Quand un nouvel actionnaire prend d’un coup 49% des parts d’une société, il est quasi certain qu’une clause (confidentielle ou affichée) lui permettra de dépasser les 50% dans un avenir déterminé. C’est ce qui a failli se passer avec Daniel Křetínský qui voulait s’offrir le bulletin du CAC40, alias L’Opinion, jusqu’au moment où le train a déraillé.
L’ogre toujours affamé
Si son investissement dans Le Monde a été un échec, le roi du charbon et du lignite est à la tête d’un joli empire médiatique et intellectuel :
- Elle ;
- Marianne (qui n’est plus en vente) ;
- Franc-tireur, organe officieux de l’extrême centre ;
- Télé 7 jours ;
- Editis ;
- Tf1 (9%) ;
- Loopsider (participation) ;
- Louie média (participation) ;
- Libération (patron virtuel de fait, créancier principal avec plus de 40M€ de prêts) ;
- RéelsTV, fréquence de la TNT gracieusement attribuée par l’ARCOM à la place de C8 ou de NRJ12 ;
- De nombreux médias tchèques etc.
L’Opinion déficitaire
Selon La Lettre, l’Opinion serait déficitaire depuis sa création en 2013. Il est vrai que lorsqu’on a comme actionnaires la famille Bettencourt, Bernard Arnault ou Rupert Murdoch (via le Dow Jones) on peut assurer les fins de mois de l’organe privé du CAC40. Mais les actionnaires, mêmes très à l’aise, sont fatigués de remettre au pot régulièrement et l’ont fait savoir.
Nicolas Beytout est le premier actionnaire de son groupe et va donc partir à la recherche d’un nouvel apport d’argent frais. Un autre ogre, Rodolphe Saadé, qui avait été en négociation en 2023 pour une possible entrée au capital pourrait revenir dans la course, mais il a la réputation d’être aussi dur en affaires que le Tchèque Křetínský.
Voir aussi : Daniel Křetínský, infographie