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Télérama de plus en plus woke woke woke

2 novembre 2024

Temps de lecture : 5 minutes
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Télérama de plus en plus woke woke woke

Temps de lecture : 5 minutes

Mi-octobre 2024, dans un article intitulé « Diversité dans le cinéma et l’audiovisuel : du mieux mais encore beaucoup à faire » et signé de Chloé Delos-Eray, Télérama s’inquiétait une fois de plus de la façon dont seraient traitées les personnes « racisées » (rappelons que le concept de race va à l’encontre de la loi en France) dans les deux milieux cités.

Le chapeau de l’article

« Le col­lec­tif 50/50 organ­i­sait ce lun­di 14 octo­bre une journée de réflex­ion pour mieux iden­ti­fi­er les freins que ren­con­trent les comé­di­ens racisés. Et met­tre en oeu­vre des solu­tions, depuis l’écriture du scé­nario jusqu’à la dis­tri­b­u­tion ». Il s’agit donc de ren­dre compte d’une man­i­fes­ta­tion mil­i­tante et activiste minori­taire. Pour l’heure, le cinéphile a encore pu échap­per à un Comte de Monte-Chris­to et à un d’Artagnan « racisés » mais qui sait ce que réserve le futur proche ?

Un collectif qui a de la banane

C’est du moins ce que mon­tre l’intitulé de l’entrée en matière de la table ronde organ­isée dans un amphithéâtre du cen­tre cul­turel Césure (« lieu des savoirs inat­ten­dus ») : « Par­lons diver­sité eth­no-raciale ! ».

Césure ? Un site nous informe :

« Lancien cam­pus Cen­si­er de lUni­ver­sité Sor­bonne-Nou­velle devient CÉSURE pour trois ans : un tiers-lieu porté par Plateau Urbain en parte­nar­i­at avec Yes We Camp axé sur la trans­mis­sion des savoirs et savoir-faire, dans lattente de sa réha­bil­i­ta­tion par lEPAURIF. Ce site de 25000 m² accueil­lant un vaste espace de tra­vail pour 200 struc­tures occu­pantes et 2000 étu­di­ant·es depuis l’été 2022 devient un ter­rain dexpéri­men­ta­tion afin dinven­ter de nou­velles manières dappren­dre les un·es des autres. Depuis mai 2023, CÉSURE accueille le grand pub­lic autour dune pro­gram­ma­tion cul­turelle et fes­tive, avec une can­tine cou­plée à une bou­tique Emmaüs Campüs, un Grand Plateau de 1000 m², un amphithéâtre, une cour intérieure et bien dautres espaces à décou­vrir ! ».

C’est tout plein d’activités très bobo d’extrême-gauche.

Du racisme antiblanc et antiraciste

Con­cer­nant le col­lec­tif 50/50 et la for­mu­la­tion de l’entrée en matière de la journée (« Par­lons diver­sité eth­no-raciale ! »), la pra­tique est dev­enue habituelle : revendi­quer la réal­ité des races et des eth­nies afin de « lut­ter » con­tre le racisme (mais par­fois en inter­dis­ant les réu­nions aux per­son­nes blanch­es), tel est le cré­do actuel de « l’antiracisme » woke. Il y aurait donc des races et des eth­nies divers­es, que fait le gou­verne­ment ? Le min­istère de la cul­ture finance-t-il le col­lec­tif 50/50 ? De quoi s’agit-il ? D’après son site le col­lec­tif 50/50 défend l’égalité et la par­ité dans le ciné­ma et l’audiovisuel. Les buts sont de « sen­si­bilis­er », « con­sci­en­tis­er », « inclure », « prévenir » et « agir ». Le col­lec­tif veut vis­i­bilis­er « les invis­i­bles » et « le mat­ri­moine ciné­matographique ». Pour cela, il mène divers­es actions, comme des men­torats ou un ciné-club. Le col­lec­tif pub­lie aus­si des études sur « la sit­u­a­tion » dans le ciné­ma et l’audiovisuel, à l’appui de ses thès­es. Il a 1159 adhérents. Ses parte­naires ? Comme sup­posé ci-dessus… l’État finance. Les parte­naires sont le min­istère de la cul­ture, le min­istère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diver­sité et de l’égalité des chances et le min­istère chargé de la ville. Il y a aus­si Net­flix, le CNC, La Fon­da­tion des femmes, la ville de Paris et l’Union Européenne.

Le site pro­pose par ailleurs des ressources util­is­ables, par exem­ple pour des étu­di­ants ou des enseignants, la plu­part cen­trées sur le genre, les femmes, les vio­lences sex­uelles, le har­cèle­ment et le sex­isme. La préoc­cu­pa­tion diver­si­taire est donc récente.

Ce que Télérama en pense

Pour l’hebdomadaire, c’est « l’occasion de faire un tour d’horizon du paysage médi­a­tique français en présence de chercheurs et de pro­fes­sion­nels de l’audiovisuel. L’occasion, aus­si, de con­stats plus ou moins alar­mants, tous tirés d’une étude récente et inédite, « la couleur des rôles » : un tra­vail de fond, mené par deux uni­ver­si­taires et financé par le min­istère de la cul­ture ». Cette étude con­siste en une cen­taine d’entretiens avec des comé­di­ens et comé­di­ennes « racisés ». Surtout à pro­pos du cast­ing. Résul­tat ? « Le bilan est formel : l’inclusion et la diver­sité peinent à s’y établir de façon pérenne, empêchées par un cer­tain nom­bre de pra­tiques instal­lées, de l’usage sys­té­ma­tique des caté­gories eth­no-raciales dès la rédac­tion du scé­nario aux dif­férents degrés de ségré­ga­tion qui cloi­son­nent le tra­vail acto­r­i­al, en pas­sant par le rap­proche­ment sys­té­ma­tique d’un cer­tain type de comé­di­ens avec un cer­tain type de rôles… » (sans doute, ce que l’on retrou­ve pour les kebabs où jamais ne sont employés d’européens, ce qui mérit­erait une étude financée par l’Etat). Pour Téléra­ma, le chem­ine­ment d’un comé­di­en « racisé » tient du « chemin de croix ». La ques­tion serait celle de « l’identification » : un comé­di­en noir ou maghrébin étant mal­heureuse­ment iden­ti­fié comme noir ou maghrébin.

Les choses peu­vent-elles chang­er ? Oui. Une preuve : sur l’affiche de Ni chaînes ni maîtres n’apparaissent que les deux prin­ci­paux acteurs, noirs. Camille Cot­tin et Benoit Mag­imel n’y sont pas. Une dis­crim­i­na­tion inver­sée que l’hebdomadaire ne relève pas.

Du kit et surtout du bonus !

Une cita­tion dit beau­coup. Lau­rence Las­cary, cofon­da­trice du col­lec­tif 50/50 :

« C’est un sujet sur lequel il est très com­pliqué de réfléchir, d’agir et d’évaluer puisque les sta­tis­tiques eth­no-raciales sont inter­dites en France (c’est exact, c’est pour­tant très réclamé depuis longtemps afin de déter­min­er com­bi­en d’européens vivent encore sur le ter­ri­toire). Par­ler de race est devenu tabou (c’est vrai. La faute à quelle idéolo­gie depuis 60 ans ?). On nage en plein paradoxe ».

Le moment est venu d’agir. Donc, le col­lec­tif 50/50 voudrait met­tre en œuvre « un kit de sen­si­bil­i­sa­tion aux dis­crim­i­na­tions eth­no-raciales et une plate-forme d’écoute qui favoris­erait les sig­nale­ments ». Il faudrait aus­si un « bonus diver­sité sem­blable au bonus par­ité qui accorde 15 % d’aides sup­plé­men­taires aux films dont les équipes sont par­i­taires » (Eton­nant, cela sem­ble traduire une vision des gen­res sex­ués en deux gen­res seulement…).

La fin de la journée aurait été mar­quée par de l’enthousiasme. Les mil­i­tants étant, selon Téléra­ma, opti­mistes.

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