Nous avons souvent dit du bien du « Diplo », dont la rédaction est totalement indépendante de celle du Monde. On peut discuter (comme il nous arrive de le faire) certaines de leurs analyses, on ne peut leur refuser de défendre des positions souvent hétérodoxes, argumentées, avec des articles d’une bonne longueur et bourrés de références. Leur dernier hors-série consacré à l’histoire, malicieusement intitulé Manuel d’autodéfense intellectuelle, vaut le détour.
32 dossiers et une boîte à outils
Il y a un peu de tout dans les dossiers et on peut picorer en fonction de ses préférences.
La famine organisée au Bengale par l’Angleterre en 1943 pour soutenir l’effort de guerre britannique, les promesses trahies de l’Occident à la Russie, les actions subversives des services de renseignements américains, la photo révisée de Mao Tse Toung où un des opposants à la révolution culturelle a opportunément disparu, les effets contre productifs de la guerre économique menée contre la Russie (se rappeler Bruno Lemaire « je mettrai l’économie russe à genoux »), en passant par le mythe du bon sauvage, il y en a pour tous les goûts.
Ne pouvant passer en revue la totalité des dossiers, nous avons sélectionné celui sur les « rouges-bruns ».
L’invention des rouges-bruns
Sous la signature de Sonia Combe, un dossier intéressant d’analyse – avec un plaidoyer pro-domo orienté à gauche – sur le réflexe « rejet des extrêmes » du monde libéral libertaire. Un réflexe qui in fine défend le statu quo. Quelques approximations sur Ernst Nolte et Stéphane Courtois n’obèrent pas un dossier discutable mais à lire.
Manuel d’autodéfense intellectuelle, histoire, en kiosque, 2024, 130 p., 14 €