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Jean-Marie Le Pen : les médias toujours aveugles

18 janvier 2025

Temps de lecture : 5 minutes
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Jean-Marie Le Pen : les médias toujours aveugles

Temps de lecture : 5 minutes

Jean-Marie Le Pen décédé, la plupart des médias doivent, pour le dénigrer en gardant le peu de crédibilité qui leur reste, affirmer que le Menhir avait tort sur tout. Ils le font donc, au mépris des chiffres, des faits, bref, du réel.

Voir aus­si : Jean-Marie Le Pen : mal­gré elles, les fêtes autour de sa mort le célèbrent à leur façon

Jean-Marie Le Pen avait tort, c’est la gauche qui le dit

L’une des activ­ités favorites de l’ensemble de la presse con­siste à dire que Jean-Marie Le Pen avait tort. L’Humanité cite notam­ment Alain Jamet. Cet ancien dirigeant du Front Nation­al avait créé le slo­gan « un mil­lion d’immigrés, c’est un mil­lion de chômeurs en plus ». Dans le doc­u­men­taire de France 5, il recon­naît que « c’est math­é­ma­tique­ment faux, mais c’est effi­cace ». L’Humanité dénonce : « c’est sur ce men­songe que le Front Nation­al a prospéré, imposant l’idée que l’immigration est « trop impor­tante », qu’elle « men­ace notre iden­tité » et « crée de l’insécurité » ». Quel men­songe ? Aucun électeur sérieux (et il y a des électeurs peu sérieux partout, y com­pris à gauche) ne croit que tous les immi­grés soient de futurs chômeurs. Par con­tre, un grand nom­bre d’électeurs sérieux, plus nom­breux à droite qu’à gauche, savent que le taux de chô­mage est plus élevé chez les immi­grant extra-européens, qu’ils sont sur­représen­tés dans les crimes et dél­its et qu’ils représen­tent plusieurs cen­taines de mil­liers d’entrées chaque année dans un pays qui ne fait plus d’enfants.

Pour Jean-Michel Apathie, Jean-Marie Le Pen est un nain

La gauche per­siste pour­tant. Dans La Mon­tagne, Jean-Michel Apathie, présen­té comme un « jour­nal­iste poli­tique recon­nu », pub­lie une chronique affir­mant que « cet homme, toute sa vie, s’est trompé sur tout ». Jean-Marie Le Pen a batail­lé pour que l’Algérie reste française « alors qu’en vérité elle ne l’a jamais été », ne par­ticipe pas à mai 68, « s’est opposé à la con­struc­tion européenne, ne com­prenant décidé­ment rien aux souhaits des Français ». Les erreurs de Jean-Michel Apathie sont rel­a­tive­ment évi­dentes. L’Algérie fut telle­ment française qu’avant la coloni­sa­tion, elle n’existait pas. Mai 68 est une étape de libéral­i­sa­tion vio­lente qui per­me­t­tra notam­ment la défense de la pédocrim­i­nal­ité par des titres comme Libéra­tion, et sur laque­lle de nom­breux Français revi­en­nent aujourd’hui. Les Français se sont opposés à l’établissement d’une con­sti­tu­tion pour l’Europe en 2005 et il a fal­lu con­tourn­er le référen­dum où ils l’exprimaient pour pour­suiv­re la con­struc­tion européenne. Jean-Michel Apathie s’accroche pour­tant et dénonce « autant d’erreurs patentes qui ne lais­sent aucun espoir de postérité. » Il remar­que même que Marine Le Pen « sem­ble déplor­er davan­tage la perte du père que celle du dirigeant poli­tique », comme si c’était une preuve qu’il « ne reste rien de l’œuvre poli­tique [de Jean-Marie Le Pen]. » Rien, si ce n’est le par­ti qui rassem­ble un tiers des Français. On ver­ra qui de Jean-Marie Le Pen ou Jean-Michel Apathie sera dans les livres d’histoire.

À Libéra­tion, c’est Magyd Cher­fi, écrivain et chanteur auquel sa mère dis­ait « sois Français mais ne le deviens pas », qui affirme que Jean-Marie Le Pen avait tort. « Il a réus­si à impos­er l’idée saugrenue du « blanc » en dan­ger, celle du grand rem­place­ment, celle de la guerre de civil­i­sa­tion. » Le Grand rem­place­ment, c’est Renaud Camus. La guerre de civil­i­sa­tion, c’est Samuel Hut­ting­ton. Un quart des prénoms don­nés en Île-de-France sont d’origine arabe et on compte 2 600 mosquées en France, con­tre huit en 1975. Comme le dit Pas­cal Praud sur Europe 1 et n’en déplaise à Jean-Michel Apathie, et Magyd Cher­fi force est de recon­naître que Jean-Marie Le Pen avait par­fois raison.

Voir aus­si : Jean-Michel Aphatie, portrait

Jean-Marie Le Pen, le symbole d’un nouveau monde ?

Sur RMC BFM TV, Apolline de Mal­herbe rece­vait Alain Duhamel. Le face-à-face est intéres­sant. Alain Duhamel est de la généra­tion de Jean-Marie Le Pen et, bien qu’il ne partage pas ses idées, on sent un cer­tain respect pour ce qu’il a accom­pli. Ain­si, bien qu’il le décrive comme quelqu’un de « nar­cis­sique, très orgueilleux, qui voulait s’imposer comme quelqu’un de dif­férent des autres », il affirme que « c’est lui qui a fait pro­gress­er » les idées qu’il por­tait et qu’il a su « met­tre sur pied le logi­ciel de l’extrême-droite. » De l’autre côté se trou­ve Apolline de Mal­herbe, bien plus jeune, étant née, puis ayant gran­di et mûri dans la détes­ta­tion du Front puis du Rassem­ble­ment Nation­al et dans le roman noir de Jean-Marie Le Pen. Elle point­era ain­si que le par­ti a été fondé « à par­tir de sous-grou­pus­cules par­fois enne­mis les uns des autres », et que Jean-Marie Le Pen « a com­mencé par une vio­lence physique », avec force mim­iques et into­na­tions choquées. Jean-Marie Le Pen s’étant, dans un extrait face à Alain Duhamel dif­fusé au cours de l’émission, défi­ni comme démoc­rate, Apolline de Mal­herbe reprend le mot « Démoc­rate ? — Répub­li­cain… répond Alain Duhamel sur le plateau. Et encore…  — Répub­li­cain ? s’exclame Apolline de Mal­herbe. Vous le met­triez dans l’arc répub­li­cain ? – Non, ce n’est pas ce que je veux dire. – Ah ! » Soulage­ment, le nar­ratif a fail­li vol­er en éclats.

L’héritage de Jean-Marie Le Pen, c’est, entre bien d’autres choses, d’avoir per­mis à ses idées, partagées par de nom­breux Français, d’être représen­tées élec­torale­ment. C’est grâce à cela que ces idées, pro­gres­sive­ment, ont pu être égale­ment dif­fusées dans les médias, au grand dam de la majeure par­tie de la presse française de grand chemin.

Voir aus­si : Alain Duhamel, portrait

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