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Konbini, bientôt fini ?

29 janvier 2025

Temps de lecture : 3 minutes
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Konbini, bientôt fini ?

Temps de lecture : 3 minutes

Konbini c’est l’application fourre-tout des jeunes prisonniers de l’imaginaire libéral libertaire.

Pas mal de sexe dans des déclinaisons déroutantes, un peu de nazi, de l’intersectionnel (ou coup double banlieue/LGBT), du « woke »… Mais aussi des sujets fondamentaux du type : Peut-on utiliser nos règles pour un soin du visage ?

On trou­ve aus­si un peu de con­tenu men­songer comme l’histoire de ce jeune homme qui a vécu 10 ans avec des chevreuils et en a écrit un beau livre — mais qui en réal­ité a men­ti… Kon­bi­ni ne cor­rig­era pas pour autant son con­tenu sur le sujet.

Voir aus­si : Pho­to retouchée : l’Associated Press accusée de racisme

Plan de licenciement

La rédac­tion de Kon­bi­ni est décimée. Dans un com­mu­niqué du 9 jan­vi­er 2025, la société des jour­nal­istes du pure-play­er a indiqué qu’un plan mas­sif de licen­ciement avait poussé un quart de la rédac­tion vers la sor­tie. Un plan bru­tal mis en place par le groupe DS, dirigé par Geof­froy La Roca, et dont les jus­ti­fi­ca­tions ne sont pas claires.

Une « grande famille » peu familiale

Dans son com­mu­niqué, la société des jour­nal­istes revient sur l’ampleur inédite de ce plan de licen­ciement. Ini­tiale­ment, neuf per­son­nes étaient con­cernées. Finale­ment, huit sont licen­ciées, par­mi lesquelles sept femmes, con­fig­u­ra­tion qui porte un sérieux coup à la par­ité et à la diver­sité « déjà peu présente » au sein de la rédac­tion de Kon­bi­ni.

Pour­tant, lors du rachat en févri­er 2024, Geof­froy la Roca avait promis de ne pas avoir recours à un plan de licen­ciement. Si cer­taines per­son­nes sont par­ties suite à des claus­es de ces­sion, per­son­nes n’attendait l’annonce du plan en octo­bre 2024. Dans le com­mu­niqué, les jour­nal­istes taclent aus­si David Creuzot, actuel directeur de la rédac­tion de Kon­bi­ni, qui n’a pas assisté aux réu­nions stat­u­ant sur l’avenir de ce qu’il nomme « sa grande famille ». Aurait-il préféré sa place à sa « famille » ?

Licenciements économiques ?

L’une des prin­ci­pales ques­tions en sus­pens reste de savoir pourquoi licenci­er un quart de la rédac­tion ? Des raisons économiques ont été invo­quées. La pub­lic­ité en ligne génér­erait des revenus en dessous des objec­tifs fixés et il faudrait donc main­tenir une cer­taine rentabil­ité. Par ailleurs, les pro­jec­tions finan­cières pour l’année 2025 sont opti­mistes, une affir­ma­tion qui inter­roge davantage.

Konbini trop gauchiste ?

Peu con­va­in­cu par les motifs économiques, la rédac­tion pense davan­tage à une reprise en main de la rédac­tion par le pro­prié­taire. Con­nu pour sa ligne très à gauche, Kon­bi­ni est un média cli­vant qui ne fait pas l’unanimité, ce qui ne lui per­met pas d’élargir son pub­lic. Par ailleurs, les derniers développe­ments du con­flit israé­lo-pales­tinien n’ont pas amélioré l’image de Kon­bi­ni, à tel point qu’Arthur souhaité que le nou­veau pro­prié­taire fasse du ménage au sein de la rédac­tion. S’il s’agit d’une sim­ple déc­la­ra­tion, elle souligne l’image que ren­voie le média. Enfin, le com­mu­niqué indique que le nou­veau pro­prié­taire s’est plusieurs fois vu reto­quer des sujets par sa rédac­tion, indi­quant au pas­sage les rela­tions ten­dues entre les deux parties.

Voir aus­si : Kon­bi­ni, infographie

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