Au lendemain de l’attentat qui le visait — dont cet article de l’OJIM analyse les ressorts — Donald Trump a annoncé à l’occasion de la convention républicaine à Milwaukee, le nom de son vice-président : James David Vance, sénateur de l’Ohio et figure pour certains aussi “controversée” que le leader du Parti républicain.
Trump en toge d’empereur romain repu
Mardi 16 juillet 2024, à Milwaukee, Nikki Haley et Ron DeSantis ont prêté allégeance au vainqueur des primaires du GOB. Dans un article, Le Monde décrit la scène :
« au cours d’une soirée électrique, ils ont prêté allégeance au même homme dont ils avaient critiqué le bilan, la personnalité, les excès. »
Tout s’organise pour les présidentielles de novembre autour du populaire candidat Trump Le gouverneur de Floride et l’ancienne ambassadrice à l’ONU :
« le gouverneur de Floride et l’ancienne ambassadrice à l’ONU, tous deux défaits et malmenés par Donald Trump pendant les primaires, ont plié le genou devant lui, assis en tribune tel un empereur romain silencieux, repu de compliments » explique Le Monde.
Défense de l’homme blanc
Ce fut également l’occasion d’adouber le jeune sénateur en tant que colistier. Cette décision relève d’un choix stratégique et révèle d’ores et déjà les orientations de la campagne d’un Donald Trump plus intense que jamais. Toujours pour Le Monde, ce « n’est pas une rupture, ni l’aube d’une ère nouvelle. Il s’agit d’un retour aux sources du trumpisme : la défense de l’homme blanc non diplômé, tourmenté par la désindustrialisation, déboussolé par ce qu’il perçoit comme une société trop permissive ». Cet événement est l’occasion idéale pour Le Monde, qui dédie un article à la biographie du colistier de Donald Trump. Décrit comme « ancien militaire, avocat de formation », le sénateur de l’Ohio serait, en cas de l’élection de Trump, « l’un des plus jeunes vice-présidents de l’histoire américaine » avec 39 ans.
Vance ou le rêve américain
Le roman autobiographique de J.D. Vance, Hillbilly Elegy. A Memoir of a Family and Culture in Crisis (Harper), permet de saisir un peu mieux le profil de l’homme politique à travers son histoire personnelle. Décrit comme « un best-seller vendu aux États-Unis à plus d’un million d’exemplaires sur cette Amérique déclassée qui a participé à la victoire électorale de Donald Trump » par Contrepoints, le personnage qui incarne le rêve américain et fait « mentir les probabilités » a également vu son livre adapté dans un film éponyme pour la plateforme Netflix. Hagiographique, le film reprend le parcours difficile d’un homme courageux, tiraillé entre sa famille et son avenir professionnel. Pour le magazine, les membres des « communautés sinistrées par le chômage, la pauvreté et la fin du rêve américain » peuvent « davantage s’identifier à ce dernier qu’à un Barack Obama ou une Hillary Clinton » considérés comme plus privilégiés.
L’Huma inquiète des divisions
Dans les lignes de L’Humanité, on peut trouver des analyses plus hostiles au sénateur : « Donald Trump a manié le chaud et le froid à l’ouverture de la convention républicaine » en appelant « à la concorde » et en choisissant « un colistier qui attise les divisions ». Il est certain que beaucoup n’ont pas oublié les opinions de Vance avant son revirement, qui n’avait pas hésité à qualifier Trump « de “connard cynique” ou de “Hitler américain” en raison de son exploitation de l’anxiété des “petits blancs” » comme le rappelle Libération.
Des sous de la technosphère pour les républicains
Le camp républicain a reçu une très bonne nouvelle pour ses deux candidats : « Elon Musk et Peter Thiel mettent leurs fortunes et leurs réseaux au service de Donald Trump et de J. D. Vance ». « Elon Musk va ainsi financer la campagne de ce dernier à hauteur de 45 millions de dollars (41,3 millions d’euros) par mois, soit environ 180 millions de dollars d’ici à la présidentielle de novembre. » La course présidentielle contre Kamala Harris est bien lancée, nous y reviendrons en septembre.
Voir aussi : Attentat contre Trump : Libération et Le Figaro sur la même ligne