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Mauvaise passe pour le pôle news du Figaro

28 février 2025

Temps de lecture : 3 minutes
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Mauvaise passe pour le pôle news du Figaro

Temps de lecture : 3 minutes

Les lecteurs de l’Observatoire du journalisme, ou de manière plus globale quiconque s’intéresse à la santé de la presse sait que le papier seul n’est désormais plus rentable. Les exemples de pertes financières causées par la presse papier au sein d’un groupe de presse sont légion. Nouvelle illustration de cette situation avec le pôle news du Figaro.

15M€ de pertes en deux ans

C’est La Let­tre qui nous apprend, s’appuyant sur un doc­u­ment trans­mis au CSE du pôle news du Figaro le 4 févri­er 2025, la sit­u­a­tion finan­cière déli­cate du pôle. Depuis deux ans la struc­ture enreg­istre des pertes finan­cières con­séquentes. En 2023, le chiffre d’affaires s’élevait à 197,6 mil­lions d’euros pour une perte d’exploitation de 8 mil­lions. En 2024, le chiffre d’affaires baisse à 196,9 mil­lions d’euros quand les pertes s’élèvent à 7 mil­lions. Ces mau­vais chiffres com­pren­nent les titres suiv­ants : Le Figaro, Le Figaro.fr, Le Figaro Mag­a­zine, TV Mag­a­zine et enfin Le Figaro TV. 

C’est ce dernier titre qui explique en par­tie ces mau­vais chiffres. Le lance­ment en 2023 du Figaro TV sur le canal 34 en Île-de-France a engen­dré des pertes finan­cières, près de 5 mil­lions en 2024. Cepen­dant Marc Feuil­lée, directeur général du groupe Figaro, et Bertrand Gié, directeur du pôle news, con­tes­tent ces chiffres. Les deux hommes avan­cent que le groupe est béné­fi­ci­aire si l’on inclut les chiffres de Madame Figaro ain­si que les activ­ités hors-séries.

Ce con­stat con­firme un élé­ment facile­ment observ­able : ce n’est plus par la presse papi­er que les gens s’informent. Pourquoi aller au kiosque quand sor­tir son télé­phone de sa poche donne la même chose ?

Économies en vue

Logique­ment ces chiffres entraî­nent des économies à venir. Douze sup­pres­sions de postes sont prévues en 2025. C’est une sit­u­a­tion qui sem­ble générale dans la presse. Il y a quelques temps, nous évo­quions une sit­u­a­tion sem­blable chez Kon­bi­ni. En 2025, la presse papi­er française ne peut sur­vivre que par les injec­tions régulières de liq­uid­ités provenant des poches d’un riche mécène (en cap­i­tal ou en prêt) ou de l’État (sub­ven­tions). Libéra­tion ou Le Monde en sont deux par­faits exem­ples. Sans ces sou­tiens, des déci­sions rad­i­cales doivent êtres pris­es. 20 Min­utes a dû sup­primer en 2024 l’édition de son jour­nal papi­er faute de sou­tiens financiers suffisants.

Le Figaro est égale­ment vic­time de l’augmentation des coûts. En 2018, un numéro papi­er coû­tait 49 cen­times à fab­ri­quer, en 2024 c’est 85 cen­times. Avec un coût qui qua­si dou­ble quand le lec­torat baisse dans les mêmes pro­por­tions, la presse papi­er n’est plus rentable. Comme sou­vent, c’est grâce au Web que Le Figaro con­tin­ue à aug­menter le nom­bre de ses lecteurs.

Corentin Catel

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