Une analyse de notre correspondant en Amérique du Nord.
Première diffusion le 16 juillet 2024
L’OJIM prend ses quartiers d’été : du dimanche 28 juillet au dimanche 25 août nous republions les articles les plus significatifs du premier semestre.
Pourquoi cet attentat ?
Le parti unique de l’État permanent avait tout essayé :
- Lancer le « Russiagate ».
- Censurer avec l’appui de la CIA et du FBI (révélations Matt Taibbi-Elon Musk).
- Capitaliser sur une épidémie pour changer le système électoral en inondant le marché avec cinquante millions de bulletins de votes récoltés par des militants, ou encore par correspondance, ou déposés dans des boites aux lettres laissées au coin des rues.
- Transformer le Congrès en tribunal (deux procédures d’impeachment, enquête du « 6 janvier »).
- Transformer le système judiciaire en agent électoral (cascade de procès visant à ruiner financièrement Trump et à l’emprisonner avant la Convention républicaine).
- Relancer la célèbre équipe du Transition Integrity project (TIP) vers de nouvelles manipulations (lire Matt Taibbi ici et ici).
- Et orchestrer le tout par le canal médiatique de ce que Jim O’Reilly a ici nommé « les brigades de la haine ».
La démolition de Trump n’a donc pas réussi ?
Non (voire notre FAQ précédente) :
- La Cour Suprême, en revenant à la Constitution sur les principes de l’immunité ou de la présomption d’immunité de tout président en exercice, a « techniquement » heurté la base de bon nombre de procès en cours. Les procureurs doivent désormais nettoyer leurs argumentaires s’ils veulent passer la rampe des critères de la cour suprême. Trop tard avant l’élection.
- En conséquence, le mantra « Trump = criminel condamné » a perdu de son tonus.
- Pour paraphraser Nietzsche « tout ce qui n’a pas tué Trump l’a renforcé ».
- Or Biden a démontré que, face à Trump, il ne peut, même sur un tapis volant, franchir la ligne d’arrivée en novembre 2024. De plus, reproduire les manipulations de l’élection de 2020 pour le faire gagner en 2024 ne seraient pas crédibles. Seule Michelle Obama pourrait renverser la situation. D’où la révolution interne au sein du parti démocrate.
Que pouvait-on faire pour se débarrasser de Trump ?
Il semble que le 13 juillet 2024 confirme certaines inquiétudes de la part de Tucker Carlson, ou de Newt Gingrich. Quelques éléments à ce stade ne permettent que de formuler des hypothèses :
- Celle du « déséquilibré » abreuvé par les messages des brigades de la haine qui s’est senti autorisé à jouer les justiciers. Comme ce fut déjà le cas à Washington en 2017. C’est ce que défend Tulsi Gabbard en disant sur X que les néocons démocrate en clamant que « Trump = Hitler » ont de fait encouragé l’attentat.
- Celle du jeune homme « nihiliste » vivant sur les lieux de l’attentat, qui a commis ce crime comme il en aurait commis d’autres … parce que son fusil était en vente libre à cause des méchants trumpistes.
- Celle d’un coup machiavélique orchestré par un sniper nazi voulant simplement le blesser afin de le rendre sympathique.
- Celle d’un transfuge des services action ukrainiens qui ont leur propre carnet de commandes.
- Celle de la combinaison de tout ce qui précède, c’est-à-dire du retour sur terre de Lee Harvey Oswald, autrement dit du complot… juste avant la convention républicaine de Milwaukee.
Comment vont évoluer les choses ?
Quelles que soient les causes de l’attentat, « c’est raté! ». Nous vous renvoyons ici à la couverture de l’évènement par la journaliste Megyn Kelly (violemment hostile à Trump en 2016, et qui s’est engagée à voter pour lui depuis 2020). Un nouveau Trump, héroïque et « sauvé par la divine providence » va désormais marcher sur les eaux à Milwaukee. S’il reste calme et focalisé, il aura toutes les chances de gagner, y compris contre les super stars démocrates tant souhaitées pat le parti unique.
Trump devrait par ailleurs pouvoir enfin se préoccuper des priorités :
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- Se prémunir contre la fraude électorale en créant sa propre machine au sein d’un parti républicain qui a progressivement remplacé les caciques par des MAGA.
- Soutenir le projet de loi visant la vérification, documents à l’appui, de la nationalité au moment de l’inscription sur les listes électorales. La proposition de loi est passée à la chambre (seuls cinq élus démocrates ont voté pour), puis passera, théoriquement, au Senat (contrôlé par les démocrates qui vont retarder le processus). Biden a déjà dit que si la loi passait, il exercerait son droit de veto.
- Obtenir un meilleur soutien financier de ceux des « tech » et des lobbies Pro-Israël qui ne voient pas nécessairement l’Amérique comme le destrier blanc de l’apocalypse.
- Renforcer sa sécurité (une fois candidat approuvé, Trump aura droit à une protection de type présidentiel).
Comment vont réagir ses supporters ?
Les prochaines réunions publiques de Trump vont illustrer la motivation et le courage de ses supporters. Tout est possible.
Il est possible que cet attentat immunise Trump contre les futurs sales coups.
Les démocrates libertariens et les soutiens de Kennedy junior pourraient cependant voter utile.
À notre sens tout dépendra du choix de la Vice-présidence. Trump a besoin de quelqu’un qui convienne aux indépendants (il y a plus d’indépendant enregistrés sur les listes électorales, que de républicains, les groupe le plus nombreux étant constitué par les démocrates), cependant qu’il solidifiera émotionnellement sa base.
Quelle stratégie pour les médias ?
Toujours la même :
- Trump et ses supporters seront présentés comme encore plus dangereux depuis l’attentat.
- L’attentat sera minoré comme un simple incident, dont Trump est lui-même la cause.
Quelle stratégie pour le parti unique ?
On le saura en novembre 2024. Quand il sera trop tard. En espérant que le verrou Trump ne soit pas déjà pas tombé dans une assiette de Novitchok. A suivre…
PS : ce point a été rédigé le 14 juillet à 13h (heure américaine, 19h heure française)
Voir aussi : Comprendre le débat Biden-Trump du 27 juin, foire aux questions