Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Un député RN accède au conseil supérieur de l’AFP avec des pouvoirs très limités

8 novembre 2024

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Un député RN accède au conseil supérieur de l’AFP avec des pouvoirs très limités

Un député RN accède au conseil supérieur de l’AFP avec des pouvoirs très limités

Temps de lecture : 3 minutes

C’est une  première : début octobre 2024, à l’issue de la réunion de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, le député RN Bruno Bilde a été nommé pour accéder au conseil supérieur de l’Agence France Presse.

C’est à l’occasion de la com­mis­sion des affaires cul­turelles du 2 octo­bre 2024, au cours de laque­lle les com­mis­saires ont procédé aux nom­i­na­tions des députés au sein des organ­ismes extra­parlemen­taires, que le député du Rassem­ble­ment nation­al Bruno Bilde a été invité à siéger au sein du con­seil supérieur de l’AFP. Après Prisca Thévenot et Emmanuel Gré­goire, l’accès du député RN à un tel poste a sus­cité une cer­taine sur­prise puisque Bruno Bilde est perçu par cer­tains comme un « adver­saire de la presse ».

Une nomination plus honorifique qu’autre chose

« Ce n’est pas un organe stratégique », tente de se ras­sur­er le député Sarah Legrain, qui a occupé la même fonc­tion entre l’automne 2022 et juin 2024. Une remar­que qui, quoique peu flat­teuse pour ses pro­pres fonc­tions passées, n’est pas com­plète­ment erronée : à l’inverse d’un con­seil d’administration réguli­er, ce con­seil relèverait davan­tage d’un « con­seil de déon­tolo­gie » et serait rarement saisi. C’est la rai­son même pour laque­lle les députés NFP auraient préféré vot­er en faveur d’un député RN au sein d’une telle officine extra­parlemen­taire au lieu de le faire accéder aux con­seils de l’audiovisuel pub­lic – comme ce fut le cas pour Prisca Thévenot et Emmanuel Gré­goire. Avec trois places éli­gi­bles à de telles officines, le RN devait néces­saire­ment accéder à de tels postes, dis­tribués au pro­ra­ta du nom­bre des mem­bres des groupes. Ain­si, les députés RN Car­o­line Par­men­tier et Béné­dicte Auzan­ot ont obtenu des places au Con­seil supérieur des pro­grammes et au Con­seil d’orientation stratégique de l’Institut français.

Radio France et France Télévisions : chasse gardée du conformisme

Pour les députés de gauche, « le pire a été évité ». « Moi, a ain­si expliqué le député appar­en­té Ensem­ble pour la République Belkhir Bel­had­dad dans un lan­gage fleuri, ça me fait chi­er de leur don­ner ce genre d’accès, mais on n’avait pas le choix, c’est le plus gros groupe d’opposition, et on a surtout voulu éviter qu’ils aient Radio France et France Télévisions ».

Eu égard à la volon­té réitérée du groupe RN de pri­va­tis­er l’audiovisuel pub­lic, la présence de députés de ce groupe au sein des con­seils d’administration de ces deux organes n’eût pas man­qué de piquant.

À gauche, on voit aus­si la nom­i­na­tion de Bruno Bilde comme une stratégie con­certé du RN pour s’immiscer dans les affaires cul­turelles. « C’est une façon pour eux de con­tin­uer à s’institutionnaliser, à se faire du réseau, et c’est ça qui les intéresse », explique la LFI Sarah Legrain à Libéra­tion tan­dis que la rivale du député à Hénin-Beau­mont, Marine Ton­de­lier, déplore auprès de Médi­a­part : « Il s’est tou­jours van­té d’avoir un pou­voir de nui­sance. Ce siège au con­seil supérieur de l’AFP est une corde de plus à son arc. »

Voir aus­si : Vote syn­di­cal à l’AFP, gauche et extrême gauche dominent

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés