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ILDJ : une école pour œuvrer au pluralisme

13 août 2024

Temps de lecture : 6 minutes
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ILDJ : une école pour œuvrer au pluralisme

Temps de lecture : 6 minutes

C’est face au constat de l’extrême uniformité idéologique des diverses formations au journalisme offertes par les écoles « reconnues par la profession », toutes largement imprégnées de « progressisme » sociétal et de gauchisme mondialisto-libertaire (voir nos divers « portraits » d’écoles), qu’a été lancé, en 2018, l’Institut Libre de Journalisme (ILDJ), dispensant, sur 10 week-ends « intensifs », une formation aux diverses techniques du journalisme (presse écrite, web, radio, vidéo). L’ILDJ s’adresse à des étudiants âgés de 18 à 30 ans répartis en promotion de 25 élèves encadrés par une vingtaine de journalistes professionnels afin d’assurer un suivi d’apprentissage véritablement « personnalisé ». La direction pédagogique du cursus est assurée par les journalistes Jean-Baptiste Giraud et Louis Daufresne. En 2024, l’ILDJ a également mis en place un organisme de formation à destination des professionnels et une Agence ILDJ où les étudiants proposent leurs services pour la réalisation de piges (articles, vidéos, podcasts, gestion des réseaux sociaux, etc.).

Pre­mière dif­fu­sion le 10 juin 2024
L’OJIM prend ses quartiers d’été : du dimanche 28 juil­let au dimanche 25 août nous repub­lions les arti­cles les plus sig­ni­fi­cat­ifs du pre­mier semestre.

Un enseignement personnalisé

En 2018 nais­sait l’Institut Libre de Jour­nal­isme (ILDJ, institutlibredejournalisme.fr), dis­pen­sant, sur 10 week-ends « inten­sifs », une for­ma­tion aux divers­es tech­niques du jour­nal­isme (presse écrite, web, radio, vidéo). L’ILDJ s’adresse à des étu­di­ants âgés de 18 à 30 ans répar­tis en pro­mo­tion de 25 élèves encadrés par une ving­taine de jour­nal­istes pro­fes­sion­nels afin d’as­sur­er un suivi d’ap­pren­tis­sage véri­ta­ble­ment « per­son­nal­isé ». La direc­tion péd­a­gogique du cur­sus est assurée par les jour­nal­istes Jean-Bap­tiste Giraud et Louis Daufresne. En 2024, l’ILDJ a égale­ment mis en place un organ­isme de for­ma­tion à des­ti­na­tion des pro­fes­sion­nels et une Agence ILDJ où les étu­di­ants pro­posent leurs ser­vices pour la réal­i­sa­tion de piges (arti­cles, vidéos, pod­casts, ges­tion des réseaux soci­aux, etc.).

Former des esprits critiques

Réagis­sant au con­formisme ambiant et à la défi­ance crois­sante du pub­lic envers les « grands » médias, l’ILDJ dis­pense des enseigne­ments de cul­ture générale et de décryptage de l’actualité qui visent à dévelop­per chez les étu­di­ants un esprit cri­tique et un souci de recherche de la vérité des faits, afin « d’œu­vr­er au plu­ral­isme en for­mant des jeunes capa­bles de sor­tir des sen­tiers bat­tus pour porter une voix dif­férente dans les médias ». L’In­sti­tut souhaite ain­si offrir un accès aux métiers de jour­nal­isme à une jeunesse qui en était jusque-là exclue par le total­i­tarisme idéologique rég­nant dans la plu­part des écoles « offi­cielles » et con­damnant les esprits rétifs à la doxa dom­i­nante au silence ou à la « plac­ardi­s­a­tion » pro­fes­sion­nelle. S’ap­puyant sur un impor­tant réseau de jour­nal­istes et sur l’ac­croisse­ment con­séquent du nom­bre de médias à ten­dance « con­ser­va­trice » (Cnews, Valeurs Actuelles, Europe 1, le JDD, Sud Radio…), l’In­sti­tut veut démon­tr­er qu’il est aujour­d’hui pos­si­ble de réus­sir dans le monde des « médias » sans se soumet­tre servile­ment au poli­tique­ment cor­rect et à la bien-pen­sance de la gauche « morale ». Ain­si, on peut retrou­ver des anciens élèves de l’ILDJ à des postes tels que rédac­trice en chef du site web du Livre noir, com­men­ta­teur à Infos­port+,  chef d’édition au Figaro Live, rédac­teur à la Manche Libre ou encore respon­s­able édi­to­r­i­al de VA+…

« Avant, il n’y avait pas d’opposition aux médias main­stream. Mais aujourd’hui, grâce à quelques mil­liar­daires et par­ti­c­ulière­ment un, qui a acheté beau­coup de médias, on a totale­ment changé le débat pub­lic en France. En gros, nous avons un Fox News en France et ça change com­plète­ment le spec­tre du débat », expli­quait ain­si Alexan­dre Pesey lors d’une con­férence en ligne de la Com­mon Sense Society.

Ne perce­vant aucune aide publique, l’In­sti­tut est notam­ment financé par la Fon­da­tion Notre-Dame et des lev­ées de fonds de la Nuit du Bien com­mun.

Par ailleurs, la for­ma­tion est payante, 1 250 euros de frais de sco­lar­ité payables en plusieurs fois répar­ties sur l’année afin que l’In­sti­tut soit acces­si­ble au plus grand nom­bre, sachant par ailleurs que des sys­tèmes de bours­es ou d’aides pour le trans­port et le loge­ment sont égale­ment pro­posés aux étu­di­ants ne vivant pas à Paris ou en Île-de-France.

À droite, sans complexe mais sans sectarisme

Si la plu­part des inter­venants de l’ILDJ issus du monde médi­a­tique offi­cient dans des titres et sup­ports classés comme « con­ser­va­teurs » (Geof­froy Leje­une, Chris­tine Kel­ly, Lau­rent Dan­drieu, Elis­a­beth Levy, Eugénie Bastié, Math­ieu Bock-Coté…), on notera aus­si la présence de per­son­nal­ités issues d’un tout autre hori­zon idéologique comme Éric Brunet (LCI), Nico­las Doze (BFM), Christophe Bar­bi­er (L’Express) ou Daniel Rio­lo (RMC).

« Il ne s’ag­it pas de créer un entre-soi inver­sé par rap­port à celui rég­nant dans les écoles dites « offi­cielles ». Ce que nous défendons, c’est la notion de plu­ral­isme, et nous ne voulons pas que nos étu­di­ants soit enfer­més dans une vision du monde uni­voque et sim­pliste, nous souhaitons au con­traire aigu­is­er leur capac­ité d’analyse et leur esprit cri­tique, y com­pris vis à vis de leurs pro­pres engage­ments et de leurs incli­na­tions poli­tiques… » explique l’un des cadres de l’Institut.

Mis­sion sem­ble-t-il réussie, du moins si l’on en croit Nico­las, étu­di­ant en 2020, qui évoque son par­cours : « J’ai com­mencé mes études à l’Institut supérieur du jour­nal­isme Toulouse (ISJT) mais j’ai rapi­de­ment étouf­fé au sein de cette école, entre « semi-racailles » voulant devenir jour­nal­istes sportifs par pas­sion pour le foot « black-beur », fémin­istes mil­i­tantes et inter­venants aus­si con­formistes que sopori­fiques… Je suis donc « mon­té » à Paris et j’ai pu béné­fici­er de la for­ma­tion de l’ILDJ… Là, j’ai pu repren­dre les bases du méti­er et dévelop­per mon réseau, dans une ambiance plus con­forme à mes valeurs et à mes aspi­ra­tions, même si les enseignants nous ont tou­jours mis en garde con­tre l’ex­cès de par­ti-pris et le risque de con­fon­dre jour­nal­isme et mil­i­tan­tisme… Si un jour­nal­iste ne pour­ra jamais être totale­ment “neu­tre”, il se doit de rester tou­jours “hon­nête”. »

Si, actuelle­ment, l’IDLJ n’a pas encore atteint l’influence ni la renom­mée des « grandes » écoles de jour­nal­isme qui four­nissent la masse des petits sol­dats de l’information corsetée et for­matée, son exis­tence et son développe­ment représen­tent néan­moins une brèche non nég­lige­able dans l’hégémonie de la gauche libérale-lib­er­taire sur la for­ma­tion des futurs infor­ma­teurs du grand pub­lic. Une nou­veauté qui devrait être saluée unanime­ment par l’ensemble de la « pro­fes­sion » puisque celle-ci n’a de cesse que de van­ter les puis­sant charmes et les grands mérites de la « diver­sité » et de la « plu­ral­ité ». Dont acte…

Voir aus­si : ESJ Lille, la pire école de journalisme