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Télérama invente le Poisson de juillet

21 juillet 2024

Temps de lecture : 4 minutes
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Télérama invente le Poisson de juillet

Temps de lecture : 4 minutes

Dans les milieux autorisés cela se sentait, afin d’essayer de maintenir une audience qui baisse comme pour tous les médias en général, Télérama reprendrait le sens de l’humour.

Un zeste d’humour, plutôt que de se deman­der pourquoi baisse l’audience des médias de gauche, qui furent de fait durant des décen­nies les seuls médias ou presque, en met­tant  à part Le Figaro et Valeurs Actuelles. D’où les cris d’orfraie devant la mon­tée en puis­sance de CNews ou du Jour­nal du Dimanche.

Lors des élec­tions lég­isla­tives, la forter­esse dite répub­li­caine a tenu, à coups d’articles de presse, d’émissions de télévi­sion et de radio, elle respire. Sa presse peut envis­ager une chronique humoristique.

La poésie de Poesy à Télérama

Pour Téléra­ma c’est ici et main­tenant, la pre­mière salve humoris­tique a donc eu lieu le mar­di 16 juil­let 2024 avec un entre­tien dans la rubrique « Société », mené par Emma Poesy.

Emma Poesy n’est pas un pseu­do­nyme, elle existe. Jour­nal­iste indépen­dante, Emma écrit pour Téléra­ma, L’Obs, Slate, Usbek & Rica et a été sta­giaire pour l’émission d’humour Le Grand Dimanche soir de France Inter. D’où le Pois­son de juil­let inven­té par Téléra­ma.

Les journalistes terrorisés par le « réseau libre »

Le pois­son se présente sous la forme d’un entre­tien avec le respon­s­able Europe de Reporters sans fron­tières (RSF) et com­mence par ces mots :

« Depuis plusieurs semaines, des jour­nal­istes dénon­cent les attaques d’une rare vio­lence dont ils font l’objet sur les réseaux soci­aux, où ils reçoivent chaque jour des men­aces de haine, et dont cer­tains sont men­acés de mort ».

L’ensemble s’intitule : Har­cèle­ment des jour­nal­istes : « on sent bien qu’un sen­ti­ment de puis­sance est à l’œuvre à l’extrême droite ».

Le lecteur, con­scient que les jour­nal­istes de droite ont été vic­times de har­cèle­ment durant les cinquante dernières années, et inter­dits de parole dans l’immense majorité des médias, le lecteur, donc, peut penser que c’est une blague.

En fait, non. C’est bel et bien ce qui est écrit et le Pois­son de juil­let déroule son fil sur l’hameçon de Pavol Sza­lai, respon­s­able de RSF. Il est men­tion­né, pas­sage obligé, que les men­aces provi­en­nent de sites hon­nis comme « Réseau libre », dont le présent rédac­teur avoue ignor­er l’impact et avoir appris l’existence grâce à Téléra­ma, une plate­forme qui exis­terait depuis 2015 et serait hébergée (for­cé­ment) en Russie. Le respon­s­able de Reporters sans fron­tières « alerte sur la mon­tée en puis­sance des vio­lences venues de cette mou­vance poli­tique, en ligne et sur le ter­rain ».

Si les con­cep­teurs de l’intéressante série La Fièvre (Canal +) lisent le pois­son de juil­let, ils auront matière à un ou deux épisodes pour la sai­son 2.

Attention le poisson est un piranha !

Au cours des six ques­tions de l’entretien, l’on apprend ain­si qu’une douzaine de jour­nal­istes et de médias « ont été sérieuse­ment men­acés », mais qu’en fait on ne sait pas : les jour­nal­istes ont peur de dire qu’ils sont vic­times car, grands enfants qu’ils sont, ils craig­nent d’être encore plus attaqués s’ils attirent l’attention ; que « Réseau libre » veut « met­tre une balle dans la nuque » à 180 per­son­nes ; que le droit à l’information est men­acé ; que le Rassem­ble­ment nation­al men­ace la presse en boy­cottant des débats ; qu’un jour­nal­iste a été insulté à Orléans, un autre à Mont­pel­li­er ; que les jour­nal­istes « sont nom­breux à nous dire qu’ils font de plus en plus atten­tion à ce qu’ils écrivent », en par­ti­c­uli­er ceux de médias comme Street­Press alias le kebab des médias.

Le Pois­son de juil­let se ter­mine par un appel à ce que l’Union Européenne impose (tout de même) « des oblig­a­tions en matière de sécu­rité des jour­nal­istes ». La rubrique « humour » de Téléra­ma est née. Avec l’aimable com­plic­ité de RSF, l’ONG dev­enue police de la pen­sée des journalistes.

Voir aus­si : Un dossier sur RSF et un appel à nos lecteurs

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