Le Canard enchaîné prend un sérieux coup sur le bec

Emploi fictif ? Vous avez dit emploi fictif mon cousin ? On pense tout de suite à la campagne du Canard enchaîné sur le vrai/faux emploi de Pénélope Fillon lors de la campagne présidentielle de 2017 qui a vu la candidature de son mari torpillée par le palmipède. Mais ce dernier est à son tour sur la sellette pour un emploi fictif qui a duré …26 ans.

Du Pénélope puissance 10

Nous avons déjà évo­qué l’affaire en sep­tem­bre 2022 où nous indiquions que le Canard aurait rémunéré fic­tive­ment une canarde, nous y sommes revenus en mars 2023 avec plus de détails.

Sim­pli­fions : une cer­taine Edith Van­der­daele, com­pagne du dessi­na­teur du Canard André Escaro, lui-même à la retraite depuis 1996, aurait béné­fi­cié d’un emploi fic­tif de 1996 à 2022, soit 26 ans. Péné­lope Fil­lon était une petite joueuse…

Edith et André ont une jolie retraite

André Escaro prend sa retraite en 1996 à 69 ans, c’est un vieux com­pagnon du palmipède où il a dess­iné pen­dant plus de quar­ante ans et il con­tin­ue à y dessin­er un peu. Com­ment le salari­er alors qu’il est à la retraite ? Très sim­ple, le Canard salarie Edith sa com­pagne pour le faire béné­fici­er d’un emploi-retraite auquel il n’a pas droit. En « fin de car­rière » d’Edith, si on ose employ­er le terme, ce salaire sera de 80.000 euros par an pour un cumul estimé de 3M€ charges com­pris­es pour le jour­nal. Edith était « inspi­ra­trice et con­seil­lère » du dessi­na­teur. Ce pau­vre François Fil­lon passe pour un sim­ple amateur.

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Multiples mises en cause

Par­mi les atten­dus du procès qui aura lieu en 2024 devant une des cham­bres du tri­bunal cor­rec­tion­nel de Paris, on relève :

• « Abus des biens ou du crédit d’une société par actions par un dirigeant à des fins personnelles »,
• « Abus de biens sociaux »,
• « Escro­querie faite au préju­dice d’une per­son­ne publique ou d’un organ­isme chargé d’une mis­sion de ser­vice pub­lic pour l’obtention d’une allo­ca­tion, d’une presta­tion, d’un paiement ou d’un avan­tage indu »,
• « Délivrance d’attestation inex­acte pour faire obtenir une carte d’identité pro­fes­sion­nelle de journaliste »,
• « Déc­la­ra­tion fausse ou incom­plète pour obtenir d’un organ­isme de pro­tec­tion sociale une allo­ca­tion ou presta­tion indue »,
• « Faux et usage de faux en écriture ».

N’en jetez plus la cour est pleine !

Sont mis en cause, Michel Gail­lard, ancien prési­dent de la société éditrice du jour­nal, Nico­las Brimo qui lui a suc­cédé et va bien­tôt par­tir (tous deux restent admin­is­tra­teurs), sans oubli­er André Escaro et la char­mante Edith. Cer­tains risquent cinq ans d’emprisonnement ou plus de 300.000 € d’amende. Juge­ment début juil­let 2024.