C’est la chute : en 2024, les contenus relatifs aux « enjeux environnementaux » ont connu une baisse de 30 % du temps d’antenne depuis 2023.
Comme la banquise, la question écologique fond dans l’océan médiatique.
Une baisse de 30%
Ils ont représenté une moyenne de 3,7 % de temps d’antenne : en 2024, les contenus ayant trait aux enjeux environnementaux ont connu une baisse significative de 30 % depuis 2023. C’est à un consortium d’associations qui se charge de mesurer, avec son Observatoire des médias sur l’écologie, la place accordée aux questions climatiques dans les médias. À l’image de Climat Médias, dont l’objectif est de « se mobilise[r] pour que l’on parle plus et mieux du climat et de la biodiversité dans les médias ».
Manque de canicule
Selon cette association, cette diminution s’explique par l’absence de canicule en 2024. Car comme le souligne l’association Expertises Climat, « [la] couverture [médiatique] augmente lors des événements météorologiques extrêmes » ; en l’absence de tels phénomènes, le traitement diminue donc automatiquement. Pour Climat Médias, il existe un risque dans le traitement de telles affaires, notamment celui de créer un « sentiment de fatigue informationnelle, une démobilisation ou une réaction de déni chez le public ».
Voir aussi : L’Observatoire des Médias sur l’Écologie : vive l’éco-anxiété !
L’Observatoire des médias sur l’écologie est un dispositif financé par l’ADEME, un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) sous la tutelle du ministère de la Transition Écologique. Il bénéficie de subventions de l’UE, l’État ou les collectivités territoriales (18 M € pour 2024) et issues du fonds vert (37 M €) par exemple. C’est ainsi une institution étatique qui vient soutenir un consortium d’associations pour encourager la diffusion d’informations environnementales, dont le point de vue unilatérale est souvent anxiogène et présenté sans solutions.
Bientôt une obligation de diffusion ?
Le sujet devrait quoiqu’il en soit bientôt revenir sur la table de l’Assemblée nationale, puisque la proposition de loi du député Socialiste Stéphane Delautrette, qui vise à assurer le traitement médiatique des enjeux environnementaux et qui obligerait notamment les chaînes et les radios à inclure des volumes horaires consacrés à cette thématique, devrait être inscrite à l’ordre du jour au premier semestre 2025.
Rodolphe Chalamel