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La communication oxymorique sur l’Ukraine

9 janvier 2024

Temps de lecture : 3 minutes
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La communication oxymorique sur l’Ukraine

Temps de lecture : 3 minutes

Oxymore ou oxymoron dit notre Petit Robert, « Figure qui consiste à allier deux mots de sens contradictoires pour leur donner plus de sens expressive, exemple une douce violence ». C’est aussi le moyen de faire passer une chose pour son contraire, encourager la guerre sous prétexte de paix par exemple. Nous reproduisons partiellement une tribune de Giuseppe Galliano, Président du Centro Studi Strategici Carlo De Cristoforis (Côme, Italie), membre du comité des conseillers scientifiques internationaux du CF2R. publié sur le site du Centre français de Recherche sur le Renseignement (CF2R) début janvier 2024. Les intertitres sont de notre rédaction.

Quand le narratif devient symbole d’un conflit

« Chaque con­flit tisse son pro­pre nar­ratif pour façon­ner la pen­sée col­lec­tive, mais peu devi­en­nent le sym­bole même de la guerre. Avec l’intrusion russe en Ukraine, un leit­mo­tiv pro­pa­gan­diste émerge : « Pour embrass­er la paix, l’Italie doit étrein­dre les armes. Plus elle fourni­ra de muni­tions, plus rapi­de­ment la paix fleuri­ra ». Cette tromperie est le fruit d’une stratégie habile.

« Arsenaux pour la paix »

Mario Draghi se trou­ve pris entre l’enclume du désir de paix des Ital­iens et le marteau des attentes belliqueuses améri­caines. En procla­mant sa quête de paix, il flat­te les Ital­iens ; en promet­tant des armes, il sat­is­fait Biden. De là naît le slo­gan : « Arse­naux pour la Paix ». Je défi­nis cette tac­tique d’influence publique par « jux­ta­po­si­tion oxy­morique ». L’oxymore fusionne des ter­mes con­tra­dic­toires : paix et guerre ; rigid­ité et diplomatie.

La guerre anoblie

La jux­ta­po­si­tion oxy­morique brille en opposant le terme aimé à celui détesté, non pour jus­ti­fi­er, mais pour élever les moyens à tra­vers le but. En jus­ti­fi­ant les moyens pour attein­dre un but, le moyen – la guerre ou l’attentat – reste détestable. Mais lorsque l’on procède à l’élévation des moyens, celui-ci devient noble.

Des contextes historiques différents

Con­traire­ment à Draghi, Biden n’a pas à con­tourn­er l’opinion publique, car la guerre, dans la cul­ture améri­caine dom­i­nante, a des con­no­ta­tions pos­i­tives. Biden n’a pas besoin d’exploiter le con­cept de « paix » pour faire accepter aux Améri­cains l’utilisation des Ukrainiens comme chair à canon pour pour­suiv­re l’avancée de l’OTAN vers la Russie. La rela­tion psy­chologique d’un peu­ple avec la guerre est forte­ment influ­encée par ses expéri­ences his­toriques. Lorsqu’une guerre dévaste une nation, comme cela s’est pro­duit en Ital­ie pen­dant la Sec­onde Guerre mon­di­ale, les sur­vivants dévelop­pent une per­cep­tion néga­tive du con­flit, résumée dans le dic­ton « La guerre ne paie pas ». À l’inverse, si la guerre trans­forme une nation en super­puis­sance, les sur­vivants ten­dent à la voir sous un jour posi­tif, car elle leur a été aupar­a­vant avan­tageuse. Finale­ment, le gou­verne­ment Draghi ose se présen­ter comme un cham­pi­on de la paix plutôt qu’en tant que satel­lite de la Mai­son Blanche, violant l’article 11 de la Con­sti­tu­tion pour plaire à Biden. »

La suite sur le site du CF2R : cf2r.org

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