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Élection américaine, Trump/Harris : un biais médiatique sans précédent !

3 novembre 2024

Temps de lecture : 4 minutes
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Élection américaine, Trump/Harris : un biais médiatique sans précédent !

Temps de lecture : 4 minutes

Selon le Media Resarch Center, 85 % de la couverture de Donald Trump par les trois principales chaînes américaines (ABC, CBS et NBC) est négative. 78 % de celle de Kamala Harris est positive. Un biais médiatique absolument sans précédent pour une élection présidentielle américaine, pire que pour les précédentes déjà peu équilibrées…

Toujours le même écart entre les candidats, de 2016 à 2024

En 2016, 91% du traite­ment médi­a­tique de Trump était négatif con­tre 79% pour Hillary Clin­ton, soit un écart de 13%. En 2020, 66% de la cou­ver­ture de Biden était pos­i­tive quand 92% de celle du prési­dent sor­tant était néga­tive, soit un écart de 26%. Aujourd’hui, cet écart atteint 63% en faveur de Harris !

Trump en vedette… négative

L’étude analyse le traite­ment médi­a­tique à par­tir du rem­place­ment de Biden par Har­ris (22 juil­let). Elle révèle que le nom­bre d’heures d’antennes accordées aux can­di­dats jusqu’en sep­tem­bre a été équili­brée (353 min­utes pour Har­ris, 355 pour Trump). En revanche, en octo­bre, il a été ques­tion de Trump 168 min­utes de plus (398 min­utes con­tre 230). Un rééquili­brage des­tiné à faire con­naître son pro­gramme ? Sûre­ment pas ! Ce temps sup­plé­men­taire a été alloué à mon­ter en épin­gle les scan­dales entourant le can­di­dat. Au total, 31% de la cou­ver­ture de Trump s’est con­cen­tré sur les con­tro­ver­s­es, notam­ment l’épisode du Capi­tole et ses déc­la­ra­tions met­tant en doute la régu­lar­ité des élec­tions de 2020. En com­para­i­son, les con­tro­ver­s­es con­cer­nant Kamala Har­ris n’ont représen­té que 5 % du temps qui lui a été consacré.

Tentative d’assassinat de Trump, pour CNN « un accident »

On ne s’étonnera donc pas de la manière lunaire dont les prin­ci­paux médias améri­cains ont rap­porté la ten­ta­tive d’assassinat de Don­ald Trump le 13 juil­let dernier. Pour rap­pel, CNN a par­lé d’un “acci­dent”, ABC News, d’une “fusil­lade”. Elon Musk s’était fendu d’un tweet assas­sin pour dénon­cer “la machine de pro­pa­gande” igno­minieuse des “médias tra­di­tion­nels” dif­fu­sant sans ver­gogne en direct par omis­sion volon­taire une fausse nou­velle. Un tel déséquili­bre donne du crédit aux attaques répétées de Don­ald Trump con­tre l’aristocratie médiatique.

Mais les médias font de moins en moins les élec­tions. Les électeurs sont de moins en moins dupes. Une étude de Gallup pub­liée récem­ment mon­tre que la con­fi­ance des Améri­cains dans leurs médias est his­torique­ment bas, par­ti­c­ulière­ment chez les con­ser­va­teurs. 31% de la pop­u­la­tion leur fait con­fi­ance, mais 36% absol­u­ment pas. En pom­piers pyro­manes, les médias de grands chemins s’inquiètent d’une polar­i­sa­tion crois­sante de la société qu’ils ne cessent d’alimenter.

Les médias français imitent servilement les médias américains

La cou­ver­ture médi­a­tique française se plie servile­ment aux ten­dances améri­caines, de manière plus ou moins explicite. Par exem­ple, le Figaro, dans un arti­cle de fond con­sacré au vaste scan­dale sex­uel impli­quant P. Did­dy, sug­gère, dans une brève incise, que Trump pour­rait être impliqué, sans men­tion­ner que les liens entre le rappeur et les démoc­rates sont plus que notoires.

Michel Yakovleff en gaffeur invétéré

Un retour sur la semaine écoulée illus­tre bien cette ten­dance. Lun­di 28 octo­bre, dans l’émission de Dar­ius Rochebin sur LCI, le général Michel Yakovl­eff (1) a déclaré , sans rire et sans preuves, que Trump était “téléguidé” par Pou­tine depuis qua­tre ans. La veille, France 5 a con­sacré deux émis­sions au can­di­dat. L’émission En Société, inti­t­ulée “Trump, la men­ace fas­ciste”, était suiv­ie par C Poli­tique, qui pro­po­sait le thème “Trump, le nou­veau vis­age du fas­cisme”. Le 23, cette même chaîne présen­tait dans C Ce Soir “Trump, un fas­cisme à l’américaine”, et dif­fu­sait trois jours plus tôt en prime time le doc­u­men­taire d’Antoine Witkin, “Opéra­tion Trump : les espi­ons russ­es à la con­quête de l’Amérique”. Les faux débats du ser­vice pub­lic tour­nent court et à la ritour­nelle antifas­ciste, sans qu’il ne soit jamais ques­tion de pro­gramme économique ou géopolitique.

À moins d’une semaine des élec­tions, les grands médias paniquent tan­dis que Trump et Har­ris sont au coude à coude et que Jeff Bezos a décidé que le Wash­ing­ton Post, jour­nal démoc­rate tra­di­tion­nel, ne prendrait pas par­ti. Qui sera en tête dans une semaine ? Réponse le 6 novembre.

Pour mémoire, Michel Yacov­l­eff est l’ancien vice-chef d’État-major du Shape, le com­man­de­ment suprême inter­al­lié pour les opéra­tions de l’OTAN, tout un programme.

Voir aus­si : Com­ment se débar­rass­er de Trump en dépit d’une pos­si­ble vic­toire à la prési­den­tielle ? Explications

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