Lors des Assises du journalisme 2013, qui se tenaient à Metz cette année, Edwy Plenel, fondateur de Mediapart, a vanté les mérites de son modèle économique et fustigé la presse gratuite.
Lancé en 2008, Mediapart est « rentable depuis trois ans, avec un pourcentage de résultat par rapport au chiffre d’affaires de 11% à 12%, digne d’un fonds d’investissement », a assuré Edwy Plenel. Le site « approche les 81 000 abonnés actifs individuels payants, davantage que le nombre d’abonnés tous supports de Libération, qui est de 72 000 ». Le Monde a, pour sa part, 50 000 abonnés à sa formule payante en ligne, a confié Sylvie Kauffmann, directrice de la rédaction du Monde qui était également présente à Metz.
Edwy Plenel a appelé à « éviter le piège de la gratuité de l’information » et a invité les médias à ne « dépendre uniquement de [leurs] lecteurs ». Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart, a ajouté qu’il était « très difficile d’enquêter » sur des affaires liées aux entreprises privées, potentiellement annonceurs, lorsque son modèle reposait sur la publicité.
Une prise de position qui a irrité le rédacteur en chef adjoint du site gratuit Rue89, Yann Guégan, qui a publié sur Twitter qu’il était « imbécile, injuste et sectaire de juger un média et sa rédaction uniquement par son mode de financement ».
De son côté, Patrick de Saint-Exupéry, cofondateur de la revue XXI (qui fonctionne sans publicité), a invité Edwy Plenel à « ne pas réduire le journalisme à Mediapart ». Rappelons que le Club des amis de Mediapart regroupe des gens tels que Xavier Niel, cofondateur d’Iliad-Free et actionnaire pour 200 000 euros, ou encore Maurice Lévy, PDG de Publicis Groupe... Bientôt une enquête de Mediapart sur Free et Publicis ?
L’Ojim était aux Assises du journalisme à Metz
Voir le portrait que l’Ojim a consacré à Edwy Plenel
Crédit photo : Xavier Malafosse via Wikimedia (cc)