Les médias centraux semblent de plus en plus affolés par la multiplication, et souvent le succès, des médias alternatifs qui rejettent le « politiquement correct ».
Face à ce phénomène qui séduit un public croissant, lassé de la déconnexion de plus en plus criante d’une partie des « élites médiatiques » vis à vis des préoccupations et des réalités vécues par la population, leur stratégie est le dénigrement et la volonté d’assimiler la « réinformation » à une « désinformation », peu sérieuse, manipulatrice, quand elle ne serait pas « complotiste ». D’où la multiplication des prétendus « fact checkers », régulièrement démasqués pour ce qu’ils sont le plus souvent : des policiers idéologiques chargés de maintenir à toutes forces le traitement de l’information dans le cadre d’un certain conformisme.
Alliance, ma belle alliance
C’est dans ce contexte que l’on apprend la création par des médias du service public français associés à d’autres confrères européens et internationaux d’une « Alliance pour les faits » (Public Service Medias — Alliance for facts). Inaugurée le 10 février lors du « Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle », l’initiative est portée par Radio France, France Télévisions, France Médias Monde, l’INA, TV5Monde (bref, quasi tous les parangons du « médiatiquement correct » hexagonal) ainsi que Sveriges Radio en Suède, LRT en Lituanie, RTVE en Espagne et Radio-Canada.
Un réseau pour la censure ?
Cette nouvelle « alliance » sera constituée d’un réseau mondial d’experts en OSINT (renseignement d’origine sources ouvertes) et de journalistes spécialisés en investigation numérique. Bref, des nouveaux « fact checkers » mais cette fois au niveau international !
Le réseau est soutenu par le Comité News de l’Union européenne de radio-télévision (UER), institution créée en 1950 et qui fut notamment présidée par la grande croisée anti « mâles blancs » Delphine Ernotte. Encore une garantie d’indépendance et d’ouverture au pluralisme politique…
« Ce réseau facilitera la coopération, le partage des bonnes pratiques et des outils utiles à tous (y compris ceux basés sur l’IA) ainsi que la mutualisation des ressources afin de renforcer la capacité des médias de service public à enquêter sur les réseaux sociaux et l’écosystème numérique » peut-on lire dans le communiqué annonçant le lancement de ce nouvel (et énième !) organe de surveillance. « L’Alliance pour les faits » a par ailleurs déjà publié son premier rapport sur l’IA et le journalisme (disponible en ligne). Nous y reviendrons.
On pourra légitimement s’interroger sur l’utilité et la pertinence de la création de ce nouvel organe de contrôle à l’heure où les révélations liées aux financements généreusement octroyés par l’agence américaine USAID devraient plutôt pousser les médias institutionnels à balayer devant leur porte avant de s’ériger en gardiens de la « vérité » et de « l’indépendance », se permettant de distribuer les bons et les mauvais points aux journalistes et lanceurs d’alerte véritablement libres.