Mi-octobre 2024, dans un article intitulé « Diversité dans le cinéma et l’audiovisuel : du mieux mais encore beaucoup à faire » et signé de Chloé Delos-Eray, Télérama s’inquiétait une fois de plus de la façon dont seraient traitées les personnes « racisées » (rappelons que le concept de race va à l’encontre de la loi en France) dans les deux milieux cités.
Le chapeau de l’article
« Le collectif 50/50 organisait ce lundi 14 octobre une journée de réflexion pour mieux identifier les freins que rencontrent les comédiens racisés. Et mettre en oeuvre des solutions, depuis l’écriture du scénario jusqu’à la distribution ». Il s’agit donc de rendre compte d’une manifestation militante et activiste minoritaire. Pour l’heure, le cinéphile a encore pu échapper à un Comte de Monte-Christo et à un d’Artagnan « racisés » mais qui sait ce que réserve le futur proche ?
Un collectif qui a de la banane
C’est du moins ce que montre l’intitulé de l’entrée en matière de la table ronde organisée dans un amphithéâtre du centre culturel Césure (« lieu des savoirs inattendus ») : « Parlons diversité ethno-raciale ! ».
Césure ? Un site nous informe :
« L’ancien campus Censier de l’Université Sorbonne-Nouvelle devient CÉSURE pour trois ans : un tiers-lieu porté par Plateau Urbain en partenariat avec Yes We Camp axé sur la transmission des savoirs et savoir-faire, dans l’attente de sa réhabilitation par l’EPAURIF. Ce site de 25000 m² accueillant un vaste espace de travail pour 200 structures occupantes et 2000 étudiant·es depuis l’été 2022 devient un terrain d’expérimentation afin d’inventer de nouvelles manières d’apprendre les un·es des autres. Depuis mai 2023, CÉSURE accueille le grand public autour d’une programmation culturelle et festive, avec une cantine couplée à une boutique Emmaüs Campüs, un Grand Plateau de 1000 m², un amphithéâtre, une cour intérieure et bien d’autres espaces à découvrir ! ».
C’est tout plein d’activités très bobo d’extrême-gauche.
Du racisme antiblanc et antiraciste
Concernant le collectif 50/50 et la formulation de l’entrée en matière de la journée (« Parlons diversité ethno-raciale ! »), la pratique est devenue habituelle : revendiquer la réalité des races et des ethnies afin de « lutter » contre le racisme (mais parfois en interdisant les réunions aux personnes blanches), tel est le crédo actuel de « l’antiracisme » woke. Il y aurait donc des races et des ethnies diverses, que fait le gouvernement ? Le ministère de la culture finance-t-il le collectif 50/50 ? De quoi s’agit-il ? D’après son site le collectif 50/50 défend l’égalité et la parité dans le cinéma et l’audiovisuel. Les buts sont de « sensibiliser », « conscientiser », « inclure », « prévenir » et « agir ». Le collectif veut visibiliser « les invisibles » et « le matrimoine cinématographique ». Pour cela, il mène diverses actions, comme des mentorats ou un ciné-club. Le collectif publie aussi des études sur « la situation » dans le cinéma et l’audiovisuel, à l’appui de ses thèses. Il a 1159 adhérents. Ses partenaires ? Comme supposé ci-dessus… l’État finance. Les partenaires sont le ministère de la culture, le ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances et le ministère chargé de la ville. Il y a aussi Netflix, le CNC, La Fondation des femmes, la ville de Paris et l’Union Européenne.
Le site propose par ailleurs des ressources utilisables, par exemple pour des étudiants ou des enseignants, la plupart centrées sur le genre, les femmes, les violences sexuelles, le harcèlement et le sexisme. La préoccupation diversitaire est donc récente.
Ce que Télérama en pense
Pour l’hebdomadaire, c’est « l’occasion de faire un tour d’horizon du paysage médiatique français en présence de chercheurs et de professionnels de l’audiovisuel. L’occasion, aussi, de constats plus ou moins alarmants, tous tirés d’une étude récente et inédite, « la couleur des rôles » : un travail de fond, mené par deux universitaires et financé par le ministère de la culture ». Cette étude consiste en une centaine d’entretiens avec des comédiens et comédiennes « racisés ». Surtout à propos du casting. Résultat ? « Le bilan est formel : l’inclusion et la diversité peinent à s’y établir de façon pérenne, empêchées par un certain nombre de pratiques installées, de l’usage systématique des catégories ethno-raciales dès la rédaction du scénario aux différents degrés de ségrégation qui cloisonnent le travail actorial, en passant par le rapprochement systématique d’un certain type de comédiens avec un certain type de rôles… » (sans doute, ce que l’on retrouve pour les kebabs où jamais ne sont employés d’européens, ce qui mériterait une étude financée par l’Etat). Pour Télérama, le cheminement d’un comédien « racisé » tient du « chemin de croix ». La question serait celle de « l’identification » : un comédien noir ou maghrébin étant malheureusement identifié comme noir ou maghrébin.
Les choses peuvent-elles changer ? Oui. Une preuve : sur l’affiche de Ni chaînes ni maîtres n’apparaissent que les deux principaux acteurs, noirs. Camille Cottin et Benoit Magimel n’y sont pas. Une discrimination inversée que l’hebdomadaire ne relève pas.
Du kit et surtout du bonus !
Une citation dit beaucoup. Laurence Lascary, cofondatrice du collectif 50/50 :
« C’est un sujet sur lequel il est très compliqué de réfléchir, d’agir et d’évaluer puisque les statistiques ethno-raciales sont interdites en France (c’est exact, c’est pourtant très réclamé depuis longtemps afin de déterminer combien d’européens vivent encore sur le territoire). Parler de race est devenu tabou (c’est vrai. La faute à quelle idéologie depuis 60 ans ?). On nage en plein paradoxe ».
Le moment est venu d’agir. Donc, le collectif 50/50 voudrait mettre en œuvre « un kit de sensibilisation aux discriminations ethno-raciales et une plate-forme d’écoute qui favoriserait les signalements ». Il faudrait aussi un « bonus diversité semblable au bonus parité qui accorde 15 % d’aides supplémentaires aux films dont les équipes sont paritaires » (Etonnant, cela semble traduire une vision des genres sexués en deux genres seulement…).
La fin de la journée aurait été marquée par de l’enthousiasme. Les militants étant, selon Télérama, optimistes.