L’affaire est un peu confuse. Ariane Lavrilleux, une jeune journaliste du média en ligne Disclose (qui – au culot – se présente aussi comme une ONG, avec l’écriture inclusive à la mode) est victime d’une garde à vue de 48h à Marseille après des révélations mettant en cause le secret défense. Elle est heureusement libérée mais personne dans les médias de grand chemin ne cherche à savoir quels intérêts se cachent derrière Disclose, un média atlantiste qui semble bien proche des intérêts américains.
Une affaire où l’Égypte intervient
Il s’agirait d’un détournement d’information – avec ou non la complicité des services français – par les services égyptiens. Fin 2021, Disclose publie un article sur le sujet. Les informations recueillies en 2016 par une mission de renseignement français sur la lutte anti-terroriste auraient été utilisées par l’armée égyptienne, non pas contre le terrorisme mais pour frapper de simples contrebandiers à la frontière avec la Libye. L’affaire paraît minime, mais le ministère de la Défense français y voit une atteinte à secret concernant la défense nationale d’où plainte, action de la DGSI, perquisition musclée puis garde à vue.
Protestations unanimes
Il paraît normal que la profession se mobilise pour défendre une journaliste. Reporters Sans Frontières (RSF), le Syndicat National des journalistes (SNJ), Amnesty International, le socialiste Olivier Faure, le député écologiste Julien Bayou, la députée LFI de Seine-Saint-Denis Raquel Garrido et quelques autres sont de la partie.
Silence sur Disclose
La journaliste s’est spécialisée sur les fuites concernant les ventes d’armes françaises à l’étranger, avec comme clients l’Égypte, la Russie (avant le conflit avec l’Ukraine), l’Arabie Saoudite ou les Émirats arabes unis, publiant des informations qui de facto (nous ne parlons pas d’intention) ne peuvent que nuire aux intérêts de l’industrie de défense française. Qui nuit aux uns profite aux autres… N’oublions pas nos amis américains qui ont torpillé le « marché du siècle » obtenu par la France pour livrer des sous-marins à l’Australie. Dans ce contexte il est bon de savoir qui se cache derrière Disclose, ce qu’aucun article ne mentionne.
Voir aussi : Disclose : agence d’influence entre Soros et atlantisme
L’OSINT, un nouveau paradigme problématique
Aujourd’hui tous les services de renseignements civils et militaires disposent de divisions OSINT, et l’on considère que 80 à 90 % des renseignements traités par les professionnels du renseignement proviennent de sources ouvertes. Les évolutions technologiques ont débouché sur un nouveau paradigme du renseignement : le citoyen lambda a potentiellement à sa disposition « une quantité faramineuse de données et une manne d’informations presque sans limites ». (…)
Pour lire la suite, vous pouvez faire un don à partir de 1€ pour obtenir votre brochure numérique réservée à nos donateurs. En sus, les dons de 50€ et plus reçoivent dédicacée notre nouvelle brochure papier sur L’Empire Netflix, l’emprise du divertissement. Pour nous soutenir et recevoir vos brochures, cliquez ici : ojim.fr/faireundon/