Communication internationale : Anastasia Colosimo quitte le navire élyséen

Elle quitte l’Élysée au profit d’Ellipse Group : Anastasia Colosimo, conseillère communication internationale d’Emmanuel Macron quitte le navire présidentiel pour prendre la tête du développement commercial d’une entreprise privée.

Fini les ors du palais prési­den­tiel : Anas­ta­sia Colosi­mo quitte Emmanuel Macron au prof­it d’une entre­prise dont la spé­cial­ité est de faire « financer et con­stru­ire des équipements dans des pays aux finances con­traintes ».

Un départ servi par un carnet d’adresses juteux

Après plus de deux ans passés auprès du prési­dent de la république, la jeune femme de 34 ans entend donc rejoin­dre « une entre­prise qui fait ce dont [elle a] tou­jours rêvé : ren­forcer le développe­ment des pays émer­gents ». L’arrivée de l’ancienne con­seil­lère com­mu­ni­ca­tion inter­na­tionale est sans doute vue comme une aubaine pour le groupe au chiffre d’affaires de 187 mil­lions d’euros (2023) qui entend dévelop­per une activ­ité spa­tiale à coût mod­éré et une activ­ité minière dans de nou­veaux pays dans lesquels sa nou­velle recrue aura un car­net d’adresses fourni. Ayant déjà tra­vail­lé dans le Golfe comme chef de cab­i­net pour l’entrepreneur Richard Attias (2019–2020), pour qui elle organ­i­sait des évène­ments d’influence pour le prince héri­ti­er Mohammed bin Salman al-Saoud, elle devrait pour­voir trou­ver des réseaux dans cette par­tie du monde. Égale­ment rus­so­phone, elle pour­rait être utile à la société en Asie cen­trale, notam­ment dans les pays ayant exprimé leur souhait de coopéra­tion avec l’Europe dans les secteurs con­cernés par Ellipse Group.

Quel bilan pour la communication internationale française ? 

À l’heure où Paris a franche­ment per­du son influ­ence dans les pays du Sahel, le bilan de la com­mu­ni­ca­tion française inter­na­tionale laisse à désir­er. Des ten­sions avec le Séné­gal ou le Tchad qui ne sont pas exclu­sives : la France peine égale­ment à se faire enten­dre à Alger, en Israël ou aux États-Unis. Si ce départ après deux ans d’exercice n’est pas une sit­u­a­tion excep­tion­nelle, ce bilan en demi-teinte, tout comme la plainte de l’Association de la presse prési­den­tielle dont elle fut l’objet lais­sent augur­er un change­ment de style de com­mu­ni­cant pour la rem­plac­er. C’est en effet Pas­cal Con­favreux, porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, qui est pressen­ti pour rem­plac­er Colosi­mo à l’Élysée. Ce départ a égale­ment lieu dans une atmo­sphère très fin de règne, mar­quée par la défi­ance impor­tante vis-à-vis du chef de l’État et par l’indécision quant à l’avenir d’Alexis Kohler, secré­taire général de l’Élysée mis en exa­m­en pour prise illé­gale d’intérêts en 2022.

Le trans­fert de l’ancienne pro­fesseur de Sci­ences Po Paris et ex-chroniqueur de France Cul­ture et i24 News doit cepen­dant être validé par la Haute autorité pour la trans­parence et la vie publique, qui se pronon­cer sur ce pas­sage dans le secteur privé d’un nou­veau mem­bre du cab­i­net élyséen.