Nicolas, c’est Nicolas Demorand – ancien de Libération — sur France Inter. Dov, c’est Dov Alfon rédacteur en chef du même Libération qui dispose de son rond de serviette sur le 7/10 de Demorand/Salamé.
Dov Alfon, ancien des services israéliens à l’unité 8200
Pour ceux qui s’intéressent aux biographies, celle de l’ami Dov est bien extraordinaire. Né en 1961 en Tunisie alors sous protectorat français, Dov Alfon bénéficie de la nationalité française mais prendra la nationalité israélienne (sa mère a alors émigré en Israël) lorsqu’il choisit de faire son service militaire dans l’unité 8200, la crème de la crème des services de renseignement israéliens.
Voici comment elle est décrite dans le Times of Israël (en français ; les 16 juin 2019 et le 25 juin 2020) :
« L’unité 8200 – ou unité Shmoneh-Matayim en hébreu – est considérée par la majorité des analystes des renseignements comme l’une des unités d’espionnage les plus sophistiquées – et quelque peu controversées – de toute la planète. Une enquête parue en 2014 dans le Guardian avait par exemple révélé qu’elle était chargée d’espionner les civils palestiniens en Cisjordanie. »
De la même source à la même date, plus loin :
« Il est de notoriété publique que le journaliste, éditeur et auteur Dov Alfon, 58 ans, a participé à la collecte de renseignements en vue de l’opération israélienne Opéra, un raid aérien surprise mené au mois de juin 1981 qui avait détruit un réacteur nucléaire iranien situé aux abords de Bagdad.
Mais lorsqu’on lui demande de citer des exemples spécifiques d’opérations auxquelles il a participé quand, jeune homme, il appartenait à l’unité 8200 de l’armée israélienne, Dov Alfon fait une pause, marquant une hésitation.
« Je ne peux pas parler des choses que j’ai pu faire ou ne pas faire dans les rangs de l’unité 8200 », explique-t-il au Times of Israël avec un détachement que ne renierait pas James Bond, lors d’une interview réalisée à Paris, dans un lieu qui ne sera pas divulgué. »
Toujours de la même source mais du 25 juin 2020, on précise que cette unité (à laquelle Dov Alfon n’appartient plus depuis la fin de son service militaire selon les sources officielles) a été récemment décorée pour services rendus, comme le dit le général Hayman, son responsable :
« L’excellence par un besoin clair, l’excellence par la soif de succès, l’excellence par le fait de ne pas transiger sur les petits détails – c’est l’esprit du renseignement militaire et cela s’exprime également lors de cet événement », a déclaré Hayman. « Les activités opérationnelles ont été menées de manière clandestine, avec créativité et un fort désir de réussite. »
« Les capacités opérationnelles, la collaboration et les réalisations uniques qui se sont reflétées dans vos actions ne peuvent pas être prises à la légère », a‑t‑il déclaré. « Cette opération est une première et la plus importante étape d’un long chemin qui nous attend. »
Un petit tour à Haaretz puis Dov Alfon se retrouve à la tête de Libération.
L’ami Dov/8200 sur Inter le 24 juin 2024
Mais revenons à France Inter et au billet de 8200/Dov de 7h20 intitulé « en toute subjectivité ». Le billet est consacré à la participation électorale pour les élections législatives, en trois temps, trois mouvements, plus un comme dans la valse.
Temps 1, c’est 1958 « où l’extrême-droite poujadiste menaçait de prendre le pouvoir ». Déjà, mon dieu déjà. Remarquons malgré tout que 8200 est un peu fâché avec les dates. Les élus poujadistes qui étaient 52 en 1956 se retrouvent…2 en 1958, balayés par les gaullistes, on doit imaginer des dangers plus pressants. Pour le camarade 8200, l’important est de signaler qu’à l’époque la participation était de 82%, sans doute pour combattre l’hydre poujadiste menaçante alors qu’elle était en pleine déconfiture. C’est ainsi que l’histoire se reconstruit.
Temps 2, on passe à 1993 et 1997 où « pour combattre le danger FN » la participation était encore de 72%. Ouf, le danger fût éloigné.
Temps 3, c’est 2024, une faible participation aux élections européennes avec le résultat (mauvais pour notre 8200) que l’on connaît. Et une projection vers plus ou moins 62% de votants aux législatives. Pas bon ça Nicolas, pas bon (ce n’est pas une citation mais on peut imaginer le soliloque intérieur de Dov/8200 sur le sujet).
Temps 4, mobilisez-vous braves gens, une forte participation serait « bonne pour la démocratie ». Suivez mon regard. Comme le soulignait Nicolas Demorand en le saluant, c’est « un grand bonheur de travailler avec vous ». Nicolas Demorand ancien directeur de la rédaction de Libération, recevait le nouveau directeur de Libé, le journal des milliardaires. On se tient chaud à Inter.