeler mon athéisme et mon droit à combattre toutes religions, toutes les croyances et toutes les idéologies, surtout lorsqu’elles avancent en rangs serrés ou qu’elles tournent en rond dans une ambiance qui n’aurait rien à envier à la grande époque de la Main d’or. » Plus loin et en réponse aux attaques dont elle se dit victime de la part de LFI : c’est « un peu flippant même si je sais déjà que je trouverai toujours une petite Blanche de gauche pour m’expliquer “qu’on n’en meurt pas” — ce à quoi je répondrais : “Pas si sûre.”» En réponse à Blanche Gardin, début juillet 2024 qui faisait référence aux prises de position de Sophia Aram dans son discours à la cérémonie des Molières, la soupçonnant d’islamophobie. Rapporté par Le Parisien.
« L’occasion de relire le thread de @stephanekenech sur les liens entre Daria Douguine et l’extrême-droite française, son soutien à Bachar El Assad, son révisionnisme au sujet de Boutcha etc. .… Puis, de reprendre deux fois des moules ». Twitter, 21 août 2022, après l’assassinat de Daria Douguina en Russie.
« Mon spectacle peut heurter la sensibilité des personnes plaçant leur foi au-dessus de leur sens de l’humour », Crise de Foi (2010)
« Le féminisme n’est pas une maladie honteuse. Comme la laïcité, c’est toujours un grand combat à mener », Télérama n°3286, 5 janvier 2013
« « Il existe des commissions d’attribution des marchés publics. Il n’est pas interdit de penser que Matthieu Pigasse ait pu trouver quelques compétences à Audrey. D’ailleurs, cela nous est bien arrivé à France Inter. Ce serait un peu comme si on soupçonnait la femme d’Éric Woerth de parler des dossiers d’optimisation fiscale de mamie Bettencourt avec son ministre du budget de mari. Ça ne tient pas la route », à propos de la nomination d’Audrey Pulvar à la tête des Inrockuptibles, France Inter, 11 septembre 2012.
« Les insultes resurgissent surtout quand je parle publiquement de mon athéisme : certains islamistes ne tolèrent pas l’apostasie, qui est un péché mortel. Mais il suffit de s’organiser, ce n’est pas si gênant, et cela ne m’empêche pas de vivre. Contrairement aux apparences, je ne suis pas une petite chose fragile », Télérama, 5 janvier 2013.
« Jean-Marie Le Pen est un thermomètre fiché dans le derrière des Français pour mesurer leur degré de xénophobie », France Inter, 12 janvier 2011.
Sur France Inter le 27 février 2015, elle critique vertement Donald Trump, notamment pour son « adoration obsessionnelle des armes et de Dieu ».
« Quand on voit la montée de l’extrême droite en France et en Europe, la montée de l’islam radical, la montée du chômage, la crise… On se dit que, paradoxalement, on n’en finit plus de toucher le fond », Marianne, 25/09/2015.
« Considérer que tous les musulmans seraient incapables de vivre dans un pays dans lequel la liberté d’expression prime sur le religieux, j’assimile ça à une forme de racisme », ibid., au sujet de l’essai Qui est Charlie ? d’Emmanuel Todd.
« Je suis de gauche et de mauvaise foi. Que voulez-vous ? Je pars du principe que tout peut être catalogué à gauche ou à droite. Au-delà des idées politiques, il existe une esthétique de gauche et une esthétique de droite, que nous avons intégrées malgré nous », ibid.
« Je me moque de ce que sont devenus les bobos parisiens. Des caricatures. On mange des panais et des topinambours, des « légumes oubliés ». On va dans des supermarchés qui ressemblent à des entrepôts remplis d’odeurs d’épices. L’impression d’être au souk ! Ou alors on se fait livrer notre petit panier bio… Voilà ce qu’on est devenus. Moi-même, je passe trois heures à lire les étiquettes avant d’acheter un shampoing. C’est très compliqué d’acheter du shampoing quand on est bobo », ibid.
« Je me suis gaufrée : je ne suis pas la première, je ne serai pas la dernière. La vie continue. Ça a été un naufrage ; mais, comme je l’explique dans le spectacle, contrairement au Titanic, je me suis pris l’iceberg dans la figure alors que j’étais encore dans le port. », au sujet de Jusqu’ici tout va bien.
« Je ne me considère pas comme le porte-drapeau de quoi que ce soit, si ce n’est de la liberté et de la laïcité. Des valeurs de la République, en fait. Je suis de gauche, je l’assume et le dis clairement », Télérama, 14/10/2015.
« Si je revendique autant mon athéisme, c’est parce que le fait religieux est omniprésent. Partout, tout le temps », ibid.
« Bien sûr que sa réaction est irresponsable, puérile et impulsive, mais mettez-vous à sa place: elle passe ses journées à ronger son frein, à sourire, toute gentille mais après le «zéro région» aux élections, à un moment, les coutures finissent par lâcher. Et vous vous retrouvez devant celle qu’elle n’a jamais cessé d’être: une énervée congénitale incapable de répondre à la contradiction, autrement qu’en vomissant sa haine», au sujet de Marine Le Pen sur France Inter, 21/12/2015.
« Dès qu’on lui a expliqué que le décapité [sur l’une des photos] était James Foley, elle l’a retirée. […] Dès qu’elle a compris que c’était pas un bougn… un musul… enfin.. un ara… Enfin, dès qu’elle a compris qu’il s’agissait d’un être humain, un vrai, bref, un occidental, elle l’a retirée. Pourquoi n’a-t-elle pas retiré les deux autres photos ? Mais parce que pour elle, ce sont des bougnoules! Des bougnoules de Bougnoulie qui se battent entre eux », ibid.
« Ta gueule Ludovine !», à Ludovine de la Rochère, présidente de La Manif pour tous, qu’elle appelle Ludovine de la Malbaise, sur France Inter mi-octobre 2016. Elle poursuit : « Soit vous ressuscitez Pétain, soit vous admettez que vous avez juste envie de vous balader dans les rues de Paris le dimanche après la messe et personne ne vous en voudra ».
« Vu d’ici, l’élection de Donald Trump aux États-Unis, c’est comme si les Américains s’étaient endormis avec Rihanna et se sont réveillés avec Christine Boutin… », Le Creusot, novembre 2016
« Comme tous les gourous, il a abandonné son identité civile pour un titre. Lui se fait appeler ‘Baba’ par ses adeptes, à qui il accorde en retour le titre de ‘fanzouzes’, s’octroyant une figure paternelle en échange d’une reconnaissance qui prend la forme d’une assignation au statut de fan », au sujet de Hanouna dans son billet d’humour (?) du 22/5/2017 sur France Inter.
« Hanouna se répand salement sous le regard du CSA attendant complaisamment qu’il sorte du stade anal », ibid.
« À la question est-ce que tous les problèmes des Français sont liés à la présence d’étrangers sur le sol français ? Les électeurs ont répondu non à 63%. Mais on peut aussi se rappeler qu’ils étaient 80% en 2002 et ça, ça fout un petit peu la trouille quand même », France Inter, 08/05/2017.
« Aujourd’hui en 2018, en France, peu importe que Mennel [une candidate de The Voice qui a abandonné l’aventure après la révélation de propos qui semblaient faire l’apologie du terrorisme] ou pas, parce que l’occasion est trop belle pour libérer la boite à cons de tous les médiocrates faisandés du PAF ergotant sur l’opportunité de chanter en arabe à la télévision, “par les temps qui courent” comme le susurre discrètement l’empaffée médiatique Isabelle Morini-Bosc», France Inter, 12/02/2018. L’intéressée avait déclaré au sujet de Mennel que « chanter en arabe, par les temps qui courent, ça ne s’imposait pas nécessairement »
« On les appelle comment, les habitants du Puy ? Des Ponots ?! C’est mignon, un Ponot. Un poney, des Ponots ? », lors de son spectacle au Puy. C’est ce que L’Éveil de la Haute-Loire (31/03/2018) appelle un « humour engagé et piquant ».
« Quand on voit le nombre d’exactions, de violences, de haines, de propos antisémites, racistes, homophobes, sexistes proférées pendant ces manifestations par des gens portant un gilet jaune, pensez-vous vraiment qu’il y aurait aussi peu de gilets jaunes que ça dérange, sans magie? Ça ferait longtemps que les manifestants normaux auraient trouvé le moyen de se débarrasser des fachos ou auraient quitté le mouvement. Et bien que dalle, ça gêne personne », France Inter, 24/12/2018.
« Peut-être que le rôle de la culture, c’est de rassembler, de mettre fin à ces divisions, à ces oppositions. […] Il va falloir que l’on se pose tous et qu’on arrête de se foutre sur la gueule, qu’on oppose les Parisiens contre les Marseillais… On n’en peut plus de se foutre sur la gueule ! Nous, notre boulot en tant qu’artistes, c’est de dire, “ouais, faut qu’on se rassemble”. », « C à Vous », France 5, 11/12/2020.
« C’est comme ça au pays de Bolloré, le Zemmour est une espèce protégée. Un peu comme les pandas. Une petite chose fragile qu’il convient d’abriter des sarcasmes et des médisances à l’intérieur d’un parc naturel, composé de CNews, C8, Canal et peut-être Europe 1. Une réserve naturelle de timbrés du propulisme ultra-droitier dans laquelle Bolloré protège les petits Zemmour le temps qu’ils se reproduisent et qu’on puisse les réintroduire dans leur milieu naturel : une France repeinte aux couleurs du Rassemblement national. C’est rien, c’est juste un programme de réintroduction du nationaliste d’extrême droite dans son milieu naturel », France Inter, 21/06/2021.
Au sujet de Laurent Ruquier, sceptique quant à la rigueur des mesures contre la propagation du Covid-19 : « D’ailleurs au fond de toi tu sais intuitivement que la vie n’est pas toujours comme on voudrait, quand, par exemple, tu aimerais qu’on arrête de dire connerie sur connerie à la télévision ET que tu n’arrives pas toi‑même à t’arrêter de débiter connerie sur connerie avec l’obstination d’un enfant de quatre ans refusant d’admettre que le monde n’a définitivement pas l’intention de répondre à tes petits caprices », France Inter, 19/01/2022.
« Franchement tant que nous serons aussi peu nombreux à prendre nos responsabilités, Cyril Hanouna a raison de s’en tamponner le coquillard comme de son premier 4X4 et de continuer à faire dans le poste jusqu’à ce que celui-ci déborde et que la horde de complotistes finisse par peser vraiment dans le jeu démocratique », France Inter, 13/03/2023.
Ils l’ont dit
« Les électeurs du Front national ne sont pas des gros cons contrairement à ce qu’a dit une petite conne il y a quelques jours sur une autre radio pour faire le buzz et remplir ses salles de spectacle », Guy Carlier, Europe 1, 25 mars 2011.
« Vous ne me faites pas rire. Ça c’est le travers des humoristes qui veulent faire croire qu’ils font rire en se servant de petites phrases qu’ils vont glaner sur internet pour en faire un melting pot et essayer d’en sortir un portrait qui n’est pas la réalité. Populaire ça ne veut pas dire vulgaire », Nadine Morano à Sophia Aram, RTL, 4 janvier 2012.
« France 2 est en danger. Et même en danger de mort. Par l’un de ces effets domino propre à la télévision, l’échec hallucinant de l’émission de Sophia Aram a déclenché une onde de choc de très forte amplitude qui, aujourd’hui, met en péril la tranche dite d’access, le journal de 20h, les rentrées publicitaires, et même tout l’équilibre (toujours précaire) de France 2. Dans ce genre de situation, le processus est toujours le même. Si une émission s’effondre dans des proportions dites de “catastrophe industrielle”, la contamination est immédiate. Les programmes qui suivent s’effondrent également, leur audience tombe, de manière d’abord amortie, puis de plus en plus à mesure que passe le temps […] France 2 est entrée dans ce processus infernal. L’émission de Sophia Aram, “Jusqu’ici tout va bien”, est l’iceberg qui a frappé la chaîne publique et entraîne le naufrage par contagion. Les chiffres d’audience de ce jeudi passé en attestent. Dans la foulée de l’émission de l’animatrice (475.000 téléspectateurs, 3.6% de part de marché), l’émission de Nagui, “N’oubliez pas les paroles”, coule à son tour (8% de PDA contre 10% à la même époque en 2012), et, pire encore, le plus grave, le plus inquiétant, le 20h de David Pujadas est entraîné à son tour dans la catastrophe (4.100.000 téléspectateurs, 16.4% de PDA, contre 20% il y a un an) », L’Obs, 04/10/2013.
« Ce naufrage n’est pas sans évoquer celui qui frappa Antenne 2, ancêtre de France 2, en 1988. L’arrivée de Christine Ockrent et la révélation de ce que la chaîne publique lui attribuait (un salaire de 120.000 francs mensuels, une somme colossale pour le service public de l’époque) avait déclenché une crise de très forte intensité débouchant sur la chute du journal de 20 heures, puis celle de tous les JT de la chaîne, puis celle de la chaîne elle-même. En quelques jours, c’est toute la maison Antenne 2 qui se retrouva dans le rouge. La chaîne amirale du service public mit quatre ans à se remettre, ne retrouvant une audience digne de ce nom, pour elle-même et ses JT, que sous la présidence d’Hervé Bourges. […] Avec le naufrage de l’émission de Sophia Aram, France 2 se retrouve dans la même situation qu’en 1988, ce qui signifie que si rien n’est fait dans les jours qui viennent, la chaîne publique ne sera pas renflouée, au mieux, avant 2020 », ibid.
« Le naufrage de Sophia Aram, entraînant dans sa chute Nagui et Pujadas, met à jour l’extraordinaire fragilité de France 2. Depuis des années, la chaîne publique n’a rien renouvelé, rien changé, rien imaginé, rien créé qui soit de nature à la faire entrer dans le XXIe siècle. France 2 est une chaîne faite pour les plus de 60 ans, à l’exclusion de tous les autres », ibid.
« Si les bobos sont un peu sa cible, l’humoriste épingle surtout les “réacs” de retour sur les ondes, le Front national, ou encore les intégristes religieux », Le Journal du Creusot, 04/11/2016, au sujet de son dernier spectacle.
« Quand on pense à Sophia Aram, on pense à ses coups de gueule face à Marine Le Pen, etc. Il ne fallait donc pas tomber dans l’écueil d’une interview de Sophia Aram pour Sophia Aram et par Sophia Aram qui n’aurait parlé qu’aux gens qui l’aiment bien », Jérémy Suyker, Slate, 06/09/2017.
« C’est une personne aigrie et n’a aucun talent », Gilles Verdez au sujet des propos de Sophia Aram sur Isabelle Morini-Bosc et l’affaire Mennel, dans Touche pas à mon poste (C8) le 13/02/2018.
« Il n’y a que de la prétention. Elle est venue une fois en télé, en 2013. Elle a fait “Jusqu’ici tout va bien”, ça a duré trois mois et ça a failli ruiner le service public […] Qu’elle cesse d’utiliser les ondes publiques pour déverser sa bile nauséabonde et qu’enfin elle ferme sa gueule », ibid.
Concernant sa tribune contre la Manif pour Tous : « Pourtant, on pourrait imaginer que Sophia Aram, employée à l’antenne par un média, c’est-à-dire un organe de presse, pourrait s’intéresser, de temps en temps, à cette chose qu’on appelle l’information. L’information fraîche – glanée sur le terrain, s’entend – et pas macérée dans la vieille soupe de ses préjugés.
Puisque le hasard les avait mis sur son chemin, plutôt que s’écarter avec dégoût telle une hautaine lady de Charles Dickens le nez dans le mouchoir pour éviter les miasmes, peut-être aurait-elle pu, soyons fous… s’interroger ?
Se demander, par exemple, pourquoi le public y est si jeune – le gros des troupes a entre 15 et 25 ans – et pourquoi on y trouve tant de jeunes filles ? Il existerait donc des Gauloises réfractaires aux dogmes féministes ?
Se demander encore si, après tout, la transgression, si prisée par la jeunesse, n’est pas à présent là, et le vieux monde du côté de la douairière atrabilaire Sophia Aram, que tant de gaieté juvénile rend grognon ? », Boulevard Voltaire, 21 janvier 2019.
Au sujet de son spectacle « À nos amours » : « Ainsi, celle à propos de qui on titra naguère « L’Aram du futur» se retrouve-t-elle désormais noyée dans le peloton des filles qui ont décidé de l’ouvrir (Alison Wheeler, Nadia Roz, Noémie de Lattre… la liste n’en finit plus de s’allonger, dans le sillage du modèle top, Blanche Gardin).
Cosigné comme les précédents avec son conjoint, Benoît Cambillard, le spectacle — qui, une nouvelle fois, veille à faire un sort aux trois religions monothéistes — ne décolle pourtant jamais vraiment (à l’exemple d’une explication de texte très convenue de la chanson paillarde Jeanneton prend sa faucille). Quand bien même nul ne songera à contester la vocation édifiante d’une diatribe dans l’air analeptique du temps », Gérard Vaillant, Libération, 7 février 2019.
« Le billet de Sophia Aram du 10 février 2020 est intéressant à plus d’un titre. Il montre qu’on peut traficoter les propos des personnes dont on va parler pour leur nuire sous couvert d’humour. Deux bribes de phrases ici, deux mots-là et voici Alain Finkielkraut mis dans le même panier que Jean-Michel Apathie, Nabila et Ségolène Royal : tous nient la liberté d’expression de la jeune Mila et réintroduisent « doucettement » le droit de blasphème – Finkielkraut fait exactement l’inverse, est-il nécessaire de le préciser. « Alors je ne sais pas si l’enfer est pavé de bonnes intentions, mais ce dont je suis certaine c’est que l’autoroute qui y mène est goudronnée par la bêtise », conclut notre donneuse de leçons, contente d’elle. », Causeur, 11 février 2020.
« Chaque lundi matin, dans des élans d’un grand conformisme, la très progressiste Sophia Aram – qui se définit elle‑même « bien-pensante et bobo-assumée » – vilipende l’ensemble des électeurs de Donald Trump, les Gilets jaunes, les pro-hydroxychloroquine, les téléspectateurs des émissions de Cyril Hanouna, les « islamo-gauchistes »… Mais à la fin que reste-t-il ? Ses collègues de France Inter et une poignée d’auditeurs ? C’est bien peu pour celle qui en appelle au « rassemblement ». Alors Sophia Aram, “on arrête de se foutre sur la gueule” ? », Acrimed, 25/01/2021.
« Ni cette gauche morale ni Sophia Aram ne trouvent rien à redire quand le député LFI Louis Boyard, déguisé en étudiant à la rue, traite ses collègues de droite et le gouvernement de tous les noms. Curieusement, les mêmes blanches colombes ne se sont jamais émues qu’on reproche à Marine Le Pen les sept péchés capitaux commis par son père. Ça, on a le droit. Parce que contre les ennemis de la gauche, tout est permis. Mais pour exprimer une critique vis-à-vis de la gauche, il est recommandé d’utiliser des gants de beurre frais et les manières du grand monde sous peine de se voir enseveli sous les rappel à l’élégance et à la morale, les qualificatifs “écoeurants” et les “soulève le coeur », Boulevard Voltaire, 14/03/2023.
« À la réflexion, pourtant, Sophia Aram ne s’arrête jamais de protester. Chaque lundi matin, au micro de France Inter, c’est bien son rejet de tout ce que ses contemporains font de cruel, d’imbécile, d’inacceptable, d’injuste, de crétin, ou d’absurde, qu’elle affirme d’une voix d’enfant sage, sous des airs un peu chipie. À la violence des mollahs iraniens, à la vulgarité insultante de quelques émissions de télévision, aux petites bassesses des uns ou aux déclarations hypocrites des autres, elle oppose sa dérision avec opiniâtreté », Le Monde, 24/03/2023.
« Il faudrait que je sois islamophobe, comme Sophia Aram… Mais je peux pas être islamophobe, parce que je suis antisémite. L’un exclut l’autre en fait. Si tu es islamophobe, ça te protège contre l’antisémitisme, c’est comme l’herpès. Si tu l’as à la bouche, tu peux pas l’avoir au cul ». Blanche Gardin, début juillet 2024, en référence aux prises de position de Sophia Aram dans son discours à la cérémonie des Molières. Rapporté par Le Parisien.
Portrait vidéo
Crédit photo : capture d’écran vidéo France Inter via Youtube