Contre la haine et le patriarcat sur France Inter
« Marie [Misset] sera celle qui avance le pion, Maïa [Mazaurette] le décalera et Marine [Baousson] le renversera. Toutes les trois vont apporter un regard critique sur les transformations de la société, y compris celles qui dérangent le plus » Adèle Van Reeth, directrice de France Inter, Le Parisien, 26/06/2023
Dans l’émission « Jusqu’ici tout va bien » de France Inter, Marie Misset joue un rôle de pondération entre les chroniques sur la sexualité de Maïa Mazaurette et les blagues de potache de Marine Baousson. Son image et son parcours professionnel contribuent à lui donner une image assez lisse médiatiquement, sans engagement militant connu à l’inverse de ses deux acolytes (militantes féministes LGBTQIA+ revendiquées). Pourtant en y regardant de plus près, notamment les thèmes abordés et les invités de « Jusqu’ici tout va bien », Marie Misset est dans la droite ligne de l’idéologique dominante qui s’impose en France : théorie du genre, lutte des femmes contre le patriarcat, restriction des libertés au nom de l’écologie, etc. À l’Ojim, nous prenons le pari que Marie Misset est promise à un bel avenir dans son parcours professionnel car elle sait se conformer au très politiquement correct en évitant parfois les outrances de certains de ses confrères ou consœurs.
Vie privée
Marie Misset est assez discrète sur sa vie privée, nous savons juste qu’elle vient de la banlieue parisienne, de Meudon et qu’elle est est née en 1987. Sa formation intellectuelle « vient [de Radio] Nova », la station bobo-branchée parisienne.
Formation
Après avoir étudié en Khâgne et Hypokhâgne au lycée jésuite Fénelon à Lyon, elle poursuit son parcours à l’université de Berlin (Freie Universität Berlin Arts, Entertainment, and Media Management) puis à l’École des hautes études en sciences de l’information et de la communication (Celsa) à l’Université de la Sorbonne.
Parcours militant
Elle signe avec 200 autres journalistes une tribune publiée par Mediapart en octobre 2021, « Journalistes, nous ne serons pas complice de la haine » et écrite par Elsa Gambin (Télérama, Vice, Slate, etc…), Julie Chansel (Mediapart), Gaspard Glanz (Taranis News), Laure Dasinieres (Slate, Têtu entre autres), Martin Clavey (soundofscience.fr) :
« Nous, journalistes respectueux-ses des valeurs démocratiques, considérons qu’il n’y a pas à débattre avec les personnes prônant des idées fascistes, racistes, xénophobes, sexistes, homophobes et négationnistes mais seulement à les combattre et/ou les invisibiliser. En ces temps de campagne présidentielle qui véhiculent toujours plus d’idées nauséabondes et contraires au respect des droits humains, nous, journalistes socialement engagé-es pour la défense de ces droits fondamentaux, nous désolidarisons des grand-es patron-nes de médias, directeurs et directrices de rédaction, animateurs et animatrices, chroniqueur-ses, confrères et consœurs qui tendent avec jubilation micros et caméras à des personnalités publiques vomissant leur haine de l’autre. Personnalités dont l’une a déjà été condamnée par la justice pour provocation à la haine raciale. (…) Nous assumons notre subjectivité et nous plaçons donc du côté des personnes précaires, des personnes persécutées, opprimées et marginalisées, des personnes LGBTQI+, des travailleur-ses du sexe, des personnes racisées, des juif·ve·s et des musulman·e·s de France, des migrant·e·s, des personnes victimes de violences policières. Par les paroles que nous portons, les images que nous filmons, les reportages que nous montons, les articles que nous écrivons, nous nous positionnons aux côtés de celles et ceux qui vivent ce que nous décrivons et non du côté des faiseurs et faiseuses de buzz et d’audimat au mépris du respect des valeurs humanistes et des identités multiples. Ce métier que nous faisons chaque jour avec intégrité et professionnalisme ne peut être un tremplin pour les idées d’extrême droite, idées qui excluent de fait les personnes susnommées. Si la neutralité journalistique n’existe pas, la subjectivité, elle, tout comme la liberté d’expression, ne peuvent en aucun cas servir de caisse de résonance aux pires moments de notre histoire pour en faire un revival infect, simplement pour le plaisir de l’audience. Vous, grand-es patron-nes de médias, directeurs et directrices de rédaction, animateurs et animatrices, chroniqueur-ses et journalistes qui acceptez de recevoir ces personnes ad nauseum, êtes complices de la pire des idéologies. Vous la portez, la banalisez, la sublimez, la valorisez, l’encouragez. »
L’objectif de cette tribune était de combattre et d’’invisibiliser le candidat à l’élection présidentielle, Éric Zemmour.
Ce qu’elle gagne
Non renseigné.
Parcours professionnel
Depuis septembre 2023 : coproductrice de « Jusqu’ici tout va bien » (un nom choisi en référence au préambule du long-métrage La Haine, réalisé par Mathieu Kassovitz en 1995), du lundi au vendredi de 17h à 18h sur France Inter avec Maïa Mazaurette et Marine Baousson. Cette émission souhaite donner « la parole à celles et ceux qui s’engagent et viennent défendre une vision du monde à travers leur travail. »
Cette « vision du monde » est à l’image des trois journalistes qui animent l’émission : un concentré de pensée bobo-féministe à la sauce woke saupoudré de LGBTQIA+. Voici le thème de quelques émissions : « Nicky Doll : “La drag queen est une ode à la féminité” » ; l’écrivain Léonora Miano qui dénonce « la domination occidentale raciste sur les populations désignées comme noires, même lorsqu’elle prend l’apparence d’une tentative d’inclusion. » ; « Hélène Gateau n’a jamais voulu avoir d’enfant et considère son chien Colonel comme son fils poilu. » ; « Est-ce bien raisonnable de faire des enfants en 2023 ? » ; « N’aurait-on pas besoin d’une bonne petite dictature ? » (« ces décisions ont montré que la restriction des libertés était parfois consentie pour répondre à un impératif : n’est-ce pas le cas du climat aujourd’hui ? Pourrait-on raisonnablement plaider pour une “dictature éclairée” ? ») ; « Le wokisme est-il un danger pour la culture ? » (« Mais l’anti-wokisme, soutenu essentiellement pas des hommes blancs cisgenres qui n’ont jamais eu à souffrir de leur représentation au cinéma, est-elle une fiction inventée par eux pour empêcher le changement ? ») ; « Rose Lamy : “Tous les hommes bénéficient d’un système qui tolère ou excuse les violences sexistes” » (« Elle montre comment les bons pères de famille, en tant qu’individus et en tant que classe sociale, maintiennent le silence autour des violences intrafamiliales. »).
Pourtant, le remplacement de la bande des « Belges » (Charline Vanhoenacker, Alex Vizorek et Guillaume Meurice) officiant dans l’émission « C’est encore nous » et pilotée par Charline Vanhoenacker depuis 10 saisons, a étonné les animateurs comme les auditeurs. Passant de 350 000 auditeurs à 1,25 million, les résultats d’audience n’ont « jamais été aussi hauts. » Alors, cette décision de France Inter, dirigée depuis 2022 par Adèle Van Reeth, est-elle politique ? « En interne, on s’interroge. L’esprit irrévérencieux de l’émission de Charline Vanhoenacker est souvent cité par la droite pour dénoncer France Inter comme une antenne trop à gauche. » France inter avait affirmé que « le ton de l’émission [n’allait] pas changer » et que « c’est la caractéristique de la station d’être un espace où la satire politique s’exprime », Adèle Van Reeth a annoncé qu’il n’y aurait plus de « satire politique » à cette tranche horaire-là, mais un « ton anti-politiquement correct. »
2021–2023
Directrice de la rédaction de Konbini, détenu majoritairement par la famille française Perrodo (19ème fortune française en 2021), propriétaire de la compagnie pétrolière Perenco (chiffre d’affaires annuel de près de 7 milliards de dollars). En 2022, Marie Misset est au cœur d’une polémique, selon Wikipédia, « le site d’information Arrêt sur images critique la mise en place de « partenariats » s’apparentant à du marketing de contenu avec l’association antispéciste L214, sans le mentionner aux internautes. De ce fait, ce média est qualifié de « sympathisant » par L214. Des contenus sont ainsi produits par Konbini, sur la base de vidéos et de textes directement fournis par L214. Selon l’enquête d’Arrêt sur images, « un document récapitulatif détaille le plan de communication de l’association sur cette “enquête chevaux”. Il révèle que la vidéo de Konbini est montée à partir de séquences présélectionnées par L214, avec un angle correspondant très exactement à ce que souhaitait mettre en avant l’association, qui demande à voir la vidéo avant mise en ligne ». La direction de Konbini indique ne pas avoir eu connaissance de cette collaboration étroite avec L214 organisée par le journaliste Hugo Clément, alors employé du média. »
2009–2023 : Radio Nova
- 2020 — 2023 : Rédacteur en chef avec Mélanie Mallet, directrice déléguée de Radio Nova et d’Antoine Daccord, directeur des contenus et du développement du groupe.
- 2012 — 2020 : Journaliste / Animatrice Radio
— Création & animation des émissions et podcasts natifs : Marie Transport, Tech Paf, Music On the Road
— Revue de presse dans Plus près de toi, matinale animée par Edouard Baer de 7h à 9h.
— Animation de l’émission “2h15 avant la fin du monde” du lundi au vendredi de 17h30 à 19h30.
Interviews politique, société, culture - 2009 — 2012 : Assistante d’antenne
2018–2023 : Journaliste à Nouvelles Écoutes. Animatrice et journaliste du Podcast Vieille Branche.
Sa carrière débute au Mexique avec l’écriture d’articles pour Editora, elle rédige ensuite deux ouvrages adaptés de son podcast Vieille Branche et de la chronique “Tournez planète” sur Radio Nova. Marie Misset y forge son expérience radio où elle débute assistante d’antenne avant de devenir journaliste — animatrice puis rédactrice en chef dans la matinale d’Édouard Baer.
2018–2019
Journaliste au média Territorio à Guadalajara (Mexique) : « J’ai commencé à traîner dans les bureaux de Territorio — je ne dis pas travailler parce que je suis pas encore super utile. Pour vous donner une idée du concept, c’est une maison pas très loin de chez moi, la Casa Territorio, où des journalistes indépendants (ça a son importance, et au Mexique encore plus)œuvrent ensemble pour produire un travail de terrain et de qualité à Guadalajara. »
2010–2012
Chroniqueuse à Snatch magazine. Selon Wikipédia, c’est un « magazine mensuel générationnel français créé en 2009 et arrêté en septembre 2015 » qui se destine « aux jeunes actifs urbains de 20–35 ans, a pour slogan “le magazine des bons et des méchants.” » Le directeur de publication était Vincent Desailly et les rédacteurs en chef, Raphaël Malkin et Loïc H. Rechi.
Publications
- Co-auteur avec les journalistes Marine Raut et Aude Lorriaux de la « La thérapie de la vieille branche », éditions Marabout, adaptation du podcast Vieille Branche. Aude Lorriaux est une « spécialiste de l’étude des discriminations et des luttes féministe, porte-parole du collectif ”Prenons la une” » (association féministe de femmes journalistes) œuvrant « pour une meilleure représentation des femmes dans les médias et la défense des victimes de harcèlement et de sexisme. »
- Co-auteur avec Giulio Callegari et Lorenzo Callegari de « Tourista : le monde vu par les Français », éditions Flammation. Adaptation de la chronique quotidienne « Tournez planète » créée avec Giulio Callegari pour Radio Nova.
Colloques / événements
2022 : Intervenante à la conférence organisée par le centre de formation des journalistes (CFJ) sur le thème « Réseaux sociaux : quelles stratégies pour les candidats à la présidentielle ? » avec Renaud Pila, éditorialiste politique à LCI, Thomas Ehrard, docteur en science politique et maître de conférence à l’université Paris II – Panthéon Assas et Arthur Limiñana, chargé d’innovation de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, vice-président en charge de la communication des Jeunes avec Macron.
Elle a dit
« Jusqu’ici tout va bien » ? Cet extrait du préambule du film La Haine de Mathieu Kassovitz pointe qu’on vit dans un monde en bascule. C’est ce monde-là que nous voulons raconter avec nos invités. », telerama.fr, 26/08/2023.
« Des gens plus ou moins connus qui s’engagent, portent des changements, que ce soit dans la pop culture, le monde des idées ou ailleurs. Il y aura des artistes, des intellectuels, mais aussi des gens « qui font ». Ce pourrait être par exemple un avocat qui se bat contre l’esclavagisme moderne. L’idée est de ne s’enfermer dans aucune idée, qu’il y ait de la discussion, du débat, pour que l’auditeur se pose ensuite des questions et ait envie de réagir. », telerama.fr, 26/08/2023.
Ils ont dit
« Adèle Van Reeth, la directrice de France Inter, a annoncé (…) que la radio publique avait embauché la directrice de la rédaction de Konbini Marie Misset, la chroniqueuse sexe Maïa Mazaurette et l’humoriste Marine Baousson (…) “Tous les jours en studio, elles recevront pendant une heure un artiste ou un intellectuel, qui défend une vision du monde à travers son travail. Ensemble, elles vont aborder frontalement les questions qui fâchent, en mélangeant l’intime, l’humour et l’actualité brûlante”, a détaillé Adèle Van Reeth au quotidien. », Le Point, 26/06/2023.
« France Inter avait nié toute pression politique et assuré que “le ton de l’émission ne va pas changer.” “C’est la caractéristique de France Inter d’être un espace où la satire politique s’exprime“, avait ajouté cette source. Adèle Van Reeth a pourtant expliqué au Parisien lundi qu’il n’y aura plus de “satire politique” à cette heure-là, mais “un ton antipolitiquement correct”. », Le Point, 26/06/2023.
« Aucune austérité en vue. La nouvelle quotidienne, dont le nom n’a pas été encore choisi, abordera ces sujets sérieux avec légèreté. “Marie sera celle qui avance le pion, Maïa le décalera et Marine le renversera. Toutes les trois vont apporter un regard critique sur les transformations de la société, y compris celles qui dérangent le plus”, ajoute Adèle Van Reeth. », Le Parisien, 26/06/2023.
« il n’y aura plus de “satire politique”, à cette heure-là, mais “un ton anti-politiquement correct”, promet la patronne qui a repéré “la voix magnétique” de Marie Misset à Radio Nova, où elle a notamment participé à la matinale d’Édouard Baer. », Le Parisien, 26/06/2023.
« La rupture est en tout cas assumée avec la bande de Charline Vanhoenacker, Juliette Arnaud, Guillaume Meurice, Alex Vizorek et les autres, qui incarnait sur la grille l’impertinence vis-à-vis du pouvoir. », telerama.fr, 27/06/2023.