Une « croisade anti-écolo ». C’est en ces mots que le site Reporterre définit les articles des médias de droite – et même, selon ce site, d’extrême-droite – sur le réchauffement climatique. On pourrait signaler à l’auto-proclamé « média de l’écologie » que les médias de gauche, eux, martèlent souvent – et parfois au mépris des faits — l’urgence climatique à tort et à travers.
La triple mission écologique des médias de droite : et alors ?
Selon Reporterre, les médias d’extrême-droite se sont chargés d’une triple mission : « nier le changement climatique, attaquer les militants, développer une “écologie de droite” ». Au reste, l’accusation n’est pas fausse. Certains médias s’attellent à discuter la thèse du réchauffement climatique ou la responsabilité qu’y a l’homme, ou le Français, ce qui équivaut à un crime de lèse-majesté. Les militants écologistes ne bénéficient pas dans les médias de droite d’un totem d’immunité qui justifierait toutes leurs actions, y compris les plus violentes. Enfin, une « écologie de droite » valorisant l’innovation et le mode de vie européen est bien en cours de développement.
Comment Reporterre défend l’idéologie écolo
Reporterre se donne la peine de lister les propos dissidents tenus dans les médias de droite. Sur CNews, un invité a affirmé que « le réchauffement climatique anthropique est un mensonge et une escroquerie ». Dans Punchline, Philippe Herlin a qualifié le réchauffement anthropique, donc d’origine humaine, de « complot qui justifie l’intervention de l’État dans nos vies ». Sur Sud Radio, le physicien François Gervais avait signalé à André Bercoff que le changement climatique était principalement le fait des cycles naturels et que les rapports du GIEC étaient « pseudo-scientifiques » et ne tenaient le discours qu’on leur connaît que pour obtenir des financements. Reporterre cite encore Ivan Rioufol parlant de « l’écologisme qui menace la France » ou de « la jeunesse manipulée des marches climat », le dossier de Valeurs actuelles « Climat : infos et intox », Pascal Praud qui fustige les « khmers verts », et Élisabeth Lévy qui estime que l’écologisme a « la couleur du totalitarisme, l’esprit du totalitarisme ».
Écologie : la droite a‑t-elle tort ?
Reporterre n’apporte dans cet article que peu de contradiction aux assertions fustigées, car son public est probablement déjà convaincu qu’elles sont fausses. Le sont-elles vraiment ? On sait depuis plusieurs années que la Terre a déjà connu des épisodes de chaleur plus importants qu’aujourd’hui, en des temps où l’humanité était bien moins développée, notamment au Moyen-âge, mais également aux premiers temps de notre planète. Le caractère anthropique du réchauffement est donc rien moins que certain, et s’il y a un « consensus » à ce sujet, c’est aussi parce que les scientifiques qui s’écartent de ce narratif sont systématiquement voués aux gémonies… notamment par des médias comme Reporterre. Les rapports du GIEC servent, de l’aveu même de ses membres, à défendre le budget de cet organisme, raison pour laquelle les résumés destinés aux décideurs politiques et aux journalistes pressés sont infiniment plus catastrophistes que les rapports intégraux. Ajoutons enfin que les militants écologistes qui n’ont que l’urgence climatique à la bouche demandent sans cesse des efforts, parfois aberrants, aux Français, en criant haro sur tous ceux qui font remarquer que la France n’est que pour 1% dans le réchauffement climatique anthropique. Si le totalitarisme est un mot à manier avec précaution, il s’applique en général assez bien aux idéologies qui refusent toute contradiction et cherche à s’imposer dans le quotidien des gens.
À gauche, une croisade « réchauffiste » ?
Qu’une grande partie de la droite remette en question le narratif écologiste, c’est donc exact. Qu’elle ait tort, cela reste à prouver. Que la gauche, elle, martèle ce même narratif, c’est visible. Ainsi, l’ensemble de la classe médiatique a ainsi repris l’information signalant que l’été 2024 était le plus chaud jamais enregistré dans le monde. Si Le Monde admet que « ces qualificatifs peuvent paraître excessifs, tant les derniers mois ont pu sembler maussades dans l’Hexagone », il s’empresse de préciser que « partout sur le globe, de la Laponie à l’Australie, en passant par la Chine et les États-Unis, des pays ont souffert de canicules, d’inondations, de sécheresses ou d’incendies causés par le dérèglement climatique d’origine humaine. Des calamités qui ont affecté des millions de personnes, tué des milliers d’entre elles et entraîné des milliards de dollars de pertes économiques. » Un plaidoyer vibrant qu’un militant de Greenpeace n’aurait pas renié. Les Échos affirment que « le dérèglement climatique lié aux activités humaines continue, implacablement, son œuvre mortifère » et liste les morts inscrits au compte du réchauffement climatique. TF1 explique même que « ces températures moyennes sont sans précédent depuis au moins 120.000 ans, selon les données de la paléoclimatologie, établies notamment grâce aux carottes de glace et de sédiments ». Une phrase surprenante qui va à l’encontre des données disponibles dans les ouvrages traitants du sujet.
La gauche libérale libertaire seule à pouvoir mener des combats ?
Les nombreux jeunes éco-anxieux qui choisissent de ne pas avoir d’enfants par peur de trop polluer sont une preuve que le narratif général concernant le réchauffement climatique est bel et bien catastrophiste, et cela n’a rien d’une bonne nouvelle. Alors que les médias de gauche ne cessent de répéter différentes nouvelles aussi effrayantes qu’exagérées, certains médias de droite choisissent de remettre en question certains poncifs. Sans nier le réchauffement (les vignerons en savent quelque chose et doivent s’y adapter), certains diront que c’est le travail des journalistes que d’informer. Malheureusement, pour d’autres comme Reporterre et ses confrères, le journaliste de grand chemin doit d’abord endoctriner.
Voir aussi : Vers une nouvelle loi Gayssot sur le climat ?