À l’occasion de la sortie du livre « Où es-tu maman ? », CNews a été la seule chaîne TV classique à recevoir l’auteur et à donner un certain écho à ses propos.
Les thèses du livre d’Olivia Maurel
L’auteur, Olivia Maurel, est une jeune femme née d’une GPA. Elle est porte-parole de la « déclaration de Casablanca », un groupe multi-disciplinaire d’experts qui demande aux États la signature d’une convention pour l’abolition universelle de la GPA.
Olivia Maurel soutient que la construction des personnes nées de GPA est difficile, comme si elles avaient « des fondations bancales ». Pourquoi ? Parce que des liens très forts entre la mère et l’enfant se sont créés durant la grossesse et que la séparation brutale à la naissance induit nécessairement une peur de l’abandon et des traumatismes qui demeureront toute la vie, quelles que soient les qualités des parents d’intention. Une personne née sous GPA a été privée de sa mère biologique à la suite d’un contrat. Elle ne sait pas d’où elle vient, et elle va le découvrir progressivement dans son enfance.
Elle se garde de faire le procès des parents d’intention et du désir d’enfants. Mais sur ce marché mondialisé qui connaît une croissance rapide, elle dénonce la chosification du corps et la privation de liberté des mères porteuses, la vulnérabilité des femmes des pays pauvres et le trafic d’êtres humains (en référence notamment aux « fermes à GPA » existant dans certains pays).
GPA : la situation en France
Depuis une loi de 1994, la GPA est interdite en France. Pourtant, la GPA se développe, le recours aux mères porteuses étant légal, pourvu qu’il soit en dehors du territoire français.
Il faut remarquer que le terme de « mère porteuse », qui renvoie à l’utilisation du corps des femmes, n’est plus employé que par les détracteurs du procédé. Il a maintenant cédé la place au terme de « gestation pour autrui », qui suggère plutôt une action altruiste réalisée dans l’intérêt général. Les mots ont comme toujours leur importance !
Selon Olivia Maurel, il existe un prosélytisme actif sur les réseaux sociaux qui met en avant de belles histoires de GPA et qui passe sous silence les fréquentes difficultés. Par ailleurs, un puissant lobbying pro-GPA est à l’œuvre au sein de l’Union européenne et des Nations Unies.
Un axe droite/gauche sur la GPA dans les médias
Même si cela peut surprendre compte tenu des atteintes aux droits des femmes et aux droits des enfants, la gauche est majoritairement favorable à la GPA. Pourquoi ? Peut-être l’impression qu’il s’agit d’une « avancée », qui va dans « le sens de l’histoire » ? Peut-être une défiance vis-à-vis de la famille traditionnelle ? Peut-être le fait que les associations LGBT militent pour la GPA ? Peut-être la volonté de s’opposer à l’Église catholique qui est contre la GPA ? Toujours est-il que l’univers médiatique a, comme souvent, intégré les orientations de la gauche. Et mécaniquement, les rédactions se sont assez largement alignées sur cette boussole qui s’autodéfinit le camp du bien, sur une question pourtant complexe.
Au-delà de CNews, la radio Europe 1, seuls le journal Le Figaro, le JDD, le magazine OMERTA et la chaîne alternative TV libertés se sont fait l’écho de la sortie de ce livre.
Olivia Maurel, Où es-tu maman ?, 2025, éditions du Rocher, 336p, 20,90 €