Défense de l’atlantisme avant toute chose
Anne Rovan a fait pour l’instant toute sa carrière au sein du Figaro. Il est donc normal que depuis son entrée au quotidien en 2001, elle en ait adoptée sa ligne éditoriale, fixée par son propriétaire le groupe Dassault, en plus libéral et avec une ligne atlantiste nettement plus marquée. Œuvrant désormais au poste clé de correspondante à Bruxelles (Belgique), Anne Rovan est chargée du rôle ingrat de faire accepter l’Union européenne comme un mal nécessaire à un lectorat de droite de plus en plus tenté par une rupture franche (à la manière du Brexit) avec les institutions européennes. Ses cibles favorites sont les démocraties illibérales (la Pologne de l’ex gouvernement PIS, la Hongrie de Viktor Orbán) et la Russie de Vladimir Poutine.
Vie privée
Anne Rovan est née à Verdun mais elle « se considère finalement plus Parisienne que Lorraine, ayant quitté tôt sa ville natale, et adopté les codes de la capitale. »
Formation
Titulaire d’un DEA de Sciences Économiques (Paris I Panthéon-Sorbonne).
Parcours professionnel
Anne Rovan a commencé à écrire des piges pour le journal économique Les Échos avant d’ intégrer en 2001, en tant que journaliste, le supplément hebdomaire Figaro Entreprises. En 2004, elle rejoint la rubrique budget et finances publiques au Figaro Économie. Elle intègre en 2008 le service politique pour suivre le gouvernement de François Fillon de 2008 à 2012 puis, à partir de 2012, ceux de Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls.
De 2016 à 2018, elle est chef du service politique du Figaro, placée sous la direction de Paul-Henri du Limbert, directeur délégué des rédactions et d’Alexis Brézet, directeur des rédactions.
Depuis 2018, Anne Rovan est devenue la correspondante à Bruxelles du Figaro, chargée notamment de traiter l’actualité des institutions européennes (Commission et Parlement) situées dans la capitale belge.
Publication
- Déjeuners avec des ministres sous pression (éd. Albin Michel, 2010) : « pendant un an, Anne Rovan, journaliste au Figaro, et Nathalie Segaunes, journaliste au Parisien, ont déjeuné avec des ministres [du gouvernement de Nicolas Sarkozy]. En les écoutant, elles ont découvert à quel point ils vivent dans l’inquiétude. (…) Elles ont aussi recueilli les confidences de ces hommes et de ces femmes politiques soucieux de défendre leur action, mais aussi de s’informer sur ce que font leurs collègues ! »
Nébuleuse
Groupe industriel Marcel Dassault : Holding basée en France, appartenant à la famille Dassault et dirigée par Charles Edelstenne depuis 2018. Le quotidien Le Figaro est détenu à 100% par le groupe Dassault, une situation qui met en porte-à-faux parfois les journalistes qui doivent ménager les intérêts de leur propriétaire, spécialisé dans l’industrie aéronautique et de l’armement. Et gare aux hommes politiques qui auraient la mauvaise idée de contrecarrer les plans politiques de Serge Dassault, ils sont susceptibles de subir le boycott du Figaro comme l’a révélé Nicolas Dupont-Aignan en 2017. Pour définir politiquement Le Figaro, son rédacteur en chef a trouvé une belle formule : « libéral mais pas dogmatique, conservateur mais pas passéiste, européen mais pas eurobéat, attaché à défendre la culture française mais ouvert sur le monde », en oubliant d’omettre un profond tropisme atlantiste (alignement sur la politique des États-Unis et un profond parti pris anti-Poutine) et européiste (alignement sur l’Union européenne notamment sur les lois sociétales) du quotidien. Actuellement, les cibles du Figaro et d’Anne Rovan sont les démocraties illébérales (la Pologne du gouvernement PIS, la Hongrie de Viktor Orbán, la Russie de Vladimir Poutine).
Voir aussi : Infographie : le Groupe Dassault
Elle l’a dit
« Ce n’est pas nouveau. Viktor Orbán [premier ministre hongrois] flirte avec les lignes rouges depuis des années. Désormais, il les dépasse allègrement et multiplie les provocations sans que cela ne crée un véritable tir de barrage de la part des Vingt-Sept. », Le Figaro, 27/10/2023.
« Le cas hongrois est devenu un imbroglio à mesure que Bruxelles a fait monter la pression sur Budapest pour lutter contre les nombreuses entraves à l’État de droit (indépendance de la justice, liberté des médias, droits des personnes LGBT et des minorités, etc.) et s’assurer du bon usage des fonds de l’UE dans un pays à la corruption endémique. », Le Figaro, 20/11/2022.
« L’Europe face au chantage de la Hongrie de Viktor Orbán », Le Figaro, 20/11/2022.
« Il n’est pas question de revenir sur les sanctions prises contre la Russie, un poison à infusion lente dont elle s’est employée à dresser les conséquences sur l’économie russe. », Le Figaro, 14/09/2022.
« Les Européens suivront avec attention ce dimanche les élections en Pologne. Depuis l’arrivée au pouvoir du PiS en 2015, Varsovie n’a cessé de s’éloigner du «mainstream» européen, battant le fer avec Bruxelles, s’attaquant aux droits des LGBT, violant de manière répétée l’État de droit notamment sur l’indépendance des juges et allant même jusqu’à remettre en cause la suprématie du droit de l’UE. », Le Figaro, 12/10/2023.
« Trump 1 avait été un cauchemar pour les Européens. Trump 2 pourrait être leur enfer. », Le Figaro, 24/09/2023.
« Migration : Orbán et Morawiecki torpillent le sommet des Vingt-Sept », Le Figaro, 30/06/2023.
« Ce serait un tour de force et un précieux point marqué contre la Russie qui poursuit sa guerre en Ukraine. », Le Figaro, 18/05/2022.
« (…) le Slovène Janez Jansa a pris acte de sa défaite aux législatives. Une douche froide pour cet ancien communiste devenu, au fil des années, libéral, puis ultraconservateur, au point de soutenir bec et ongles le Hongrois Viktor Orbán, dont il est très proche, ainsi que l’ex-président des États-Unis, Donald Trump. », Le Figaro, 25/04/2022.
« Cette jeune femme, diplômée en droit et ancienne assistante au Parlement européen, élue députée lors des dernières élections, offre une image plaisante de l’idéologie nationaliste de Viktor Orbán. « C’est une belle couverture », ironise Katalin Cseh. », Le Figaro, 27/04/2022.
Ils ont dit
« Cette Européenne convaincue se passionne depuis toujours pour les mouvements venus de Bruxelles ou de Strasbourg, ainsi que pour l’évolution même de ces institutions [de l’Union Européenne]. », jvmagazine.be
« C’est de ces derniers qu’est venue la “polémique”, le commissariat consacré à la question migratoire, mais aussi, à l’emploi, la sécurité, etc., anciennement appelé “migrations, affaires intérieures et citoyenneté”, est devenu “protection de notre mode de vie européen”. Ce nouveau nom a entraîné de vives critiques de la part d’une partie de la sphère politique. Et la presse de grand chemin s’est naturellement faite l’écho de cette étrange polémique. (…) D’autres médias sont encore plus décomplexés, Anne Rovan du Figaro, commence son article avec un “sans surprise” comme s’il était évident qu’un tel intitulé devait poser problème. », ojim.fr, 19/09/2019.
« Anne Rovan dans le Figaro suit la même ligne que ses confrères appelant à “isoler la Biélorussie de l’UE”, sans la moindre allusion au brigandage de 2013 [juillet 2013, l’avion du président bolivien détourné à la demande des Américains]. », ojim.fr, 27/05/2021.
« Mais Le Figaro cache assez souvent une posture libérale libertaire, chère au conformisme de l’entre soi paresseux. Anne Rovan le 10 décembre rejoint la majorité de ses confrères parlant des « fantasmes » des gilets jaunes, d’un « triste jeu » qui exprime une « surenchère », au milieu de « la multiplication des idées reçues et à la propagation des fake news ». Sœur Anne passe gentiment sous silence l’article 17 qui appelle à la censure et même à la mort financière des médias qui ne seraient pas d’accord avec les énoncés du pacte. Une sorte de confraternité libérale sans doute, sous forme de péché par omission. », ojim.fr, 18/12/2018.
Illustration : capture d’écran vidéo Figaro Live