Jean-Marie Le Pen décédé, la plupart des médias doivent, pour le dénigrer en gardant le peu de crédibilité qui leur reste, affirmer que le Menhir avait tort sur tout. Ils le font donc, au mépris des chiffres, des faits, bref, du réel.
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Jean-Marie Le Pen avait tort, c’est la gauche qui le dit
L’une des activités favorites de l’ensemble de la presse consiste à dire que Jean-Marie Le Pen avait tort. L’Humanité cite notamment Alain Jamet. Cet ancien dirigeant du Front National avait créé le slogan « un million d’immigrés, c’est un million de chômeurs en plus ». Dans le documentaire de France 5, il reconnaît que « c’est mathématiquement faux, mais c’est efficace ». L’Humanité dénonce : « c’est sur ce mensonge que le Front National a prospéré, imposant l’idée que l’immigration est « trop importante », qu’elle « menace notre identité » et « crée de l’insécurité » ». Quel mensonge ? Aucun électeur sérieux (et il y a des électeurs peu sérieux partout, y compris à gauche) ne croit que tous les immigrés soient de futurs chômeurs. Par contre, un grand nombre d’électeurs sérieux, plus nombreux à droite qu’à gauche, savent que le taux de chômage est plus élevé chez les immigrant extra-européens, qu’ils sont surreprésentés dans les crimes et délits et qu’ils représentent plusieurs centaines de milliers d’entrées chaque année dans un pays qui ne fait plus d’enfants.
Pour Jean-Michel Apathie, Jean-Marie Le Pen est un nain
La gauche persiste pourtant. Dans La Montagne, Jean-Michel Apathie, présenté comme un « journaliste politique reconnu », publie une chronique affirmant que « cet homme, toute sa vie, s’est trompé sur tout ». Jean-Marie Le Pen a bataillé pour que l’Algérie reste française « alors qu’en vérité elle ne l’a jamais été », ne participe pas à mai 68, « s’est opposé à la construction européenne, ne comprenant décidément rien aux souhaits des Français ». Les erreurs de Jean-Michel Apathie sont relativement évidentes. L’Algérie fut tellement française qu’avant la colonisation, elle n’existait pas. Mai 68 est une étape de libéralisation violente qui permettra notamment la défense de la pédocriminalité par des titres comme Libération, et sur laquelle de nombreux Français reviennent aujourd’hui. Les Français se sont opposés à l’établissement d’une constitution pour l’Europe en 2005 et il a fallu contourner le référendum où ils l’exprimaient pour poursuivre la construction européenne. Jean-Michel Apathie s’accroche pourtant et dénonce « autant d’erreurs patentes qui ne laissent aucun espoir de postérité. » Il remarque même que Marine Le Pen « semble déplorer davantage la perte du père que celle du dirigeant politique », comme si c’était une preuve qu’il « ne reste rien de l’œuvre politique [de Jean-Marie Le Pen]. » Rien, si ce n’est le parti qui rassemble un tiers des Français. On verra qui de Jean-Marie Le Pen ou Jean-Michel Apathie sera dans les livres d’histoire.
À Libération, c’est Magyd Cherfi, écrivain et chanteur auquel sa mère disait « sois Français mais ne le deviens pas », qui affirme que Jean-Marie Le Pen avait tort. « Il a réussi à imposer l’idée saugrenue du « blanc » en danger, celle du grand remplacement, celle de la guerre de civilisation. » Le Grand remplacement, c’est Renaud Camus. La guerre de civilisation, c’est Samuel Huttington. Un quart des prénoms donnés en Île-de-France sont d’origine arabe et on compte 2 600 mosquées en France, contre huit en 1975. Comme le dit Pascal Praud sur Europe 1 et n’en déplaise à Jean-Michel Apathie, et Magyd Cherfi force est de reconnaître que Jean-Marie Le Pen avait parfois raison.
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Jean-Marie Le Pen, le symbole d’un nouveau monde ?
Sur RMC BFM TV, Apolline de Malherbe recevait Alain Duhamel. Le face-à-face est intéressant. Alain Duhamel est de la génération de Jean-Marie Le Pen et, bien qu’il ne partage pas ses idées, on sent un certain respect pour ce qu’il a accompli. Ainsi, bien qu’il le décrive comme quelqu’un de « narcissique, très orgueilleux, qui voulait s’imposer comme quelqu’un de différent des autres », il affirme que « c’est lui qui a fait progresser » les idées qu’il portait et qu’il a su « mettre sur pied le logiciel de l’extrême-droite. » De l’autre côté se trouve Apolline de Malherbe, bien plus jeune, étant née, puis ayant grandi et mûri dans la détestation du Front puis du Rassemblement National et dans le roman noir de Jean-Marie Le Pen. Elle pointera ainsi que le parti a été fondé « à partir de sous-groupuscules parfois ennemis les uns des autres », et que Jean-Marie Le Pen « a commencé par une violence physique », avec force mimiques et intonations choquées. Jean-Marie Le Pen s’étant, dans un extrait face à Alain Duhamel diffusé au cours de l’émission, défini comme démocrate, Apolline de Malherbe reprend le mot « Démocrate ? — Républicain… répond Alain Duhamel sur le plateau. Et encore… — Républicain ? s’exclame Apolline de Malherbe. Vous le mettriez dans l’arc républicain ? – Non, ce n’est pas ce que je veux dire. – Ah ! » Soulagement, le narratif a failli voler en éclats.
L’héritage de Jean-Marie Le Pen, c’est, entre bien d’autres choses, d’avoir permis à ses idées, partagées par de nombreux Français, d’être représentées électoralement. C’est grâce à cela que ces idées, progressivement, ont pu être également diffusées dans les médias, au grand dam de la majeure partie de la presse française de grand chemin.
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