« Ce quinquennat sera marqué à jamais du sceau de cette infamie » réagit Sandrine Rousseau lors de l’adoption du texte, le 19 décembre 2023. Chassons toute inquiétude : « ce texte d’extrême droite et attentatoire aux droits humains fondamentaux » remporte l’adhésion de 68% des français informés d’après l’enquête commandée par Le Figaro. Entre indignations et effusions de joies, médias et personnalités politiques réagissent à une loi immigration qui pose les bases. Revue de presse.
Affolement des médias progressistes
Faire la revue de presse d’un événement aussi controversé que la loi immigration implique de prendre en compte des avis tranchés : en premier lieu, l’affolement des médias progressistes. Pour Mediapart, qui parle de « course aux droites extrêmes », « le vrai problème, ce n’est pas l’immigration, c’est Emmanuel Macron ».
L’indignation sans limite semble être le mot d’ordre au sein des journaux du même camp : Libération va jusqu’à dénoncer une « déchéance démocratique » et ne manque pas de noter une trahison vécue par l’aile gauche de La République en Marche autour du « barrage à l’extrême droite ». Pour Olivier Faure, premier secrétaire du PS, Emmanuel Macron « adopte mot pour mot le programme du RN » alors même qu’Elisabeth Borne, ex-Première ministre, tweete sur X que « la manœuvre du RN a échoué. » Emmanuel Macron n’adopte pas la même stratégie et s’en dédouane en déclarant dans C à Vous le 20 décembre 2023 « Est-ce que c’est le texte du gouvernement et de la majorité ? Non. »
Joie contenue du côté conservateur
Côté conservateur, les médias manifestent une joie contenue entre satisfaction face aux avancées et à l’ouverture du débat médiatique et revendications supplémentaires. Certains quotidiens à l’image de Boulevard Voltaire tentent de tempérer l’emballement en analysant les réactions de personnalités politiques : « Zola, avec son “J’accuse”, est relégué au musée des ringardises. » D’autres restent critiques : le texte est « trop à gauche pour la droite, trop à droite pour la gauche » pour Valeurs Actuelles.
Au-delà de l’unanimité des Républicains et des membres du Rassemblement national, pour Éric Zemmour, la loi immigration « porte si bien son nom : elle confirme que l’immigration est la loi » déclare-t-il dans une tribune accordée au Figaro.
Pour sa part, ce dernier relate aussi sur Instagram la joie partagée au sein du Rassemblement national : « C’est une victoire idéologique du RN puisque la priorité nationale est inscrite dans cette loi » (Marine le Pen) et les exclamations des adversaires de la loi ; avant de laisser place aux opinions de son directeur adjoint de la rédaction, Yves Thréard, qui conclut ainsi : « La loi immigration ne mérite pas tous les excès d’indignation entendus ces dernières heures. Ce texte ne changera pas grand-chose à la vague migratoire à laquelle notre pays est exposé. »
Sur France Inter, pour les chroniqueurs de Le Téléphone Sonne, le choix du nouveau gouvernement témoigne, dans la même lignée, d’un virement à droite assumé de La République en Marche, décevant une frange de son électorat.
Finalement, serait-ce la fin du « en même temps » d’Emmanuel Macron ? se demande Le Point.
Les décisions du nouveau gouvernement Attal, formé en partie avec des soutiens de Nicolas Sarkozy, ne tarderont pas à nous donner un début de réponse.